On attendait l’Avalanche du Colorado depuis des années. Cette fois, c’est la bonne.

Artturi Lehkonen – encore lui ! – a marqué après 1 min 19 s en prolongation et l’Avalanche l’a emporté 6-5, lundi à Edmonton, pour balayer les Oilers en quatre matchs et se qualifier pour la finale de la Coupe Stanley.

En finale, l’Avalanche se mesurera au gagnant de la finale de l’Association de l’Est qui oppose les Rangers de New York au Lightning de Tampa Bay. Les Rangers mènent cette série 2-1.

Lehkonen envoie son équipe en finale pour une deuxième année de suite. L’an dernier, il avait également touché la cible en prolongation pour permettre au Canadien de défaire les Golden Knights de Vegas. Selon TSN, Lehkonen est seulement le deuxième joueur de l’histoire à inscrire deux buts en prolongation pour permettre à son équipe d’atteindre la finale. Pour les incultes, le premier était bien sûr Gordie Drillon, en 1938 et en 1939, avec les Maple Leafs de Toronto.

L’Avalanche participera à la finale pour la première fois depuis 2001. Joe Sakic avait alors mené l’équipe avec 26 points et il a encore son mot à dire, cette fois en tant qu’architecte de ce club.

C’est lui qui a vu juste en soutirant Lehkonen au Canadien l’hiver dernier. Il faudra attendre quelques années avant de déterminer si le Tricolore y a trouvé son compte, le temps de voir ce que Justin Barron accomplira.

Mais Sakic peut déjà se féliciter. Il a trouvé un joueur d’une rare polyvalence. Adulé pour son jeu défensif à Montréal, Lehkonen est parfaitement à sa place dans un rôle offensif à Denver. Il a terminé cette rencontre avec 3 points et compte 11 points en 14 matchs depuis le début des séries.

On a toutefois vu, sur le quatrième but de l’Avalanche, que les points viennent plus facilement lorsqu’on est entouré de talent. Lehkonen a gagné une bataille en zone neutre contre son ancien coéquipier Brett Kulak. Il a remis la rondelle à Nathan MacKinnon, qui avait pris son élan en zone défensive.

Mais en tout respect pour Jake Evans, on doute que le numéro 71 du Canadien aurait saisi la rondelle avec son patin gauche comme l’a fait MacKinnon, sans perdre de vitesse, et ainsi continuer sa route vers le filet. En fait, très peu de mortels peuvent réussir cette manœuvre.

Parlant de talent, que dire de Cale Makar, auteur de cinq points dans ce match ? Sa fiche de - 1 dans cette rencontre occulte la quantité de jeux défensifs importants qu’il a réalisés.

Makar compte déjà un trophée Calder à son actif, mais il sera difficile à ignorer pour le trophée Conn-Smythe, si l’Avalanche devait soulever la Coupe Stanley. Le voici avec 22 points en 14 matchs ce printemps. C’est déjà la 12e performance de l’histoire pour un défenseur au cours d’une année en séries… et il lui reste au minimum quatre matchs à jouer !

Performance héroïque dans la défaite

On ne s’est pas exactement ennuyé pendant cette partie. L’Avalanche a comblé un retard de deux buts en troisième période et s’est même donné une avance de 5-4, mais Zack Kassian a forcé la tenue de la prolongation avec trois minutes à jouer.

Kassian a marqué sur un retour de tir de Leon Draisaitl, qui obtenait ainsi son quatrième point du match. Connor McDavid demeure le visage de ces Oilers et le sera longtemps, mais Draisaitl a livré une performance « Curt-Schillingesque » au moment où son équipe avait le dos au mur. Draisaitl s’est fait mal à une cheville au premier tour, et que ce soit lié à cette blessure ou à autre chose, il était clairement incommodé, si on se fie à ses pénibles retours vers le banc.

Photo Walter Tychnowicz, USA TODAY Sports

Leon Draisaitl

L’Allemand conclut les séries avec 32 points en 16 matchs. Seul McDavid (33) le devance, et ils resteront au sommet du classement pendant un bout, puisque leur plus proche poursuivant, Mika Zibanejad, totalise 24 points.

Mais on dit souvent que Draisaitl et McDavid ne peuvent tout faire seul… Evander Kane suspendu, les Oilers ont joué à 11 attaquants. Parmi ces 11, Jesse Puljujärvi s’est absenté pendant presque toute la deuxième période en raison d’une blessure, et Dylan Holloway disputait son premier match dans la Ligue nationale, en saison ou en séries. Il n’a joué que trois minutes. Aussi bien dire que les Oilers se débrouillaient avec neuf attaquants qui totalisaient 17 jambes, parce que Draisaitl jouait sur une seule.

Pour Ken Holland, cette défaite constituera un énième rappel que sans un gardien adéquat, difficile d’aspirer aux grands honneurs. McDavid est bien bon, mais il ne peut pas jouer avec une mitaine et un bloqueur.