Il y a un moment lundi où on a espéré chez le Canadien se départir de Jeff Petry. Mais il n’y avait pas beaucoup d’acheteurs et le CH aurait eu à payer l’équipe intéressée en choix au repêchage pour le voir faire ses valises. Ce que Montréal n’était pas prêt à faire.

Il faut cesser de rêver à recevoir quelque chose de valeur pour Jeff Petry. Ça n’aurait pas été le cas lundi et ça ne sera pas le cas cet été. Dans le meilleur des scénarios, on cédera son contrat à une autre équipe sans avoir à payer un choix au repêchage à sa nouvelle équipe.

Petry demeure un défenseur de qualité malgré sa saison atroce, là n’est pas le problème. Mais les équipes compétitives n’ont pas de place pour un contrat aussi lourd. S’il en était à la dernière année de son contrat, comme Chiarot, par exemple, Petry aurait valu un choix de première ou deuxième ronde parce que l’acheteur aurait profité d’un défenseur offensif pour la dernière portion de l’année et les séries sans être coincé avec son salaire imposant pour trois autres saisons.

Si Montréal espère mettre la main sur le défenseur droitier Kris Letang une fois le marché des joueurs autonomes ouvert, il faudra avoir réglé le sort de Petry, 34 ans, et son salaire annuel de 6,25 millions pour les trois prochaines saisons. Si Letang refuse un nouveau contrat des Penguins, la direction du CH se résoudra peut-être à sacrifier un choix au repêchage pour se départir de Petry. À moins que celui-ci ne joue magistralement d’ici la fin de l’année. Il y a aussi l’option d’échanger le contrat de Shea Weber, ce qu’on croyait avoir réussi lundi, avant de voir les Coyotes accepter l’offre des Jets de Winnipeg.

Un rachat de contrat de Petry n’avantagerait pas tant Montréal. On économiserait 4 millions sur son salaire restant de 12 millions mais des sommes de 3 millions, 3 millions et 4 millions resteraient inscrites sur la masse salariale de l’équipe lors des trois années suivantes et 1,3 millions pour chacune des trois saisons suivantes jusqu’en 2028, selon le site capfriendly.com.

Petry pourrait aussi rompre son entente avec le Canadien et ensuite signer au rabais avec un autre club, Detroit, par exemple, pour se rapprocher de son clan, mais même si le CH accueillait ce scénario favorablement, on doute que le défenseur ne crache sur plusieurs millions.

En attendant, Petry demeurera à Montréal et on accueillera sous peu trois nouveaux défenseurs, William Lagesson, Justin Barron et Jordan Harris. Lagesson est facile à cacher sur la tribune de la presse. Mais il faudra faire jouer les jeunes Barron et Harris. Le premier, obtenu dans l’échange pour Artturi Lehkonen, s’est entraîné avec le Canadien mercredi matin et il fera sans doute ses débuts avec l’équipe ce week-end. On ne voudra pas le lancer dans la gueule du loup jeudi contre la meilleure équipe offensive de la LNH, les Panthers de la Floride. Il jouera samedi au Centre Bell contre Toronto ou le lendemain au New Jersey face aux Devils. Si on joue de prudence dans son cas, on optera pour le match contre les Devils.

L’arrivée de Jordan Harris à Montréal est une formalité. On a déjà vu des athlètes revenir sur leur parole, mais le clan Harris ne semble pas de ce type de gens. Harris disputera son premier match du tournoi éliminatoire de la NCAA vendredi. Si Northeastern perd, la carrière de Harris dans les rangs collégiaux sera terminée et il pourra signer son premier contrat de la LNH avec le Canadien. Si les Huskies gagnent, ils joueront à nouveau dimanche.

Dans un monde idéal, Justin Barron, un défenseur droitier de 20 ans, jouera assez bien pour terminer l’année à Montréal, pour ensuite se joindre au Rocket. Selon le plan, Harris, un gaucher qui peut évoluer des deux côtés, disputera lui aussi le reste de la saison à Montréal, mais ne pourra jouer à Laval en séries éliminatoires, car son contrat n’était pas signé à la date limite des échanges.

Il n’y a plus d’enjeux au classement, mais la fin de saison du CH sera intéressante, ne serait-ce que pour évaluer ces deux défenseurs d’avenir. Ça n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour Chris Wideman et Cory Schueneman, malgré toute l’affection qu’on leur porte.

Et au moins, Jeff Petry garde une attitude positive malgré sa situation, en grande partie grâce à l’arrivée de Martin St-Louis, nous confirment nos sources, de sorte qu’il ne déteindra pas de façon négative sur les plus jeunes pour le temps qu’il lui reste encore à Montréal.

Le fiasco Dadonov

La LNH a finalement refusé l’échange qui envoyait Evgeni Dadonov aux Ducks d’Anaheim avec un choix de deuxième ronde. Elle stipule que la clause de non-échange de Dadonov est valable et les Ducks figuraient parmi les équipes auxquelles le joueur en question ne voulait pas se joindre. Cet échange aurait permis à Vegas de soustraire 5 M$ sur leur masse salariale cette année et la suivante. Ce revirement de situation les empêchera d’intégrer Alec Martinez et Mark Stone avant la fin de la saison régulière, à moins d’échanger Dadonov à un club qui n’aura pas à faire jouer celui-ci en séries.

Les échanges sont toujours permis après la date limite des transactions, rappelons-le, mais les joueurs impliqués dans des échanges ne peuvent participer au reste de la saison régulière ni aux séries. Les Golden Knights sont en eaux troubles. Ils auraient besoin de renfort rapidement. Ils se retrouvent désormais à un point des Stars de Dallas et de la dernière place donnant accès aux séries… avec quatre matchs de moins à disputer ! Les Jets sont deux points derrière, avec deux rencontres de plus à jouer.

À ne pas manquer !

  1. Une victoire du Canada jeudi au Costa Rica et le pays sera qualifié pour la Coupe du monde de soccer pour la deuxième fois seulement de son histoire. Le Canada est toujours invaincu en phase de qualifications et une défaite ne serait pas catastrophique non plus, quoique pas souhaitée. Un texte de Jean-François Téotonio.
  2. Jeff Gorton et Kent Hughes n’écartent pas l’éventualité de voir Kaiden Guhle jouer pour le Canadien l’an prochain. Les détails de Katherine Harvey-Pinard.
  3. Brillant texte d’Alexandre Pratt sur les conséquences de la guerre en Ukraine sur le monde du sport, en particulier le sort de l’équipe de soccer de Chelsea, en Angleterre, détenue par un proche de Vladimir Poutine.