Heureusement, les Golden Knights de Vegas connaissent une bonne saison.

Parce que leur directeur général, Kelly McCrimmon, et le président George McPhee entendraient sans doute davantage les critiques pour l’acquisition de Jack Eichel, en novembre 2021.

On s’inquiète du rendement de Eichel à Vegas cette semaine. Ce deuxième choix au total en 2015 a obtenu seulement deux points à ses dix derniers matchs, et une fiche de -8 ; séquence au cours de laquelle les Golden Knights ont remporté seulement deux victoires.

Les Knights occupent encore une position plutôt confortable au classement, après avoir raté les séries l’an dernier. Ils viennent au troisième rang de la section Pacifique, deux points devant Edmonton, première des deux équipes repêchées avec l’Avalanche. La seule menace d’une exclusion des séries provient de Calgary, cinq points derrière, avec néanmoins un match en main.

Le brillant départ de Eichel, 26 ans, lui permet néanmoins de montrer une fiche acceptable de 34 points en 38 matchs (pour un joueur de son statut).

Eichel vient au troisième rang des compteurs de Vegas, mais il a raté 13 matchs. Le très sous-estimé Chandler Stephenson occupe la tête des compteurs avec 44 points.

La seule crainte pour Vegas au moment de la transaction se rapportait à la blessure cervicale de Eichel, mais les rapports des médecins les ont rassurés au moment de conclure la transaction. Ce chapitre sur son état de santé est d’ailleurs clos. Le souci est désormais lié à son rendement par rapport à son salaire. Peut-être est-il encore ennuyé par sa blessure de décembre.

Il faut l’espérer pour Vegas, car son acquisition a coûté cher, dans tous les sens du mot. Eichel touche 10 millions cette saison. Il encaissera la même somme lors des trois saisons suivantes. Son salaire occupe 12 % de la masse salariale de l’équipe.

Vegas a sacrifié seulement un membre de sa formation régulière au moment de la transaction, mais l’échange pourrait avoir des répercussions négatives à long terme.

Alex Tuch, 26 ans comme Eichel, était considéré comme un ailier de troisième trio au moment de s’en départir, malgré une saison prometteuse de 52 points en 78 matchs à sa deuxième année complète dans la Ligue nationale.

PHOTO JEFF ROBERSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Alex Tuch

Originaire de Syracuse, à un peu plus de deux heures de route de Buffalo, ce colosse de 6 pieds 4 pouces et 220 livres a explosé avec sa nouvelle équipe. Le frère de Luke, un choix de deuxième ronde du CH en 2020, a amassé 55 points, dont 24 buts, en 50 matchs jusqu’ici, en route vers une production de 89 points, dont 39 buts, au sein du premier trio avec Tage Thompson et Jeff Skinner.

Le jeune Peyton Krebs constitue la deuxième pièce de l’échange. Repêché en première ronde en 2019, deux rangs après Cole Caufield, Krebs tentait encore de percer la formation de Vegas lors de la transaction. Krebs, 22 ans, tarde encore à s’établir à titre de joueur de premier plan. Avec ses 13 points en 41 matchs, il est relégué au quatrième trio, derrière les centres Thompson, Dylan Cozens et Tyson Jost, réclamé au ballottage en novembre.

Les Golden Knights ont aussi cédé un choix de première ronde en 2022 pour obtenir Eichel. Buffalo a repêché Noah Östlund au 16e rang avec ce choix. Östlund, 18 ans, se remettait d’une blessure lors du Championnat mondial junior, mais il a amassé 19 points en 27 matchs à Djurgardens cet hiver, dont huit points à ses huit dernières rencontres.

C’est deux points de plus que Liam Öhgren, en trois matchs de moins, et dix de plus que Jonathan Lekkerimaki, deux autres suédois repêchés parmi le top vingt l’été dernier.

On ne peut évidemment pas parler d’un échange raté pour les Golden Knights, même s’ils ont alourdi leur masse salariale et hypothéqué leur avenir (l’échange de Cody Glass, sept points à ses huit derniers matchs au sein du premier trio à Nashville, pour Nolan Patrick, n’était pas brillant par ailleurs).

Mais les Sabres, eux, peuvent déjà crier victoire. Ils ont chassé un joueur identifié aux insuccès de l’équipe, exclue des séries lors des six premières années de Eichel, et en outre à couteaux tirés avec la direction.

Tuch, leur deuxième marqueur à l’attaque derrière Tage Thompson, leur coûte 4,75 millions par saison jusqu’en 2026. Krebs a encore le temps de se développer et Östlund, un favori du Canadien à l’aube du repêchage, promet.

Après une autre saison difficile l’an dernier, une onzième de suite, les Sabres luttent enfin pour une place en séries. Avec une fiche de 26-20-4, ils sont à un point des Penguins de Pittsburgh et de la dernière place donnant accès aux éliminatoires, avec un match de moins à disputer néanmoins.

S’ils devaient se reparler, Buffalo n’offrirait même pas Tuch à Vegas pour Eichel.

Kotkaniemi est-il lancé ?

Jesperi Kotkaniemi a constitué un fiasco pour le Canadien avec l’offre qualificative des Hurricanes en septembre 2021 et son manque de productivité à Montréal, il faut l’admettre. Marc Bergevin s’est servi des choix compensatoires offerts par la Caroline pour boucher un trou au centre avec l’acquisition de Christian Dvorak, alors âgé de 25 ans (Montréal a reçu le 27e choix en 1re ronde et le 92e choix en 3e ronde en 2022 et a cédé le choix de 1re ronde et un choix de 2e ronde en 2024 pour Dvorak).

PHOTO JAMES GUILLORY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jesperi Kotkaniemi

Dvorak, dont c’était le 27e anniversaire de naissance jeudi, constitue au mieux un centre de troisième trio. Montréal ne détesterait pas s’en départir, mais sa valeur n’est pas à la hausse avec 20 points en 51 matchs.

Après lui avoir offert 6,1 millions l’an dernier pour l’arracher au CH, les Hurricanes ont accordé un contrat à long terme de huit ans, moyennant 4,8 millions par saison à Kotkaniemi. Jusqu’ici, ce troisième choix au total par Montréal en 2018 n’en a pas donné pour son argent à la Caroline.

Mais après avoir obtenu seulement sept points à ses 32 premiers matchs cette saison, Kotkaniemi, 22 ans, a retrouvé le centre du deuxième trio de Hurricanes récemment et amassé 13 points à ses 19 derniers matchs, dont quatre en autant de rencontres depuis une semaine.

Il est encore évidemment à des années-lumière d’avoir un statut qui pourrait se rapprocher d’un Brady Tkachuk ou d’un Quinn Hughes, repêchés après lui, mais s’il poursuit sur cette lancée, il pourra convaincre que son acquisition, initiée par le propriétaire Tom Dundon, constituait une décision de hockey et non pas une vengeance à l’endroit du Canadien pour son offre qualificative à Sebastian Aho en 2019.

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