L’objectif de Rafaël Harvey-Pinard est clair : il veut jouer à Montréal la saison prochaine. Il a pris les grands moyens pour y parvenir et il s’est imposé non seulement comme le meilleur pointeur du Rocket, mais aussi comme un leader invétéré.

Rafaël Harvey-Pinard n’est pas étranger au fait d’avoir une lettre sous l’épaule gauche.

Capitaine des Huskies de Rouyn-Noranda et des Saguenéens de Chicoutimi, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), il a obtenu la confiance de l’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Jean-François Houle, qui n’a pas hésité à le nommer adjoint au capitaine en début de saison, même s’il n’avait que 36 matchs d’ancienneté dans le monde du hockey professionnel.

Ce rôle, Harvey-Pinard l’a embrassé et en a fait quelque chose d’utile. À 23 ans, il s’est établi comme l’un des joueurs les plus importants de l’équipe en montrant l’exemple tant sur la patinoire que dans le vestiaire.

« Il a montré beaucoup de leadership dans la manière dont il compétitionne. Il donne tout à chaque présence. Il n’est pas le plus bavard, mais pour lui, avoir un A et avoir la chance de montrer ses qualités de leader a été une bonne chose », a expliqué Houle.

Même s’il a connu un début de saison, avoue-t-il, assez lent, il a finalement trouvé la confiance nécessaire pour établir de nouveaux standards. Il a terminé au premier rang des pointeurs de son équipe avec 56 points, dont 21 buts, en 69 rencontres.

« Il a amélioré plusieurs choses. C’est un bon joueur qui a une très bonne tête de hockey. […] Je l’ai trouvé plus rapide qu’il l’était au début de l’année », a renchéri Houle.

« Son tir s’est énormément amélioré. C’est l’un des joueurs qui reste après chaque entraînement pour pratiquer son tir. C’est un jeune qui est dévoué et il étudie la game. Son succès n’arrive pas par hasard. Il travaille pour s’améliorer et je pense qu’il a un bel avenir devant lui. »

Premiers pas dans la LNH

Son dévouement et la qualité de son jeu dans la Ligue américaine ont valu à l’athlète du Saguenay d’être rappelé par le Canadien pendant la période des Fêtes. Il a d’ailleurs marqué à son premier match dans la LNH, contre le Lightning de Tampa Bay, le 28 décembre. Il aura finalement joué quatre matchs avec le grand club.

Harvey-Pinard a eu la chance de toucher à son rêve. Maintenant, il veut y goûter pleinement, et ses ambitions ne sont pas moindres : « Je sais ce que je veux pour l’an prochain. Je veux faire ma place avec le Canadien de Montréal. »

Ce sera mon but et je vais travailler très fort cet été pour y parvenir.

Rafaël Harvey-Pinard

Il croit qu’avec ce qu’il a vécu à sa première saison complète chez les professionnels, le parcours de l’équipe en séries et son séjour avec le Canadien, il a accumulé énormément d’expérience. Même s’il est au courant que ça ne sera pas simple, Harvey-Pinard sait que les membres de l’organisation l’ont eu à l’œil toute la saison. Il espère que d’avoir été lui-même sera suffisant pour convaincre l’état-major en septembre.

« Je vais garder la même identité. Je vais aller dans les endroits qui font mal, ce sont les endroits qui payent le plus sur la patinoire, donc je vais continuer de jouer de cette manière-là », a-t-il ajouté.

Des moments inoubliables

Harvey-Pinard a conquis le cœur des partisans dès ses premiers coups de patin avec le Rocket. Sa hargne, son courage et sa capacité de se lever dans les moments importants ont aussi séduit ses coéquipiers.

L’apogée de tout ce travail en amont effectué par ce joueur qui n’est jamais rassasié a probablement été le but vainqueur en prolongation dans le quatrième match de la finale d’association pour créer l’égalité dans la série. Un match émotif et intense, galvanisé par l’énergie d’une Place Bell remplie au maximum de sa capacité, qui s’est conclu grâce à un tir précis du numéro 11 dans une hystérie complète, sous les cris de la foule, les serviettes blanches et l’annonceur maison qui scandait le nom de Harvey-Pinard.

« C’est encore beaucoup d’émotions. Quand j’y repense, j’ai encore des frissons. En entrevue après la partie, j’avais dit qu’on oublie un peu ce qui se passe dans ces moments-là et encore aujourd’hui, je vois des photos, et c’est là que je réalise que c’est vraiment arrivé.

« C’est un moment inoubliable, c’était complètement fou. J’aurais aimé marquer pour qu’on avance à la prochaine ronde, mais c’est le but le plus important de ma carrière. Je vais m’en souvenir longtemps. »

La prochaine mission de Harvey-Pinard est colossale, mais non moins réalisable. C’est le temps pour lui de se créer plein d’autres moments inoubliables, cette fois avec le logo du CH sur son chandail.