L’hiver, Danick Martel est un joueur de hockey professionnel. L’été, il est l’un des meilleurs joueurs de hockey-balle du Canada. Sa mission : promouvoir l’essor d’un sport qui mériterait plus d’attention, à ses yeux.

Le Championnat mondial de hockey-balle s’est amorcé lundi, à la Place Bell de Laval. Seize équipes s’y affrontent jusqu’au 27 juin pour déterminer quelle est la meilleure nation au monde.

Juste avant de disputer son premier match, contre les rivaux américains, Danick Martel était fébrile, dans les couloirs de l’amphithéâtre, à l’idée de renouer avec son autre grande passion, dans un contexte aussi compétitif.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Une semaine plus tôt, la saison de Martel avait pris fin avec le Rocket de Laval, mais il a rapidement troqué ses patins par des souliers de sport. La mission du Drummondvillois de 27 ans : vendre le hockey-balle aux Québécois. « D’amener le Championnat mondial au Canada, ça va nous aider à nous faire connaître. […] De revenir cette année avec beaucoup de Québécois dans l’équipe, à la maison, il faut en profiter pour passer des messages et essayer de convaincre les jeunes, parce que c’est eux, notre relève », a expliqué Martel.

Le hockey-balle n’est pas encore reconnu à sa juste valeur, croit-il. Les spectateurs présents à la Place Bell sont en majorité des gens passionnés de hockey-balle.

Même si les installations sont magnifiques, il demeure que la frénésie autour de cette discipline n’est pas la même qu’en Europe.

« Quand on a joué en Slovaquie contre les Slovaques en finale il y a quelques années, il y avait 10 500 personnes dans les gradins avec des tambours, comme si c’était une partie de soccer. C’est sûr que c’est une expérience un peu différente », soutient l’attaquant.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Pourtant, le hockey-balle est accessible à tous. Il est d’avis qu’il n’y a aucune raison pour que le Canada ne soit pas plus emballé par ce sport : « Il y a des joueurs qui ne savent pas patiner, mais ils ont de bonnes mains, ils courent bien et ils sont parmi les meilleurs joueurs de hockey-balle, comme c’est le cas chez les Slovaques ou les Tchèques. Il n’y a pas beaucoup de joueurs de glace qui jouent pour eux. »

Le meilleur des entraînements

Pour Martel, le hockey-balle est une passion depuis qu’il a 6 ans. Son père étant impliqué dans le monde du hockey de terrain (deck hockey) à Drummondville, il a grandi en même temps que son intérêt pour la discipline.

Il est désormais reconnu comme étant le meilleur joueur au Canada. Il aura quand même besoin d’une petite période d’adaptation : « C’est vraiment mon côté offensif qui ressort, donc j’essaie de l’utiliser énormément. À chaque année, à chaque tournoi, il faut refaire ses preuves. Ça fait deux ans que les gars s’entraînent pour ça. Moi, ça fait huit mois que je n’ai pas couru, ça fait huit mois que je n’ai pas touché à une balle. »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Martel n’aura finalement mis que 22 secondes à s’adapter, car c’est lui qui a ouvert la marque tôt en première période contre les États-Unis. Il a ajouté deux mentions d’aide à sa fiche pour aider l’équipe à l’emporter 6 à 5.

Il était hors de question pour lui de rater cet évènement. Si certains joueurs professionnels craignent les risques de blessure, Martel pense davantage aux bénéfices.

« Tu peux aller dans le gym et te fouler une cheville ou t’échapper un poids sur le pied et te casser le pied. Tout peut arriver. Je n’ai jamais vraiment eu de blessure au hockey-balle. Des petits bobos, ça me dérange moins. »

C’est intense, donc justement sur la glace, après, tu es capable d’être solide dans les coins et d’avoir un petit peu de chien dans le nez. Donc oui, le hockey-balle fait de moi un meilleur joueur sur la glace.

Danick Martel

Martel fait aussi allusion à son cardio et à sa forme physique en général, qui ont toujours été ses plus grands atouts et qui l’ont grandement aidé dans son cheminement : « Dans ma jeunesse, mes entraînements estivaux passaient par le hockey-balle. Je pouvais jouer une douzaine de parties par semaine. Je trouve ça mieux pour moi de faire du cardio que d’aller faire juste de la musculation. Pour moi, c’est beaucoup mieux et beaucoup plus plaisant », évoque-t-il.

Jusqu’à la finale, Martel aura la tête au hockey-balle. Il devra quand même réfléchir à son avenir dans la Ligue américaine. Il est à la recherche d’un nouveau contrat et son plus grand souhait serait de signer une nouvelle entente avec le Rocket : « Ça s’est bien fini avec Montréal, c’est sûr que j’aimerais avoir un contrat avec eux. J’ai toujours voulu m’installer à long terme avec une équipe. »