Pour Jonathan Huberdeau, c’est le nom de famille qui compte. Même s’il est désormais reconnu à travers la Ligue nationale de hockey, tout le ramène toujours à son clan. C’est avec cette idée en tête qu’il a fait un don de 25 000 $ à la Fondation Cité de la Santé.

C’est à cet hôpital de Laval qu’Huberdeau est né en juin 1993. C’est aussi là qu’ont vu le jour son frère Sébastien et sa sœur Josiane. C’est surtout là, malheureusement, que sa mère Josée Blondin a été suivie pour soigner un cancer. Maladie qu’elle a combattue pour la première fois en 2003, puis une seconde fois tout récemment, en 2021.

« Pour moi, c’était important, a expliqué Huberdeau en entrevue avec La Presse. Ma mère me l’a fait réaliser lorsqu’elle a eu le cancer il y a 19 ans. Quand j’étais plus jeune, c’était moins facile d’en prendre conscience. Quand elle a eu son autre cancer du sein, j’ai réalisé à quel point c’était important. Je savais que je pouvais faire une différence. »

Jonathan n’a pas d’Huberdeau que le nom. Toute sa vie, ses parents ont été là pour lui, son frère et sa sœur. Aujourd’hui, c’est à son tour de rendre la pareille.

La Fondation avait convié l’attaquant étoile des Panthers de la Floride et sa mère Josée Blondin à une visite, mardi, où le don de 25 000 $ et l’engagement entre Huberdeau et la Fondation a été officialisé. Il ne voulait pas seulement donner de l’argent, il voulait aussi aller à la rencontre des gens qu’il aidera, qu’ils soient patients ou employés.

Photo tirée de la page Facebook de la Fondation Cité de la santé

Jonathan Huberdeau à la Cité de la Santé à Laval

Dans l’espace extérieur, le Jérômien a été généreux de son temps pour les employés. Le deuxième marqueur de la LNH a dû prendre plus de photos qu’il n’a fait de points cette saison. Médecins, infirmières, employés techniques et de soutien, gardes de sécurité, tout le monde voulait son cliché avec la vedette.

Puis, tous les employés, sans exception, y sont allés d’un « merci, Jonathan ».

Surtout qu'une autre somme d’argent sera versée à la Fondation, le 11 juillet prochain, lors du tournoi de golf Jonathan Huberdeau, qui se tiendra au club de golf Le Mirage. Un chèque dont le montant sera sans doute très élevé.

La nécessité de s’impliquer

Huberdeau a ensuite été invité à visiter l’aile de cancérologie de l’hôpital. Secteur où près 600 personnes viennent se faire soigner quotidiennement.

La Cité de la Santé est au deuxième rang des hôpitaux qui soignent le plus de personnes atteintes de cancer au Québec. Huberdeau était accompagné de la Dre Marie-Andrée Fortin, radio-oncologue et cogestionnaire du Programme de cancérologie de Laval, d’Antoine Duperron, un ex-patient, et d’André Malacket, directeur général de la Fondation Cité de la Santé.

Pendant toute la durée de la visite, il était aux côtés de mère, sans jamais la quitter. Il a visité les salles d’examen, le bureau des médecins et les espaces de chimio. Huberdeau n’était pas là simplement pour faire acte de présence. Il s’intéressait et posait des questions à chaque personne qui croisait son regard et qui lui serrait la main.

Pendant ce temps, Mme Blondin était témoin de l’effet que son fils pouvait avoir. Admirative et ravie, elle savait que s’il le faisait un peu pour les autres, il le faisait surtout pour elle.

« J’étais très heureuse qu’il fasse un don, en plus en santé. Il arrive tellement de choses depuis deux ans. Il l’a fait pour moi, mais il n’y a pas juste moi, il y en a qui sont pires que moi », a précisé Josée Blondin.

En famille

Lorsque Huberdeau a appris que le cancer avait récidivé, il était en Floride. Malheureusement, il ne pouvait pas venir auprès de sa mère, à cause des ravages de la COVID-19. Ce sont donc ses proches ici, au Québec, et les employés de l’hôpital qui ont pris soin de sa mère et il en est reconnaissant. « Ma mère est toujours restée forte, mais elle a été entre bonnes mains ici. Elle était entourée de gens de confiance. »

Mardi à la visite de l'hôpital, son oncle était aussi présent. Au tournoi de golf, toute sa famille et ses plus proches amis viendront aussi taquiner les allées du Mirage. Il n’y avait pas d’autre manière de faire les choses, soutient-il : « Ça a tout le temps été comme ça. On est une famille proche. Nos parents nous ont inculqué de bonnes valeurs. Quand on fait des choses, on les fait toujours ensemble. On a une belle famille, on est chanceux. Tout le monde se soutient. Je sais que tout le monde sera là au tournoi de golf. »

Les Huberdeau ont trouvé une nouvelle famille avec la Cité de la Santé. Une famille qui a sauvé la leur. Si bien que Jonathan n’a pas hésité longtemps avant d’aider la Fondation. « Ça va beaucoup plus loin que le tournoi, parce qu’avoir un ambassadeur comme Jonathan, c’est important. Ça ajoute à notre rayonnement. D’avoir un ambassadeur comme lui, c’est exceptionnel », a ajouté M. Malacket.

Les autres en premier

Même si l’environnement était peu propice à la rigolade, Huberdeau est parvenu à faire sourire tous ceux qu’il a rencontrés. Malgré le masque, les yeux parlent. Et ils disaient merci.

Je veux juste aider. Je vais donner autant de temps que je peux pour aider les gens et le domaine de la santé en général.

Jonathan Huberdeau

Mme Blondin n’est pas trop inquiète à ce sujet. Elle est certaine que l’engagement de son fils sera bénéfique : « J’ai fait de la radio il y a 19 ans et ce n’était pas aussi précis, donc ça faisait plus mal à l’époque et il y avait plus de limitations. La maladie existera toujours. Plus on va amasser d’argent, plus on va faire de recherche, plus on pourra acheter d’appareils et aider le personnel. »

La visite s’est terminée avec une photo protocolaire, là où tout avait commencé, dans la cour arrière. Chèque de 25 000 $ en main, Huberdeau a pris la pose pour la dernière fois. Lorsque les salutations d’usage ont été terminées et que chacun reprenait sa route, la mère d’Huberdeau a accroché une dernière fois la Dre Fortin, en retrait de tous. Elle a sorti de son sac à main une pile de cartes de hockey de son fils.

« Vous donnerez ça aux patients, s’il vous plaît. C’est de la part de Jonathan et nous. »

« Vous ne savez pas à quel point ça va leur faire plaisir », lui a répondu la Dre Fortin.