(Laval) Pour le Rocket, ce vendredi soir à Laval a très mal commencé… mais il s’est très bien terminé.

Les visiteurs, les Thunderbirds de Springfield, ont pris une avance de 2-0 en première période. Mais le Rocket a inscrit les trois buts suivants, dont le but décisif en prolongation, pour obtenir la victoire par une marque de 3-2, et ainsi pour ramener tout le monde à une égalité de 2-2 dans cette série.

Le gros but est venu de la palette de Rafaël Harvey-Pinard, qui a donné la victoire à son club à 4 min 6 s de la prolongation d’un tir qui a échappé au gardien Joel Hofer. A suivi une explosion de joie dans les gradins de la Place Bell, et beaucoup de bruit aussi.

« Ah, c’est beaucoup d’émotions ! s’est exclamé le jeune attaquant en fin de match. Je ne me rappelle pas trop le but, juste les frissons. J’ai tout juste vu la rondelle entrer dans le filet… c’est probablement le but le plus important de ma carrière ! »

On n’était pas satisfaits de notre début de match, mais on a pu revenir à notre identité, mettre des rondelles derrière leurs défenseurs, les faire travailler. On s’est parlé et tout le monde a poussé dans la même direction par la suite.

Rafaël Harvey-Pinard

Le Rocket avait ainsi très mal entamé la soirée, mais c’est un but de Jean-Sébastien Dea, à la toute fin de la première période (avec seulement 1 seconde à faire sur le cadran !), qui a tout changé. Cédric Paquette a fait 2-2 en deuxième période, jusqu’au grand moment de Harvey-Pinard.

En tout, le Rocket a effectué 51 tirs, et les visiteurs ont lancé à 44 reprises sur Cayden Primeau. Le gardien du Rocket a d’ailleurs effectué plusieurs arrêts poétiques, notamment devant Will Bitten parvenu seul devant lui.

« C’est Cayden qui continue tout le temps de nous garder dans le match, a ajouté Harvey-Pinard. Si ce n’était de lui en première période, le match aurait peut-être été hors de notre portée. Il fait des gros arrêts, et c’est ce qui nous permet d’aller chercher des victoires. »

Le principal intéressé, lui, ne semblait pas trop avoir le goût de s’emporter après cette autre énorme victoire.

« Notre but en fin de première période a été immense… ils étaient tout partout en début de match, alors ce but-là a été gros, a admis Primeau. C’est une série émotive ; plus on joue contre eux, plus on les déteste. Ça va devenir encore plus émotif que ça, je pense… »

À ce sujet, eh bien, on peut avancer que la soirée a bien failli se terminer avec un hommage au Vendredi saint. Après le but de la victoire, Harvey-Pinard s’est laissé glisser dans l’euphorie, jusque devant la sortie des visiteurs, qui n’avaient pas le goût d’attendre la fin des célébrations pour partir.

La suite des choses est un peu nébuleuse, mais on a cru voir Alex Belzile marmonner quelque chose au gardien Hofer, qui n’a pas du tout apprécié, au point de répliquer avec un coup de bâton. Les joueurs des deux équipes se sont retrouvés devant la sortie des visiteurs, et il y a eu quelques taloches, de la bousculade aussi.

Au fait, qu’est-ce que Belzile est allé dire au gardien ? On devine qu’il ne lui a pas fait part de son avis sur le dernier Arcade Fire…

Depuis le début de la série, il se dit beaucoup de choses sur la glace. On voulait célébrer avec Rafaël Harvey-Pinard et leur sortie était proche… On ne s’aime pas.

Alex Belzile

Derrière son banc, Jean-François Houle essayait seulement de dire à ses gars de sortir de là, mais il faut croire que le message ne s’est pas rendu. « Il y avait tellement de bruit, a expliqué l’entraîneur du Rocket. Il faut faire attention et se tenir loin de ça, les émotions sont à fleur de peau […] tu ne veux pas qu’il arrive quelque chose à ton gardien dans ces situations. Mais ça arrive, et il faut qu’on contrôle ça. On a montré beaucoup de caractère. Ce n’est pas le départ qu’on voulait, on a commis des revirements, mais on n’a pas paniqué. »

Personne n’aura le temps de reprendre son souffle – et on doute aussi qu’il y ait des suspensions pour ce qui est arrivé à la fin, ça fait partie du hockey, que voulez-vous –, parce que le match numéro cinq de cette série à la fois spectaculaire et complètement folle aura déjà lieu ce samedi soir à la Place Bell.

Tout ce qu’on sait, c’est que ça risque de brasser encore, une autre fois. « C’est les séries, a noté Alex Belzile. On ne joue pas pour se faire des amis en ce moment… »