(Raleigh) Ses Panthers de la Floride venaient à peine de se remettre d’une victoire dramatique en quatrième prolongation pour amorcer la finale de l’Association Est quand Paul Maurice a conclu sa conférence de presse avec une question.

« OK tout le monde, on se voit dans huit heures, a mentionné l’entraîneur-chef, tôt vendredi. C’est notre routine maintenant ? »

C’est ce qu’on peut ressentir, après que les Panthers et les Hurricanes de la Caroline eurent disputé l’un des plus longs matchs de l’histoire des séries de la LNH. Un match qui a laissé les jambes lourdes et les esprits fatigués aux joueurs, alors qu’il semblait destiné à se poursuivre.

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L'entraîneuf-chef des Panthers, Paul Maurice

En cours de route, c’était suffisant pour que Maurice se demande à haute voix pendant combien de temps les deux équipes pouvaient tenir sans risquer de se blesser. Les joueurs ont pu avaler des collations ou boire des liquides dans l’espoir de tenir le coup pendant les entractes de 15 minutes entre les prolongations.

Maintenant, les Panthers et les Hurricanes disposent d’un congé compressé pour se reposer, se ressourcer et – dans le cas de la formation de la Caroline du Nord, en particulier – se regrouper avant le deuxième match, qui aura lieu samedi soir.

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Brady Skjei

Ça fait assurément mal. C’était un long match, les deux équipes ont tout donné d’un bout à l’autre et elles en ressentent les effets aujourd’hui.

Brady Skjei

Les deux formations revenaient d’une longue pause avant cette série, mais elles ont perdu toute cette énergie lors de la sixième partie éliminatoire la plus longue de l’histoire de la LNH (139 : 47), la plus longue de l’histoire des deux équipes.

Près de six heures sont passées entre la première mise au jeu, jeudi soir, et le but de Matthew Tkachuk avec 12,7 secondes à écouler à la quatrième prolongation, mettant fin à ce match peu avant le coup des deux heures du matin, vendredi.

Cinq défenseurs ont joué pendant plus de 50 minutes, menés par l’arrière des Panthers Brandon Montour (57 : 56). Il s’agissait du neuvième plus haut total par un patineur depuis 1997-98. Dix autres joueurs ont joué pendant au moins 40 minutes. Neuf joueurs ont effectué au moins 60 présences sur la patinoire, dont le meneur, le défenseur des Hurricanes Brent Burns (71).

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Le gardien Sergei Bobrovsky et le défenseur Aaron Ekblad

Les gardiens ont tenu le coup. Sergei Bobrovsky a réalisé 63 arrêts pour les Panthers alors que Frederik Andersen (57) a repoussé 57 rondelles pour les Hurricanes. Il a fallu attendre 96 minutes de jeu entre le but de Stefan Noesen pour créer l’égalité en début de troisième période et celui de Tkachuk pour mettre fin au débat.

Ce n’est donc pas une surprise d’apprendre que Noesen ait déclaré qu’il était « rapidement endormi » lorsqu’il est arrivé à la maison. Le joueur des Panthers Eric Staal a quant à lui noté que la route en autobus vers l’hôtel avait été « plus silencieuse qu’à l’habitude ».

« Même lors de certaines célébrations après notre but, on dirait que les gars étaient simplement prêts à retirer leur équipement », a ajouté Staal.

Ces prolongations de 20 minutes sont l’une des parties les plus intégrantes des séries de la Coupe Stanley et elles représentent un test bien différent de celui des prolongations de cinq minutes à trois contre trois pendant la saison. Pourtant, Maurice n’a pas pu s’empêcher de remarquer le « coût énorme » payé par les deux équipes et la création d’une « course à la récupération ».

« Ce n’est pas une critique, c’est une question, mais à un certain moment, tu te demandes pendant combien de temps ces hommes peuvent-ils pousser aussi fort sans que ça devienne dangereux », a déclaré Maurice lors de sa conférence de presse d’après-match.

L’entraîneur-chef des Hurricanes, Rod Brind’Amour, l’a bien compris. Il a participé à l’ancien match record de l’équipe, soit une défaite en troisième prolongation aux mains des Red Wings de Detroit lors du troisième affrontement de la finale de la Coupe Stanley de 2002. Maurice en était à son premier passage comme entraîneur-chef de la troupe de la Caroline du Nord.

« Les prolongations, c’est bien, a insisté Brind’Amour. En général, ça ne dure pas si longtemps. Je ne pense pas que tu puisses commencer à changer le format. Nous le faisons en saison parce que nous en avons besoin, mais je pense que nous sommes tous d’accord, les gars qui jouent veulent que ça se termine de la bonne façon. »

Aucune des deux équipes ne s’est entraînée vendredi. Après tout, elles sont techniquement prêtes à disputer deux matchs en deux jours grâce à toutes ces prolongations.