Les Sabres de Buffalo, les Red Wings de Detroit, les Sénateurs d’Ottawa et le Canadien ont quelques traits en commun : ils évoluent dans la section atlantique et sont en reconstruction.

Les quatre rateront vraisemblablement à nouveau les séries – seul Buffalo détient encore un espoir ténu – mais leurs directeurs généraux œuvrent d’abord pour la pérennité de leur organisation.

Nous avons fait état des forces en présence chez les Sabres et les Red Wings mercredi et jeudi. Aujourd’hui, au tour des Sénateurs d’Ottawa.

Contrairement aux trois autres, les Sénateurs ont accéléré leur processus de reconstruction depuis un an. Ils ont cédé deux choix de premier tour et trois choix de deuxième tour pour des joueurs désormais âgés de 25 ans, l’ailier Alex DeBrincat et le défenseur Jakob Chychrun.

Malgré tout, ils rateront les séries éliminatoires pour une sixième saison consécutive. Ils conservent un noyau fort intéressant et seront compétitifs ces prochaines années, mais leur créneau de succès favorable risque de se rétrécir à long terme comparativement à leurs trois rivaux de section.

Leurs deux premiers centres, Tim Stützle, 21 ans, et Josh Norris, 23 ans, sont le fruit de l’échange d’Erik Karlsson en 2018.

Stützle, repêché au troisième rang en 2020 en vertu du choix de premier tour obtenu des Sharks, vient d’éclore avec 86 points, dont 37 buts, en 76 matchs. Aucun joueur des Sénateurs n’avait amassé plus de 85 points depuis Jason Spezza et Daniel Alfredsson en 2008, à une époque où Luke Richardson et Martin Lapointe jouaient encore au hockey.

La blessure à Norris a fait mal aux Sénateurs. Le jeune homme a disputé seulement huit matchs. Il avait obtenu 55 points en 66 matchs la saison précédente, une production de 68 points sur une saison complète.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Josh Norris

Avec Stützle, Norris et Shane Pinto, 22 ans, 34 points, dont 20 buts, à sa première saison complète dans la LNH, les Sénateurs possèdent une colonne vertébrale de premier plan, avec en outre Ridly Greig, un joueur jeune complet.

À l’aile, ça pourrait s’amincir si on ne retient pas Alex DeBrincat à long terme. Brady Tkachuk constitue évidemment une valeur sûre de talent et de puissance. Tkachuk vient d’atteindre la marque des 80 points pour la première fois de sa carrière. Drake Batherson, 24 ans, est un bon producteur de points, encore 61 cet hiver, mais il a marqué 14 de ses 22 buts en supériorité numérique et obtenu presque la moitié de ses points en pareilles circonstances. Sa fiche de -35, la pire chez les attaquants de la LNH après Jordan Kyrou, n’est pas un hasard. DeBrincat n’est pas très loin derrière à -30.

Une défense solide

L’arrivée de Chychrun permet aux Sénateurs d’un compter sur un top trois de premier plan avec Thomas Chabot, 26 ans, l’un des défenseurs les plus sollicités de la LNH depuis quelques années, encore à la hauteur offensivement avec 41 points, et Jake Sanderson, 20 ans seulement, cinquième choix au total en 2020, une révélation à sa première saison dans la Ligue nationale avec 31 points et un temps d’utilisation moyen de presque 22 minutes. Artem Zub, 27 ans, un défenseur à caractère plus défensif, vient compléter les trois avec ses qualités propres.

En santé, Chychrun est l’un des bons jeunes défenseurs de la Ligue. Mais Dorion connaissait la propension aux blessures du jeune homme – en moyenne 60 matchs par année depuis le début de sa carrière il y a sept ans – et celui-ci est tombé à nouveau au combat peu de temps après son acquisition.

PHOTO MARC DESROSIERS, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jake Sanderson (85)

Jacob Bernard-Docker et Lassi Thomson, deux défenseurs droitiers repêchés au premier tour et en qui on fondait encore beaucoup d’espoirs il n’y a pas si longtemps, peinent à percer.

Erik Brannstrom, obtenu pour Mark Stone, ne deviendra sans doute jamais le défenseur offensif espéré. Mais à l’époque, il faisait saliver la majorité des DG, alors on ne blâmera pas Pierre Dorion pour son acquisition.

Le gardien d’avenir n’est toujours pas trouvé. Et voilà la position maîtresse pour Ottawa. On a beaucoup misé sur le géant de 6 pieds 7 pouces Mads Sogaard ces dernières années. Il vient de connaître une saison difficile, mais il a seulement 22 ans.

Kevin Mandolese, Dylan Ferguson et Leevi Meriläinen ont tous eu une audition récemment. A-t-on été assez patient avec Filip Gustavsson, 24 ans, échangé au Wild l’été dernier pour Cam Talbot ?

Gustavsson présente des statistiques phénoménales au Minnesota avec une moyenne de 2,06 et un taux d’arrêts de ,932. Ça le place au deuxième rang des gardiens de la LNH derrière Linus Ullmark des Bruins chez les gardiens ayant disputé au moins 35 rencontres.

Mais aucun gardien ne réussira jamais sa carrière à Ottawa sans un meilleur support de son entourage. Les Sénateurs doivent apprendre à mieux défendre collectivement, et on ne parle pas seulement des défenseurs ici.

Ils ont souvent sauvé les meubles cet hiver en raison de leurs succès en supériorité numérique, septième dans la LNH avec un taux de succès de 23,9 %, le meilleur parmi les clubs exclus des séries.

Ottawa ne doit pas rater le train ces deux prochaines saisons. Il reste une ou deux bonnes années à Claude Giroux, 35 ans, 75 points cet hiver, et les choix au repêchage seront rares pour se régénérer éventuellement.

Les Sénateurs n’ont pas repêché avant la fin du deuxième tour en 2022, au 64e rang, ne détiennent pas de choix avant le quatrième tour en 2023, et leur premier choix en 2021, dixième au total, l’attaquant Tyler Boucher, sera au mieux un joueur de soutien.

La course au dernier rang

Avec trois matchs ou moins à jouer, la lutte au dernier rang se joue toujours entre Chicago, Columbus et Anaheim. Les Ducks détiennent désormais deux points d’avance sur les deux autres, mais ont seulement deux rencontres à disputer, contre trois pour les Hawks et les Jackets. San Jose pourrait toujours se retrouver au troisième rang en prévision du tirage au sort, mais ne devrait pas glisser au-delà.

PHOTO HEYWOOD YU, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Connor Bedard

La dernière équipe au classement, on le rappelle, détient 25,5 % de chance de repêcher au premier rang, donc Connor Bedard, contre 13,5 % pour l’équipe suivante, et ne peut être exclue du top trois.

Après les trois premiers espoirs, Bedard, Adam Fantilli et Leo Carlsson, le potentiel semble chuter de façon importante, mais il y a toujours le Russe Matvei Michkov, attrayant en raison de son immense talent, mais un choix risqué en raison de son statut contractuel dans la KHL et ses origines, la Russie, un pays en pleine tourmente.

  1. Columbus : 56 points (trois matchs à disputer, 25,5 %)
  2. Chicago : 56 points (trois matchs à disputer, 13,5 %)
  3. Anaheim : 58 points (deux matchs à disputer, 11,5 %)
  4. San Jose : 60 points (trois matchs à disputer, 9,5 %)
  5. Montréal : 68 points (deux matchs à disputer, 8,5 %)
  6. Arizona : 69 points (deux matchs à disputer, 7,5 %)
  7. Philadelphie : 71 points (deux matchs à disputer, 6,5 %)

À ne pas manquer

  1. Bel honneur pour Alex Belzile, candidat du Canadien au trophée Bill-Masterton remis au joueur ayant personnifié la persévérance et l’esprit sportif. Simon-Olivier Lorange a les détails.
  2. Mohamed Farsi n’a jamais eu l’occasion de jouer pour l’Académie de l’Impact. Il est plutôt passé par le cégep Ahuntsic et la PLSQ. Il a trouvé son chemin et se retrouve aujourd’hui au cœur des succès du Crew de Columbus dans l’ancien entraîneur du CF Montréal, Wilfried Nancy. Justin Vézina raconte.
  3. Au cœur d’une course pour une place en séries, et avec un match crucial à disputer lundi soir, le Rocket de Laval a reçu du renfort inespéré dimanche : Rafaël Harvey-Pinard, Jesse Ylönen, Corey Schuneman et Cayden Primeau !