(Dallas) C’est l’histoire d’un jeune garçon qui rêvait de hockey, comme beaucoup d’autres jeunes garçons. Mais son histoire à lui est différente : elle s’amorce quelque part en Californie, bien au chaud, auprès d’un père aux origines écossaises venu du Michigan et d’une mère originaire des Philippines.

Dans les soupers de famille, il y avait souvent des bruits de rondelle en sourdine, parce que grand-papa était un fan des Kings. Le garçon aussi, au point de vouloir chausser des patins, souvent, tout le temps. Le garçon rêvait de hockey, son jeune frère aussi, mais dans ce coin de la Californie, les arénas étaient plutôt rares.

Alors, à l’âge de 10 ans, le garçon et le reste de la famille ont pris la route en direction du Michigan. Pourquoi ? Pour le hockey.

Le garçon se nomme Jason Robertson, et encore aujourd’hui, il a l’impression de rêver. À la différence que le rêve est là, tangible, devant lui, chaque jour. C’est la même passion qui l’habite : quand nous sommes arrivés dans les gradins de l’American Airlines Center à Dallas, vendredi matin, Robertson était le premier sur la glace. Ensuite, à la fin de l’entraînement, il a été le dernier à partir.

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Jason Robertson

Il a toujours voulu être sur une glace, n’importe où, n’importe quand. Maintenant, il est sur la glace tous les jours. La différence, c’est que les glaces sont désormais des glaces de la Ligue nationale.

« Il est comme ça, a résumé l’entraîneur-chef des Stars, Peter DeBoer. Premier arrivé, dernier parti. C’est juste un gars qui aime le hockey… Il y a des gars qui viennent à l’aréna et qui ont hâte de partir, mais lui, il n’est pas de ceux-là. »

DeBoer a ensuite répondu très rapidement quand on lui a demandé si son jeune attaquant a le potentiel d’un joueur de 50 buts. « Oui… Je pense qu’il est capable de réussir 50 buts dans cette ligue », a-t-il répondu sans jamais hésiter.

Le rêve se poursuit. À seulement 23 ans, Robertson demeure un secret tout de même assez bien gardé dans cette ligue. Il ne rayonne pas encore comme les McDavid et les Crosby de ce monde, mais ça ne saurait tarder.

Car ce jeune homme, choix de deuxième tour des Stars en 2017, a déjà 24 buts au compteur, et il n’est pas farfelu de l’imaginer un jour avec le trophée Maurice-Richard dans les mains.

« Il n’y a pas de secret à mon jeu parce que c’est toute l’équipe qui joue vraiment bien,
a-t-il humblement répondu vendredi matin dans le vestiaire des Stars. C’est toute l’équipe qui grandit en même temps. C’est tout le monde qui est plus productif que l’année dernière. »

Cette modestie vient sans doute de sa famille. De ses parents qui, de son propre aveu, ont enchaîné les sacrifices afin de lui permettre de vivre son rêve sur la glace.

Mes parents ont fait d’énormes sacrifices pour que ça arrive. Maintenant, ils ont deux garçons dans la LNH, alors c’est impressionnant.

Jason Robertson

L’autre fils Robertson se prénomme Nicholas, et il est un attaquant chez les Maple Leafs de Toronto. Lui aussi a pu vivre son rêve grâce à des parents qui ont tout mis en œuvre afin d’arriver à ce but.

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Nicholas Robertson

« Mes parents ont été capables de nous trouver des patinoires en Californie, a ajouté le joueur des Stars, mais ensuite, il nous a fallu déménager au Michigan. Pour le hockey. On a ensuite déménagé à Toronto, et j’ai été repêché par Kingston dans la Ligue de hockey junior de l’Ontario. »

Les parents Robertson sont depuis retournés vivre à Los Angeles. De nos jours, Jason Robertson a le sourire de celui à qui la vie a offert des cadeaux, plusieurs, dont celui de pouvoir jouer au hockey.

En cette période des Fêtes, le jeune homme recevra le plus beau des cadeaux ce samedi, à Dallas. « Je vais avoir la chance de voir mes parents, ils vont venir me visiter ici », a-t-il expliqué.

On en profite pour souhaiter un joyeux Noël à tous ceux et celles qui continuent de rêver.