C’est un problème de consommation d’alcool qui a incité Carey Price à s’inscrire au programme d’aide de la LNH et de l’Association des joueurs la saison dernière.

Le gardien a fait cette révélation au confrère Arpon Basu, de The Athletic.

Price raconte que la défaite en finale de la Coupe Stanley à l’été 2021 et l’opération à un genou qu’il a ensuite subie ont contribué à miner son moral.

« Je savais que j’arrivais au 18e trou, a-t-il imagé. Je n’étais pas heureux, je n’étais pas un bon père. Je buvais beaucoup. J’ai atteint le point où j’ai réalisé que je n’avais plus de plaisir à faire ça. J’arrivais au point où je devais faire un choix. »

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Price, lui-même issu de la nation Ulkatcho, a rappelé que les « problèmes de consommation » sont un fléau dans « les communautés des Premières Nations ». « Des amis et des membres de ma famille en sont morts », ajoute-t-il.

C’est pourquoi il a choisi de rendre publique sa démarche au sein du programme d’aide de la LNH. La raison précise pour laquelle il avait demandé de l’aide n’avait toutefois jamais été dévoilée.

« J’aurais pu faire le tout en privé et personne ne l’aurait su. Peut-être que j’aurais pu arrêter par mes propres moyens. Mais je voulais montrer que c’est correct de demander de l’aide. »

Price se souvient avoir pris sa décision le 3 octobre 2021, quand le camp tirait à sa fin. « En me réveillant, ça n’allait pas », détaille-t-il, ajoutant qu’il se sentait ainsi pour un sixième ou septième matin de suite. C’est le 7 octobre que le CH a annoncé que Price s’était inscrit au programme d’aide.

Après son séjour dans un centre, Price a poursuivi sa rééducation, avec des résultats mitigés. Il est tout de même revenu au jeu en fin de saison 2021-2022, mais n’a disputé que cinq matchs. Il continuait en parallèle son autre combat.

« Les trois premiers mois après que j’aie quitté le centre, c’était comme quelque chose de nouveau, tu es fébrile, raconte-t-il à Basu. Mais les six mois suivants, ça me revenait souvent à l’esprit, j’y pensais beaucoup. Je ne veux pas dire que j’étais prêt à abandonner, mais je peux comprendre pourquoi le taux de réussite n’est pas si élevé. En passant à travers ça, je me disais “oui, je peux comprendre pourquoi”. Mais j’ai aussi mes enfants à la maison tous les jours. Et je me suis dit, si ce n’est pas pour eux, alors… avant tout, fais-le pour toi-même. Mais je regarde mes enfants tous les jours et le fait de pouvoir ne plus perdre de matinées de ma vie et de pouvoir me réveiller le dimanche matin et leur préparer des crêpes est quelque chose de très enrichissant pour moi.

« Ces derniers mois, surtout les deux derniers mois, j’ai assisté à des mariages, à des fêtes d’équipe et des choses comme ça. Je pense qu’une fois que tu as surmonté ta propre anxiété sociale, c’est là que tu commences à te sentir à l’aise d’être toi-même. Parfois, je me sens maladroit socialement et j’ai l’impression d’avoir utilisé [l’alcool] comme une sorte de béquille. Ces derniers temps, j’ai l’impression que je suis bien en étant moi-même, sans boire, en étant à mon aise, en étant présent. »