Le conseil d’administration de Hockey Canada apporte son appui au président et chef de la direction Scott Smith et à son équipe de direction dans la foulée des pressions pour un changement de leadership au sein de l’organisation.

La présidente par intérim du conseil d’administration de Hockey Canada, Andrea Skinner, a annoncé l’appui de l’exécutif de l’organisation dans un communiqué publié sur son site web.

Le communiqué ne fournit pas la raison de cet appui, mais précise que le conseil d’administration fait « des efforts continus pour restaurer la confiance des Canadiens dans le hockey et Hockey Canada », qui comprennent un examen de la gouvernance.

L’organisme qui régit le hockey au Canada est sous le feu des projecteurs pour sa façon de gérer des allégations d’agression sexuelle contre des joueurs de ses anciennes équipes juniors.

Le gouvernement fédéral a gelé le financement de Hockey Canada après qu’on ait appris que l’organisation avait réglé discrètement une poursuite avec une femme qui alléguait avoir été agressée sexuellement par des membres de l’équipe junior masculine de 2018 lors du gala de Hockey Canada à London, en Ontario, cette année-là.

Plusieurs entreprises partenaires de Hockey Canada ont suspendu leur soutien à Hockey Canada après la comparution houleuse des dirigeants devant des députés lors d’une réunion du Comité permanent du patrimoine canadien au sujet de la réponse de l’organisation à la présumée agression. Les conséquences étaient évidentes au championnat du monde junior plus tôt ce mois-ci à Edmonton, où la patinoire et les bandes du Rogers Place étaient presque entièrement dépourvues de publicité.

Hockey Canada a plus tard révélé que des membres de l’équipe junior de 2003 faisaient l’objet d’une enquête pour agression sexuelle présumée en Nouvelle-Écosse.

Sheldon Kennedy, un défenseur des victimes d’abus sexuels et l’une des victimes de l’ex-entraîneur Graham James, a demandé à la direction de Hockey Canada de démissionner. Cette demande a obtenu un soutien multipartite de la part des députés du comité du patrimoine, qui a entendu à deux reprises le témoignage de Smith et d’autres dirigeants sur la façon dont ils ont traité ces allégations.

Jusqu’à présent, le seul changement au sommet a été la démission de l’ancien président du conseil Michael Brind’Amour, qui a démissionné le 6 août avant la fin de son mandat en novembre.

Rob Koehler, directeur général de Global Athlete, un mouvement international dirigé par des athlètes et fondé pour équilibrer les pouvoirs entre les athlètes et les administrateurs, a confié qu’il n’était pas surpris que le conseil d’administration soutienne publiquement Smith.

« Tout le monde dans le sport canadien sait que les présidents bien rémunérés des organisations sportives nationales détiennent la majorité du pouvoir sur les conseils d’administration bénévoles. La déclaration de Mme Skinner s’apparente au renard qui garde le poulailler, a déclaré Koehler.

« Le sport ne peut pas s’autoréglementer. Le sport, comme toute industrie, a besoin de surveillance, de responsabilité et de transparence. Le sport n’a rien de tout cela. Tant que le gouvernement canadien n’exigera pas ces principes, le sport continuera d’être un terrain fertile pour les abus. »

L’examen approfondi de Hockey Canada s’est resserré lorsqu’il a été révélé que l’organisation utilisait son fonds national d’équité de plusieurs millions de dollars, qui provient des frais d’adhésion des joueurs, pour des paiements non assurés, y compris le règlement de réclamations pour abus sexuels.

Hockey Canada a révélé lors d’une audience du comité du patrimoine, le 27 juillet, qu’il avait versé 7,6 millions dans neuf règlements concernant des réclamations pour agression et abus sexuels depuis 1989, dont 6,8 millions liés à l’agresseur en série James.

L’organisation a précisé depuis que le fonds ne sera plus utilisé pour régler des règlements d’agression sexuelle.

Le conservateur John Nater, le libéral Anthony Housefather et le néo-démocrate Peter Julian ont été parmi les députés réclamant un changement à la direction de Hockey Canada.

Smith a dit qu’il croyait qu’il était « la bonne personne » pour diriger Hockey Canada, mais a déclaré qu’il respecterait les conclusions de la révision de la gouvernance.

Cette révision, dirigée par l’ancien juge de la Cour suprême Thomas Cromwell, devrait fournir des recommandations provisoires avant l’assemblée générale annuelle de Hockey Canada en novembre.