(Las Vegas) Samedi soir, dans le vestiaire des Golden Knights de Vegas, Jonathan Marchessault a parlé de « niaiseries » et de « cochonneries » pour décrire le jeu en général des Panthers de la Floride, et cela n’a pas manqué de faire réagir en ce petit dimanche matin par ici.

On aurait pu s’attendre à un entraînement à la fois léger et ludique dans le camp des Panthers, surtout dans cet aréna de banlieue de Las Vegas, là où tout le monde respire la joie de vivre et où les oiseaux chantent.

Mais ce ne fut pas si léger.

En premier, les joueurs des Panthers comprennent très bien que tout ce picossage après le sifflet est une arme à deux tranchants ; ça peut provoquer l’adversaire, mais aussi, ça peut mener trop souvent au banc des pénalités. Et ça, tel qu’on l’a déjà établi, ce n’est pas bon.

Ensuite, comme dans la vie en général, l’importance d’une discipline bien rangée ne saurait être sous-estimée, surtout pas ici, et nulle part ailleurs non plus.

« Il faut essayer de jouer du hockey énergique sans basculer de l’autre côté, dans le territoire de l’indiscipline, a noté l’attaquant Sam Reinhart. Les Golden Knights, quand ils ont une avance, c’est très difficile de combler l’écart. Ils cherchent à jouer avec une avance. »

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Sam Reinhart

Assis juste à côté sur la petite estrade, Anthony Duclair a opiné du bonnet.

« Les Golden Knights sont très bons en avantage numérique, et si tu te retrouves trop souvent à quatre contre cinq, ils vont te le faire payer, a expliqué l’attaquant québécois. Surtout sur la route, il faut faire montre de discipline. Il faut plus travailler avec nos jambes et moins avec le bâton… »

Il a d’ailleurs été beaucoup question de bâtons depuis le début de cette finale, et pas seulement pour marquer des buts. C’est plutôt tout ce rififi après le sifflet qui fait jaser, d’où les commentaires de Marchessault, qui n’a peut-être pas tellement apprécié ces bassesses, et surtout pas en fin de match, alors que l’issue de cette rencontre ne faisait déjà plus de doute.

C’est sûr qu’il y a beaucoup d’émotions. Des cochonneries, comme [Jonathan] Marchessault le dit, on en voit beaucoup. Il faut juste s’assurer de ne pas franchir la limite.

Anthony Duclair

Et puis, au fait, où se situe cette limite, au juste ? Excellente question, mais s’il faut se fier à ce que l’on a vu samedi soir, le prochain match de cette série, le deuxième, qui sera présenté ici lundi soir, ne sera pas non plus un hommage aux plus grandes performances de Hanyu Yuzuru.

« Ce sera un point central que de pouvoir éviter le banc des pénalités », a toutefois répété Sam Reinhart, à qui voulait bien l’entendre.

Reste maintenant à voir s’il reste encore un peu d’essence dans le réservoir des Panthers.

Le club de la Floride revenait d’une longue pause de 10 jours avant la première mise en jeu de cette finale, mais tout de même, son parcours avant d’arriver ici n’avait rien d’une journée à la plage : série en sept au premier tour face aux Bruins de Boston, ensuite une série face aux Maple Leafs de Toronto, ensuite les Hurricanes de la Caroline en finale d’association, une rencontre brève, mais certes pas facile.

Et puis maintenant ceci, une finale qui s’amorce dans le désert, face à un adversaire qui est transporté par la foule bruyante d’un aréna bruyant, peut-être le plus bruyant de toute la ligue, s’il faut se fier à ce que plusieurs joueurs nous racontent par ici.

Mais Anthony Duclair n’est pas inquiet.

« À chaque ronde depuis le début des séries, on a appris quelque chose, a-t-il ajouté. On a vu de la manière qu’on a pu revenir dans la série contre Boston, on a appris contre Toronto également. Ça va nous servir maintenant. »