Samedi 3 décembre

D’ordinaire circonspect sur les réseaux sociaux, Carey Price publie sur Instagram une photo de lui en tenue de camouflage, fusil de chasse en main, et dénonce le projet de loi C-21. « J’aime ma famille, j’aime mon pays et je prends soin de mes voisins, écrit-il. Je ne suis pas un criminel ou une menace pour la société. Ce que [le premier ministre Justin Trudeau] tente de faire est injuste. Je soutiens [la CCDAF] afin de garder mes outils. Merci d’avoir écouté mon opinion. » Quelques jours plus tôt, le lobby proarmes avait invité le public à utiliser le code promotionnel « Poly » pour obtenir des rabais dans l’achat de marchandises sur son site web.

Lundi 5 décembre

Matin

Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, indique que l’arme sur la photo est et demeurera légale – elle n’est donc pas visée par C-21.

Midi

France Margaret Bélanger, présidente, sports et divertissement du Groupe CH, déclare à Radio-Canada que Price « n’était pas au courant des évènements tragiques du 6 décembre 1989 ni des récentes initiatives marketing de la [CCDAF] ».

Après-midi

L’entraîneur-chef Martin St-Louis et le défenseur Joel Edmundson défendent Price et reprennent l’argument de Mme Bélanger. St-Louis rappelle notamment que le gardien n’avait que 2 ans à l’époque du drame. « Je ne suis pas sûr que Carey connaît toute l’histoire de ce qui s’est passé », dit-il. Edmundson abonde : « Aucun de nous n’était au courant de ce qui s’est passé il y a 30 ans. Je sais que l’anniversaire approche rapidement. C’est du nouveau pour nous, honnêtement. »

Fin d’après-midi

Price publie une précision sur Twitter, dans laquelle il ne fait pas mention de la tuerie de Polytechnique. « J’ai mes propres opinions, écrit-il. La seule raison pour laquelle je mentionne ceci, c’est en raison de ce qui est discuté en ce moment [C-21, débattu à Ottawa], et pas par manque de respect pour qui que ce soit. Non, je n’étais pas d’accord moi non plus avec l’idée du code promotionnel. » Dans un deuxième temps, il ajoute : « Je continue d’appuyer les chasseurs et les tireurs sportifs qui ont acquis [leur] propriété de façon légale et qui en font usage en toute sécurité. »

Soir

Le Canadien publie un communiqué, dans lequel il mentionne « repens[er] aux vies qui ont été détruites il y a 33 ans aujourd’hui, lors de l’une des pires tueries de masse de l’histoire du Canada ». L’organisation écrit que Price « n’était pas au fait de la récente campagne marketing [de la CCDAF] ni du synchronisme non intentionnel de sa déclaration ». L’équipe offre en outre ses « plus sincères excuses à tous ceux offensés ou bouleversés par le discours engendré à ce sujet dernièrement ».

Mardi 6 décembre

Matin

Carey Price contredit la version officielle du Canadien. Dans une publication sur Instagram, il écrit : « En dépit d’une déclaration précédente, j’étais bel et bien au courant de l’existence de la tragédie. Je fais partie de la communauté montréalaise depuis 15 ans et je comprends l’importance qu’a cette journée au sein de la communauté. […] Bien que je n’aie aucun contrôle sur les circonstances de l’amendement de la loi C-21 et que je reste fidèle aux opinions que j’ai partagées, je reconnais que d’amplifier toute conversation à propos des armes à feu cette semaine peut avoir troublé les personnes affectées par les évènements de 1989. Je leur offre mes excuses. »