Acculé au mur, le Rocket de Laval était déjà obligé de triompher s’il souhaitait poursuivre sa campagne. Et il était à deux secondes de le faire.

Toutefois, la fiole magique des Lavallois s’est asséchée. Plus simplement, la « tank était vidée » comme l’a expliqué Anthony Richard.

Après un but marqué avec deux secondes à faire au duel pour forcer la tenue de la prolongation, les Comets d’Utica ont rapidement terminé le boulot pour prendre la mesure de la formation lavalloise 2-1, vendredi soir au Adirondack Bank Center.

La victoire semblait une formalité à quelques secondes de la fin de la rencontre. À un tel point que la Ligue américaine avait déjà dévoilé les trois étoiles sur son site web. Mais en fin de compte, le Rocket a plié l’échine en deux matchs dans cette série au format deux de trois.

« On a joué un match parfait. Il ne restait plus que deux secondes… », a laissé tomber Richard, visiblement déçu après la rencontre.

Les hommes de Jean-François Houle auraient facilement pu s’éviter le supplice de la prolongation. En troisième période, ils ont laissé les locaux prendre le dessus et ont offert du jeu se voulant prudent et étanche. Cependant, ce jeu a surtout été ponctué de gestes de nervosité comme il est souvent possible de le voir chez une si jeune formation que celle du Rocket.

Une fois la prolongation entamée, les Comets ont été bien plus agressifs. Le Rocket, qui a déjoué tous les pronostics en se qualifiant pour les séries grâce à huit victoires à ses neuf dernières parties de la saison, a semblé à sec. Il n’avait plus de tours dans sa manche.

IMAGE TIRÉE DU SITE DE L’AHL

Les Comets l’ont emporté 2-1.

Cette magie qui a transporté le club-école du Canadien dans la dernière ligne droite s’est finalement dissipée et le retour sur terre a été brutal.

On commençait à manquer d’énergie un peu, mais c’est ce qui arrive quand tu prends du retard et que tu dois faire des poussées. Je suis très fier de l’effort de nos joueurs.

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket

Frédéric Allard, tenu à l’écart de la formation lors du premier match de la série, a donné une priorité d’un but au Rocket à mi-chemin dans la rencontre. À ce moment, il était permis de rêver à la tenue d’un match ultime, qui aurait eu lieu samedi soir.

« Ça fait encore plus mal de savoir qu’on aurait pu jouer un troisième match, a ajouté Richard. Car on sait qu’on est bons lorsqu’on est sous pression. »

Toutefois, un tir de la pointe de Reilly Walsh a ramené tout le monde à la case départ. À cet instant précis, les visages se sont faits longs sur la patinoire et les corps des joueurs se sont recroquevillés. La chance de gagner du Rocket a filé entre leurs doigts.

Une fois la prolongation lancée, c’est Samuel Laberge qui a redirigé un tir de Simon Nemec derrière Cayden Primeau pour confirmer le triomphe des Comets. À peine deux minutes ont été nécessaires pour voir la maigre foule s’emballer.

IMAGE TIRÉE DU SITE DES COMETS

Samuel Laberge

La formation d’Utica a ainsi décroché un laissez-passer pour les huitièmes de finale, où elle croisera le fer avec les Marlies de Toronto.

Une attaque en panne sèche

La poussée pour les séries éliminatoires du Rocket a été rendue possible grâce à une offensive qui a fonctionné à plein régime. Après avoir inscrit 29 buts à leurs six derniers matchs en saison régulière, les troupiers de Jean-François Houle ont battu Nico Daws une seule fois en 123 minutes de jeu.

« On aurait dû faire un meilleur travail offensivement, a admis Rafaël Harvey-Pinard. Ils ont bien fermé le jeu et on peut leur donner le crédit. Mais de notre côté, on a eu un manque d’opportunisme. On n’avait pas beaucoup d’occasions et on n’en a pas profité. »

Et le Rocket n’a pas été dans le coup en prolongation. Leur vis-à-vis a tout simplement pris l’ascendant en dirigeant sept tirs – contre un pour le Rocket – au retour des vestiaires.

« C’est une game de momentum. Eux, ils l’avaient et ont attaqué en partant », a expliqué Richard à propos de la prolongation.

La formation lavalloise a aussi dû faire sans son centre numéro un, Mitchell Stephens, blessé à la fin du dernier match de la saison régulière. Malgré le retour de Harvey-Pinard et de Jesse Ylönen avec le club, la défensive hermétique des Comets s’est montrée supérieure au groupe d’attaquants du Rocket.

À noter que pendant la rencontre, l’attaquant Pierrick Dubé et le capitaine Gabriel Bourque sont aussi partis avant de revenir un peu plus tard. Après quelques semaines magiques, le carrosse s’est finalement transformé en citrouille.