Sans confirmer si l’entreprise est active dans le dossier d’une possible relocalisation des Coyotes de l’Arizona, Québecor réitère son « grand intérêt pour le retour des Nordiques à Québec » et insiste sur « la capacité du marché à soutenir une équipe professionnelle ».

L’avenir des Coyotes est plus que jamais compromis, après que les citoyens de Tempe, ville où l’équipe dispute ses parties locales, eurent rejeté un mégaprojet de développement qui prévoyait la construction d’un nouvel aréna pour l’équipe de la LNH. Cette dernière est donc condamnée, jusqu’à nouvel ordre, à demeurer dans son petit amphithéâtre d’à peine 4600 places.

Cette situation relance encore une fois l’idée d’un retour des Nordiques de Québec, comme lors de la mise en vente des Sénateurs d’Ottawa il y a quelques mois. Comme par le passé, Pierre Karl Péladeau, président et chef de direction de Québecor, apparaît comme le candidat le plus probable si une offre devait venir de la Vieille Capitale. À plusieurs reprises, au cours de la dernière décennie, M. Péladeau a publiquement manifesté son intérêt à rapatrier la franchise disparue en 1995.

Dans une déclaration écrite fournie à La Presse, Martin Tremblay, chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor, a réitéré l’enthousiasme de la société. « L’appui des partisans envers les Remparts dans les présentes séries [de la LHJMQ] témoigne de leur passion du hockey et de la capacité du marché de Québec à soutenir une équipe professionnelle », a-t-il indiqué, sans pour autant préciser si Québecor s’activait ou non dans la préparation d’une offre d’achat.

Le maire Bruno Marchand, lui, a explicitement affiché son enthousiasme. « La démonstration est faite » que Québec est une ville de hockey, a-t-il déclaré au quotidien Le Soleil.

« Est-ce qu’il y a une porte qui s’ouvre ? Ma réponse va être : si le téléphone sonne, on va décrocher, a-t-il ajouté. Nous, comme ville, on est prêts. »

Au gouvernement du Québec, on est autrement circonspect. En mission en Europe, le ministre québécois des Finances, Eric Girard, demeure pour le moment prudent dans ses propos dans le contexte où la Ligue vient à peine d’encaisser le revers en Arizona.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre québécois des Finances, Eric Girard

« Nous n’avons pas de commentaires sur le dossier des Coyotes. Notre intérêt pour une équipe de la LNH est connu des autorités de la Ligue », s’est-il borné à dire par l’entremise d’une déclaration écrite.

En 2021, le premier ministre François Legault a confié à son grand argentier le mandat de travailler à un retour d’une équipe de la LNH à Québec. Eric Girard a eu trois entretiens l’année dernière avec des dirigeants de la Ligue, dont Gary Bettman. Publiquement, la Ligue disait toujours qu’il n’y avait « présentement pas d’opportunité » pour Québec. Elle soulignait également que deux autres villes américaines, Houston et Atlanta, avaient un intérêt pour une équipe d’expansion.

À la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, on souligne n’avoir eu vent d’aucune initiative « de la part d’entreprises ou d’investisseurs potentiels » de la région, ce qui inclut Québecor.

Par voie de référendum, la population de Tempe, en banlieue de Phoenix, a majoritairement dit non, mardi, à un projet de 2,1 milliards qui prévoyait la construction d’un quartier de divertissement dont la pièce maîtresse aurait été l’aréna des Coyotes.

Il s’agit d’une douche froide pour l’organisation et pour la LNH, qui voyait enfin une solution viable pour l’implantation permanente dans ce marché. Les deux instances ont manifesté leur vive déception et ont affirmé qu’elles évalueraient différentes « options » au cours des prochaines semaines.

En s’en tenant à un communiqué succinct, la Ligue n’a pas indiqué son engagement à garder l’équipe dans la région de Phoenix. Depuis l’implantation du club en 1996, le commissaire du circuit, Gary Bettman, a défendu bec et ongles la présence du hockey dans cet État. Il pourrait cette fois être à court d’arguments.

Si la LNH se résolvait à une relocalisation, on peut parier que la ville de Houston partirait avec une longueur d’avance. Les noms de Salt Lake City, de Kansas City et même d’Atlanta ont également été évoqués au fil du temps.