Le nom de John Klingberg a été associé au Canadien entre les branches, cet été, et le défenseur confirme qu’il a fortement songé à se joindre au Tricolore à titre de joueur autonome.

« Il y a eu quelques facteurs qui m’ont fait pencher pour Anaheim. Mais j’avais beaucoup d’intérêt et j’en aurais si la chance se présente de nouveau », a confirmé le défenseur des Ducks d’Anaheim, à l’issue de l’entraînement matinal de jeudi, au Centre Bell.

Le lien entre Klingberg et le Canadien était naturel. Le 16 juillet, le Tricolore a échangé Jeff Petry aux Penguins, et se retrouvait donc à court de défenseurs droitiers et de défenseurs offensifs, deux cases que Klingberg coche. Le scénario était d’autant plus plausible que le Suédois tardait à trouver preneur sur le marché de l’autonomie.

De plus, il avait entendu de bons mots sur Montréal via deux amis. D’abord, Christian Folin, « un de mes meilleurs amis, on est voisins en Suède ». Ce défenseur de soutien a disputé 35 matchs sur deux saisons avec le Canadien. Puis Jordie Benn, qui a joué avec Klingberg à Dallas, avant d’être échangé à Montréal, où il a connu deux bonnes saisons.

« Je n’ai entendu que du bien de leur part », assure Klingberg. En plus de ces recommandations, il était attiré par Montréal pour son « ambiance européenne ». « C’est une de mes villes préférées sur la route, en raison de cette ambiance européenne. Et le hockey est incroyable ici, la foule, l’ambiance. Il y a beaucoup de culture. Montréal est une belle ville. Je sais que c’est un marché canadien, que ça peut être dur pour les joueurs par moments, mais si tu joues bien, tu vas avoir une belle expérience. »

À différents moments pendant l’été, Klingberg et le CH étaient associés, notamment par les collègues Elliotte Friedman et Mike Johnson. Au bout du compte, le 29 juillet, Klingberg s’est entendu pour un an avec les Ducks, pour 7 millions de dollars.

On ne connaît rien de l’étendue de l’intérêt qu’aurait eu le CH pour Klingberg. Par contre, l’équipe avait visiblement l’espace pour accueillir un contrat de 7 millions et d’un an. Trois semaines plus tard, le Tricolore faisait l’acquisition de Sean Monahan, à qui il restait un an de contrat, à 6,375 millions. Mais en obtenant Monahan, le Tricolore recevait aussi un choix de premier tour en guise de remerciement pour soulager les Flames d’un lourd contrat. Bref, le Canadien aurait été incapable de conclure cette transaction si les négociations avec Klingberg avaient abouti.

Et quand est venu le temps d’ajouter un défenseur droitier, Kent Hughes s’est servi du ballottage, où il a réclamé Johnathan Kovacevic, une recrue qui abat du boulot honnête pour un salaire de 767 000 $ jusqu’en 2025.

Situation difficile

Klingberg, qui compte six saisons de 40 points à son actif, demeure évasif sur les facteurs qui lui ont fait choisir Anaheim. Mais si c’était dans l’espoir de se joindre à une équipe gagnante, il a raté la cible.

Les Ducks connaissent en effet une saison catastrophique. Ils sont 32es au classement général (7-20-3), 32es pour les buts accordés (4,27) et 32es pour les buts marqués (2,27). Jeudi soir, au Centre Bell, ils tenteront de réussir une mission qui ne semble pourtant pas compliquée sur papier : gagner un match ailleurs qu’en Californie. Ils ont seulement signé deux victoires sur la route cette saison, les deux fois à San José.

Ils n’ont certes pas profité d’un calendrier facile ; le match de jeudi sera leur 19e à l’étranger, et ils n’ont joué que 12 fois à domicile.

Mais Trevor Zegras a évoqué la retraite de Ryan Getzlaf, le cœur et l’âme de cette franchise depuis des années. Cette situation n’est pas sans rappeler le Canadien de la saison dernière, où la perte de Shea Weber et de Corey Perry, entre autres, avait créé un vide de leadership.

« Tu voulais simplement jouer pour lui et tout donner, parce qu’il faisait toujours les bonnes choses, explique Zegras. Il bloquait des tirs, prenait les mises au jeu en zone défensive en fin de match. Je ne dis pas que personne ne fait ça, mais avec sa feuille de route, c’était facile de le suivre. Ça a laissé un gros vide à combler. Il pouvait rassembler le groupe après une période difficile, des choses typiques des capitaines font. C’est dur et on en ressent les effets. »

Les déboires des Ducks se ressentent sur les fiches individuelles des joueurs. Klingberg a été limité à 8 points en 23 matchs jusqu’ici et il présente un différentiel de -18. Dans les circonstances, il lui sera plus difficile de viser une entente à long terme l’été prochain. Regrette-t-il son choix ?

« Non. Tu ne peux pas avoir de regrets dans la vie. On verra ce qui arrivera. Je ne pense pas que ça arrive de nouveau l’an prochain, mais quand un gros marché de hockey comme ça s’intéresse à toi, tu dois toujours évaluer tes options. »