(Raleigh) Jordan Harris patine ces jours-ci avec le logo du Canadien sur la poitrine, et pour lui, ça n’a rien d’étonnant. Parce que ça a toujours été son but.

Oui, le jeune homme qui s’est présenté devant les médias montréalais, mercredi après-midi à Raleigh, avait l’air d’un jeune homme qui avait le goût d’être là.

Bien sûr, il y a eu des rumeurs, trop de rumeurs, qui ont laissé entendre qu’il ne viendrait peut-être jamais porter ce chandail. Les négos s’annonçaient difficiles, compliquées… mais non, il est bel et bien là, avec ce grand sourire au visage, qui nous rappelle qu’il ne se voyait pas ailleurs.

Mon idée a toujours été de venir jouer ici après mes quatre années à l’université. Je voulais obtenir mon diplôme, c’était super important pour moi. J’ai peut-être un peu hésité quand il y a eu des changements au sein de la direction du Canadien, mais avec Jeff [Gorton], Kent [Hughes] et Martin [St-Louis], je me disais que j’allais très bien cadrer avec cette équipe.

Jordan Harris

Alors le voici, le voilà, ce défenseur de 21 ans dont on dit le plus grand bien, à qui il reste un seul cours à terminer en ligne, après quoi il obtiendra ce précieux diplôme de l’Université Northeastern.

Harris débarque chez le Canadien au terme d’une saison de 20 points en 39 matchs dans les rangs universitaires, et il n’en fallait pas plus pour que la machine s’emballe et que les plus enthousiastes voient en lui un genre de croisement entre Bobby Orr et Larry Robinson, si cela est même humainement possible.

Tout ça pour dire que, oui, il y a des attentes, et Martin St-Louis le sait trop bien. Au fait, l’entraîneur a déjà « un plan » en tête, comme il l’a répété, et ça va commencer de la façon suivante : « En intégrant Jordan lentement… »

Ce qui signifie, si on a bien compris, que ce défenseur ne va pas se mettre à jouer des 24 et 25 minutes par soir en partant. Et puis, au fait, on ne connaît même pas la date de son premier match, mais on sait, par contre, que le prochain du Canadien est prévu jeudi soir face aux Hurricanes de la Caroline.

Dans tout ça, le jeune homme n’est pas trop dépaysé.

Je connais Kent depuis un bon bout de temps maintenant, et plus jeune, j’ai joué contre son fils Riley, car nous sommes du même âge. Kent a toujours été l’entraîneur des Junior Eagles de Boston au hockey mineur, alors plus jeune, je ne l’aimais pas beaucoup, car on jouait toujours contre eux, et ils avaient de bonnes équipes ! Mais il été un bon ami de la famille au fil du temps, et j’ai pu jouer à Northeastern avec Riley et son autre fils, Jack.

Jordan Harris

Bien sûr, entre le hockey universitaire de la NCAA et celui de la LNH, il y a un pas. Un très grand pas, qui n’est pas si facile à faire, surtout pour les défenseurs. Mais le principal intéressé jure qu’il est prêt.

« C’est un gros pas à effectuer, mais je suis confiant… Je suis enthousiaste à l’idée d’apprendre le plus possible dans cette ligue. Je viens à peine d’arriver, et ç’a été comme un tourbillon pour moi ; j’ai rejoint le club en Floride [lundi] et c’est allé très vite. Il y avait des palmiers et des gros bateaux, je suis un gars de Boston qui n’est pas habitué à ça et à cette chaleur… »

Mais il devra s’habituer. À la chaleur, à tout ça, aux projecteurs qui seront braqués sur lui. En partant, il jure qu’il ne va pas trop passer de temps sur les réseaux sociaux à voir ce que l’on dit de lui. Ensuite, il compte faire sa place en misant sur son coup de patin, sa plus grande qualité de joueur, de son propre avis.

Des idoles ? Pas tant, mais il y a des joueurs qui vont lui servir de source d’inspiration : Cam Fowler, Matt Grzelcyk, Miro Heiskanen… « Des gauchers qui bougent bien et aussi qui font bien circuler la rondelle », a-t-il résumé.

Il y aura de la pression. Il le sait. Mais si Harris conserve ce sourire-là et cette confiance manifeste, ça devrait aller. « Je vais seulement essayer de jouer au meilleur de mes capacités, a-t-il ajouté. Je suis nerveux, certainement ! Mais je pense que ça va devenir de plus en plus facile avec le temps… »

Haute marche pour Justin Barron

PHOTO JEAN-YVES AHERN, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Justin Barron

Justin Barron vient de disputer ses deux premiers matchs avec le Canadien, et le jeune défenseur a déjà réalisé quelque chose : entre la Ligue américaine et la Ligue nationale, la marche est assez haute. « J’ai encore des ajustements à apporter à mon jeu, et ça va prendre un peu de temps, a expliqué l’ex-premier choix de l’Avalanche du Colorado. La vitesse du jeu n’est pas la même dans la LNH, et aussi, il y a que tous les joueurs dans cette ligue sont plus costauds et plus forts. Pour moi, le plus grand ajustement à apporter est probablement au chapitre de la protection de rondelle, parce qu’il faut tenter de repousser les adversaires. »

Aucune trace de Jake Evans

PHOTO JIM RASSOL, ASSOCIATED PRESS

Jake Evans (71) s’est blessé mardi en frappant violemment la bande lors du match contre les Panthers de la Floride.

Evans, qui a donné violemment contre la bande mardi soir à Sunrise, n’a pas pris part à l’entraînement de mercredi après-midi à Raleigh. Aucune autre information n’a été dévoilée à son sujet, mais son cas semble très douteux en vue du match de jeudi soir face aux Hurricanes. Ryan Poehling, absent depuis le match du 13 mars, était de l’entraînement, mais ne sera pas prêt pour un retour au jeu jeudi soir contre les Hurricanes. Tyler Pitlick était lui aussi de retour à l’entraînement, cette fois avec une visière complète.