Rondelle libre Désespoir à Chicago

Chaque jour de l’été ou presque apportait son lot de rumeurs concernant l’avenir de Patrick Kane à Chicago.

Cette semaine encore, on l’envoie à Toronto, Detroit, Boston, Edmonton, Colorado. La situation salariale de certaines de ces équipes ne semble pas freiner les spéculations.

Kane demeure après tout un joueur de premier plan à un an de son autonomie complète au sein d’un club complètement déconstruit.

Après avoir célébré trois Coupes Stanley entre 2010 et 2015, les partisans des Blackhawks s’apprêtent à vivre l’une des pires saisons de l’histoire de l’organisation, peut-être pire encore que ces années de reconstruction entre 1997 et 2008.

Le départ des deux grandes stars de la dernière décennie, Kane et Jonathan Toews, demeure une formalité. Ils auront quitté Chicago au plus tard à la date limite des échanges en mars.

Le nouveau DG, Kyle Davidson, a choisi une reconstruction totale. Non seulement a-t-il cherché à liquider les vétérans du club, mais Alex DeBrincat, 24 ans, meilleur buteur du club avec 41 buts, et Kirby Dach, 21 ans, troisième choix au total en 2019, ont été échangés pour des choix de premier tour cet été.

Dach vient de signer un contrat de quatre ans avec le Canadien mercredi matin. Il touchera un peu plus de 3,3 millions par saison.

Avant d’être emporté dans la tourmente d’un scandale à caractère sexuel au sein de l’organisation, le prédécesseur de Davidson, Stan Bowman, rappelons-le, avait cédé ses choix de premier tour en 2021 (12^e au total, Cole Sillinger) et 2022 (6^e au total, David Jiricek), son meilleur espoir en défense, Adam Boqvist, le 8^e choix au total en 2018, et un choix de deuxième tour en 2021 pour Seth Jones.

Bowman n’avait pas prévu une chute aussi brutale. Dans un contexte de reconstruction, on se demande à quoi servira Jones, 28 ans en octobre, mais il ne sera pas facile à échanger en raison de son salaire annuel de 9,5 millions jusqu’en 2030.

Davidson a aussi décidé de laisser tomber Dylan Strome, 25 ans, même si celui-ci a connu une saison potable de 48 points, dont 22 buts, en 69 matchs. On a simplement choisi de ne pas lui faire d’offre de contrat et Strome s’est trouvé une nouvelle niche à Washington.

Les fans des Hawks n’auront pas beaucoup d’espoirs auxquels s’accrocher cet hiver, à moins de surveiller les matchs de Connor Bedard à Regina. Et encore, rien ne leur garantit du succès à la loterie même s’ils terminent au dernier rang du classement général.

On prévoit une saison difficile à Montréal, mais au moins, les partisans pourront suivre l’évolution des Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Kaiden Guhle et compagnie.

À Chicago ? L’Allemand Lukas Reichel, 20 ans, est leur meilleur espoir. Il a obtenu plus d’un point par match dans la Ligue américaine, et une aide en onze rencontres dans la LNH. Il devrait se retrouver sur le premier trio par défaut.

Le choix au septième rang obtenu des Sénateurs pour DeBrincat, le défenseur Kevin Korchinski, a constitué une certaine surprise. On verra dans quelques années s’ils ne regretteront pas d’avoir boudé Marco Kasper ou Pavel Mintyukov, repêchés après lui.

Le treizième choix au total, celui offert par le Canadien, acquis au préalable des Islanders pour Alexander Romanov, a permis de mettre la main sur le petit attaquant Frank Nazar. Celui-ci n’a pas réussi à percer la formation américaine junior cet été, mais attendons avant de juger. Le défenseur Sam Rinzel, repêché au 25^e rang grâce à une inversion de choix avec les Maple Leafs de Toronto, qui cherchaient à se libérer d’un autre vilain contrat, sera peut-être le meilleur du trio.

En bref, l’ancien entraîneur adjoint chez le Canadien, Luke Richardson, désormais entraîneur-chef à Chicago, devra être patient. Les partisans aussi.

Slafkovsky fait jaser à Arlington

Le collègue Simon Olivier-Lorange se trouve à Arlington, en banlieue de Washington, où sont réunies les recrues de la LNH (une par équipe) dans le cadre d’une activité organisée par les cartes de hockey Upper Deck. Il en a profité pour piquer un brin de jasette avec Juraj Slafkovsky, qui espère évidemment mériter un poste à Montréal, mais aussi à Shane Wright, remis de sa déception de glisser au quatrième rang du repêchage, et quelques autres. Commentaire général des recrues appelées à commenter sur la recrue du Canadien ? « Il est énorme ! », disent la plupart.

Dans son analyse, Simon-Olivier recense 31 joueurs établis dans la LNH dès leur année de repêchage dans les dix dernières années, mais seulement sept Européens n’ayant pas joué sur une base régulière sur une patinoire nord-américaine.