(Tampa) Le mystère de l’Amalie Arena. Avouez que ça ferait un sapré bon titre pour un roman d’Agatha Christie, avec comme nœud de l’intrigue un membre de l’Avalanche déguisé en cuisinier qui viendrait contaminer les bouteilles de Gatorade du Lightning.

Dans la vraie vie, ce mystère, ce sont plutôt les points de presse de Jared Bednar, qui devait bien être auteur dans une autre vie.

Nazem Kadri a participé à l’entraînement matinal de mercredi avec ses coéquipiers de l’Avalanche. Non seulement y a-t-il participé, il avait même sa place au sein de la deuxième unité de l’avantage numérique, dans le haut de l’enclave (position du « bumper »).

On ne l’a pas vu tirer, remarquez, ce qui laisse croire qu’il demeure prudent avec son pouce droit. Mais sa présence dans les exercices de jeu à 5 contre 4 est une forme de confirmation de son retour, n’est-ce pas, Jared Bednar ?

« Il va mieux de jour en jour », s’est contenté de répondre l’entraîneur-chef de l’Avalanche, à quelques heures du quatrième match de la finale de la Coupe Stanley.

Bednar a entretenu le même mystère au sujet de l’identité de son gardien partant. Il l’a fait tout au long de cette finale, mais évidemment, la question devient plus pertinente deux jours après que Darcy Kuemper eut été retiré du troisième match, à la faveur de Pavel Francouz.

Mercredi matin, Kuemper défendait le filet du côté du banc de l’Avalanche, ce qui laisse croire qu’il sera l’heureux élu. Réponse de Bednar : « C’est une possibilité. »

De l’autre côté, Jon Cooper n’a pas cru bon faire languir les amateurs. Il a donc confirmé que Brayden Point sera de nouveau absent, tandis que Nikita Kucherov et Nick Paul, tous les deux incommodés au dernier match, seront à leur poste. « Je ne dis pas qu’ils sont à 100 %, mais ils sont corrects, a rappelé Cooper. Je pense que je parle aussi au nom de Beds (Bednar) quand je dis que pas mal tous les joueurs ont des bobos. »

En quête de solutions

Le Lightning est certes revenu dans la série, mais afin de ne pas se retrouver le dos au mur, il aura besoin d’un meilleur rendement de ses unités spéciales.

Les Floridiens ont converti une seul de leurs 12 occasions en avantage numérique, mais c’est surtout en infériorité numérique que le portrait est catastrophique, puisque l’Avalanche a marqué 5 buts en 11 occasions.

« Les erreurs qu’on fait en ce moment nous coûtent très cher. Du coup, c’est démoralisant, a commenté l’attaquant Pierre-Édouard Bellemare, dans le volet français de son point de presse. Ce qu’on peut faire, c’est d’être plus solides devant notre cage, plus solides dans nos engagements. Quand on décide que le palet doit sortir, il doit sortir. Souvent, tu peux frustrer leur “power play” en sortant le palet. Mais il y a pas mal de fois où on avait la chance de le sortir, et plutôt que de les frustrer, on leur a donné du momentum et ça nous coûte cher. On devra être meilleurs sur ces détails. »

En contrepartie, le Lightning profite clairement de l’avantage du dernier changement à domicile. Les doubles champions en titre n’ont pas accordé de but, à forces égales, à leurs six derniers matchs devant leurs partisans ! Le dernier but inscrit par les visiteurs au Amalie Arena, à 5 contre 5, est celui de John Tavares, dans le sixième match de la série de premier tour entre Tampa et Toronto.

Depuis, le Lightning a permis un but en deux matchs aux Panthers, quatre buts en trois matchs aux Rangers et deux à l’Avalanche lundi. Ces sept filets ont été marqués en avantage numérique.

« Si tu regardes les séries, on s’est retrouvés à 0-2 contre les Rangers. C’est comme si tu jouais ton dernier match de l’année et t’es beaucoup plus décidé à jouer de la bonne façon défensivement, a estimé Bellemare. C’est ce qu’on a vu au dernier match. Les deux équipes se rendent compte qu’il faut jouer comme si c’était le dernier match de l’année. »