N’eût été la performance magistrale de 43 arrêts de Yaroslav Askarov, le Rocket de Laval aurait sans doute quitté la Place Bell avec une victoire et un peu plus de chances de se faire une place en séries. Or, le manque d’opportunisme a coulé le Rocket, une fois de plus, qui s’est incliné, 3 à 2, face aux Admirals de Milwaukee.

« J’aimerais dire qu’on aurait pu lancer plus. On aurait pu avoir 70 lancers. Peut-être que ça aurait aidé », a lâché un Jean-François Houle un peu à cran après la rencontre.

Le Rocket est devenu habitué de perdre des matchs serrés. Il est encore loin d’une place en séries, et il entamera dimanche une séquence déterminante sur la route.

Reste que contre les Admirals, les locaux ont tout fait. Ils ont dominé ce match d’un bout à l’autre. Il a cependant été impossible de percer l’énigme Askarov.

Toutefois, ce refrain est revenu souvent cette saison. Si le Rocket rate le détail, il faudra repenser à tous ces matchs chaudement disputés où il aura été impossible de capitaliser.

« J’aimerais avoir Ovechkin, Crosby et MacKinnon. Mais on ne les a pas », a précisé l’entraîneur-chef.

Houle ne dispose pas de ses joueurs vedettes, évidemment, mais il peut tout de même compter sur des joueurs capables de produire, surtout lorsque chaque match est crucial.

C’est le cas de Pierrick Dubé. L’attaquant a marqué le deuxième but des siens, en avantage numérique. Il est sur une séquence de 17 points à ses 17 dernières rencontres.

Personnellement, je ne peux pas nier que je joue du bon hockey. Je suis confiant. Je garde les choses simples. Je dirige des rondelles au filet, c’est pour ça que je suis là.

Pierrick Dubé

Son entraîneur-chef a été clair : « Dubé a été notre meilleur joueur ce soir. Et ça fait deux ou trois soirs de suite qu’il est notre meilleur joueur. »

Cependant, Houle ne pouvait en dire autant de son capitaine, Gabriel Bourque. Le vétéran a marqué le premier but des siens, certes, mais il a écopé d’une mauvaise pénalité en troisième période. À ce moment, l’équipe jouait déjà avec un homme en moins. Cette pénalité a mené au but victorieux de Joakim Kemell. « Ce n’était pas une bonne punition. Non. Je n’ai pas aimé ça », a dit Houle, sèchement.

Le principal intéressé avait la mine bien basse, dans le vestiaire, après le match. « Une punition qui était de trop. Ça a coûté le match. »

Apprendre et grandir

Deux jeunes étaient sous la loupe. Jayden Struble, pour son premier match chez les professionnels. Et Emil Heineman, pour son deuxième match.

Struble a été utilisé comme septième défenseur. Il n’a rien cassé. Il a même été fautif sur le deuxième but de l’adversaire, mais le choix de deuxième tour du Canadien en 2019 était ravi d’avoir enfin cassé la glace. « C’était plus rapide et plus robuste, évidemment. Mais je pense que ça a bien été. Je pense que j’ai bien joué. C’était une bonne première. » Houle était du même avis.

Heineman, pour sa part, a obtenu un deuxième point en deux matchs, en alimentant Dubé sur son but. Deux matchs ne font pas une carrière, mais visiblement il a su faire une bonne première impression auprès de son entraîneur-chef.

Il est fort physiquement. Il est capable d’utiliser son corps et de protéger la rondelle. Il a un bon lancer. J’aime sa vitesse, mais je pense qu’il devrait plus l’utiliser. Mais ça viendra avec le temps.

Jean-François Houle

Évidemment, ces joueurs vieilliront. Ils apprendront et ils grandiront, comme le chante Luke Combs sur son nouvel album, mis de l’avant lors de cette soirée country à la Place Bell. Dans le cas de Heineman, Houle croit qu’« il a un haut plafond et [que] c’est ce qui fait de lui un bon espoir ».

Askarov vole la vedette

Les Predators de Nashville avaient fait du gardien format géant, et droitier, le 11choix au total du repêchage de 2020.

Les dirigeants de l’organisation doivent se frotter les mains en le voyant évoluer cette saison. Il a remporté 24 de ses 42 matchs. Au-delà de ses statistiques, sa simple présence devant le filet et sa manière « agressive et rapide », selon Bourque, de défier chaque rondelle augmentent les chances de victoire de son équipe à chaque rencontre.

Il s’est notamment illustré lors d’une séquence d’environ quatre minutes en milieu de deuxième période, pendant laquelle le Rocket a collectionné les chances de marquer. Bourque, Dubé, Heineman, Dello et Simoneau ont tous été frustrés par Askarov, élastique comme Luc Senay dans ses années de gloire. « Je ne sais pas comment il a fait pour les arrêter, mais il les a arrêtés », a répondu Houle encore consterné.

D’après lui, « le gardien a fait la différence » vendredi soir.