La saison du Canadien, qui s’annonçait déjà difficile, sera peut-être encore plus difficile, si ça se trouve.

L’eau avait à peine eu le temps de sécher sur la glace, jeudi à Brossard, que déjà, les mauvaises nouvelles venaient se bousculer aux portes : Nick Suzuki, Josh Anderson, Jake Evans, Sean Monahan et Joel Edmundson n’allaient pas être présents en ce jour d’ouverture du camp d’entraînement, tous blessés.

Il n’y a pas eu plus de détails sur toutes ces blessures, mais en d’autres mots, et comme le chantait Paul Piché, le Canadien est pas mal mal parti.

« On contrôle ce qu’on peut contrôler », s’est contenté de dire l’entraîneur Martin St-Louis au sujet de cette épineuse situation.

Sur cette liste, on constate un total de cinq absents, dont quatre attaquants. Déjà que le Canadien de cette saison ne sera pas à confondre avec le Canadien de 1976, cela ne vient en rien aider un club qui aura du mal à marquer des buts. Des quatre attaquants éclopés, un seul, le nouveau capitaine Suzuki, connaît la date prévue de son retour, soit dans deux semaines. Les trois autres sont dans la catégorie des au jour le jour, essentiellement.

Rappelons qu’un autre attaquant, Paul Byron, n’est même pas sur la liste des 74 joueurs qui prennent part à ce camp, parce que la date de son retour – a été opéré à la hanche l’an dernier – demeure impossible à prédire.

C’est difficile d’arriver ici et de devoir composer avec toutes ces mauvaises nouvelles. Mais il s’agit aussi d’une leçon que l’on doit retenir en partant : il y a des gars qui vont tomber au combat. Quand ça arrive, c’est aussi le moment pour les autres de faire une place et peut-être aussi de saisir l’occasion.

Brendan Gallagher

Pour certains, cette occasion va arriver bien assez vite, à compter de vendredi à Brossard. Martin St-Louis a laissé entendre que déjà, à ce moment, on aura une bonne idée de la composition des trios, même si rien ne dure pour toujours.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, et Brendan Gallagher

« Toutes les équipes ont leur casse-tête, on a le nôtre, a expliqué l’entraîneur du CH. C’est pourquoi on a un camp. On va essayer des choses, ça ne veut pas dire que ça va rester comme ça, mais ça va nous donner une idée. On a de la profondeur en attaque et il nous faudra prendre des décisions, mais c’est le jeu des gars qui va dicter nos décisions.

« C’est difficile, mais c’est aussi un beau problème à avoir, parce qu’on a des options. Il faut gérer le casse-tête et ça prend du temps… vous allez avoir une idée en voyant l’entraînement de vendredi. »

Il y a des jeunes qui voudront se faire une place, mais il y a aussi des vétérans. Entre autres Evgenii Dadonov, donné en juin au Canadien par Vegas, en retour du contrat de Shea Weber. Cet ailier de 33 ans, qui peut jouer autant à gauche qu’à droite, en est à sa dernière année de contrat, à un salaire de 5 millions de dollars.

« Je suis le type de jouer capable d’aider un club un peu partout, a expliqué l’attaquant russe. Je peux aider en attaque, en zone défensive aussi, et travailler fort. C’est ce que je vais essayer de faire. Mais je n’ai pas encore patiné avec l’équipe… je suis optimiste, par contre. »

Pendant ce temps, Mike Matheson, qui a joué avec lui chez les Panthers de la Floride, offrait un portrait très favorable du nouveau membre du Canadien.

« Un joueur très sous-estimé, a expliqué le défenseur montréalais. Même en Floride, il patinait sur un trio avec Barkov et Huberdeau, et il était l’oublié des trois. Sa valeur est sous-estimée également. Il fait tellement de choses autour du filet pour faire circuler la rondelle, il est capable de créer de l’espace pour ses coéquipiers. En avantage numérique, je pense qu’il est l’un des meilleurs de la ligue pour occuper le centre du jeu. Il est tellement bon pour se positionner et pour appuyer le jeu. Il y a des gars comme ça qui ont un don pour être autour de la rondelle, pour être toujours à la bonne place, pour bien lire le jeu. Si tu as besoin de quelqu’un en avantage numérique, il est là. »

En attendant, il y a au moins cette certitude : Brendan Gallagher, pour une rare fois, est à 100 % de sa forme.

« Ce n’est même pas comparable ! Pour moi, il y a un an, ça avait été difficile en partant. Là, j’ai eu un bel été et ça m’a permis de revenir à mon entraînement habituel. Je me sens bien physiquement, j’espère être là pour les 82 matchs… »