Chez le Canadien de Montréal, lorsqu’on pense à la persévérance, à l’esprit sportif et au dévouement, un nom apparaît rapidement comme un incontournable. Alex Belzile est le candidat du Tricolore pour la remise du trophée Bill-Masterton.

Cet honneur est le seul de la LNH à mettre en lice un représentant de chaque équipe, désigné par un vote des journalistes locaux affectés à la couverture du club. Un nouveau vote aura lieu au cours des prochaines semaines afin d’élire le grand gagnant de la saison 2022-2023.

Belzile succède ainsi à Carey Price, qui avait remporté le Masterton la saison dernière.

Le Québécois a assurément incarné l’une des histoires les plus inspirantes de cette saison difficile du Tricolore. Le natif de Rivière-du-Loup a amorcé la campagne avec le Rocket de Laval, dont il a par ailleurs été nommé capitaine. Ceux qui portent le C dans la Ligue américaine sont généralement des vétérans associés aux ligues mineures, dont la carrière dans la LNH est derrière eux ou n’est demeurée qu’un rêve.

Belzile avait ce profil. À 31 ans, et malgré quelques rappels du Tricolore au cours des dernières années, il n’avait jamais réussi à s’établir « en haut ». Voilà toutefois qu’en janvier dernier, une hécatombe au sein de la formation lui a donné une chance qu’il a saisie à bras le corps.

Avant de se casser une jambe en bloquant un tir il y a quelques jours, il a réussi à disputer 31 matchs, récoltant 14 points, dont 6 buts.

Le 12 février dernier, contre les Oilers d’Edmonton, il a marqué son tout premier but dans la LNH, devenant l’un des plus vieux joueurs de l’histoire du club à réaliser l’exploit.

D’abord employé essentiellement sur un quatrième trio, il a gagné la confiance de son entraîneur et obtenu des mandats additionnels, notamment en désavantage numérique. On l’a même vu à quelques reprises en avantage numérique.

Cette accession à la LNH est arrivée au terme d’une décennie passée dans les ligues mineures. Jamais repêché, il a disputé 319 matchs dans la Ligue américaine et 168 dans l’ECHL. Sa carrière professionnelle l’a mené aux quatre coins de l’Amérique, notamment en Alaska, en Géorgie, en Indiana et en Idaho.

Il a posé ses valises en 2018 en signant un contrat de la Ligue américaine avec le Rocket de Laval. Un an plus tard, il décrochait un premier contrat de la LNH, avec le Canadien, entente qui a été renouvelée trois fois depuis. Après ses performances encourageantes de la présente saison, il tentera d’obtenir un premier contrat à un seul volet, ce qui lui garantirait un salaire de la LNH même s’il est cédé aux mineures dans le futur.

Au-delà de son travail sur la glace, Belzile est réputé pour être apprécié de ses pairs, notamment pour son enthousiasme sur le banc pendant les matchs. Rafaël Harvey-Pinard, qui l’a côtoyé à Montréal et à Laval, l’a décrit comme « l’un des meilleurs capitaines » qu’il ait eus dans sa carrière. Plus récemment, le numéro 60 a pris sous son aile le jeune Sean Farrell, fraîchement arrivé des rangs universitaires et lancé dans la mêlée avant même d’avoir partagé un entraînement avec ses nouveaux coéquipiers.

Difficile de savoir ce que l’avenir lui réserve, à Montréal ou ailleurs. Mais ce qui est certain, c’est qu’Alex Belzile a laissé une empreinte indélébile sur la saison 2022-2023 du Canadien. Qu’il remporte ou non le trophée Bill-Masterton en juin prochain, le fait de se retrouver aujourd’hui en nomination pour cet honneur est hautement mérité.