On ne pourra jamais reprocher aux dirigeants des Golden Knights de Vegas leur audace. Dilapider autant de choix au repêchage et d’espoirs depuis leur entrée dans la LNH pour des résultats à court terme a payé.

Vegas a atteint la finale à sa première année d’existence et, après une élimination au premier tour en 2019, a atteint le carré d’as lors des deux derniers printemps.

Mais jusqu’où l’élastique peut-il s’étirer sans casser ? Les Golden Knights ont subi une défaite douloureuse, jeudi à Buffalo, dans une soirée marquée par un accueil hostile à l’endroit de l’ancien capitaine des Sabres, Jack Eichel.

Celui-ci a été hué copieusement chaque fois qu’il touchait la rondelle et il n’a pas manqué de cracher son fiel sur les fans des Sabres après la rencontre.

Mais au-delà de cette dispute entre une ville et son ancienne star, cette défaite est dure à encaisser pour Vegas.

Les Golden Knights ont raté l’occasion contre les faibles Sabres d’éloigner les Oilers d’Edmonton, dernier club exclu des séries, à quatre points. Edmonton se retrouve désormais à seulement deux points de Vegas, avec un match de plus à disputer. Les Canucks de Vancouver sont quatre points derrière, avec un match de moins au compteur eux aussi.

La perspective pour Vegas de rater les séries pour la première fois de son histoire est donc réelle. Et elle ferait mal à l’organisation. Les Golden Knights n’ont pas sacrifié autant d’atouts futurs pour simplement participer aux séries, mais pour remporter la Coupe Stanley.

Un printemps en queue de poisson ne serait pas dramatique non plus à moyen terme. Jack Eichel a 25 ans. Max Pacioretty 33 ans et Mark Stone 29 ans. En défense, Alex Pietrangelo est âgé de 32 ans et Shea Theodore en a 26. William Karlsson, Jonathan Marchessault, Reilly Smith et Chandler Stephenson ont tous 31 ans ou moins.

Par contre, les Golden Knights défoncent le plafond salarial d’une quinzaine de millions et on devine que les blessés à long terme Mark Stone et Alec Martinez ne reviendront pas au jeu avant les séries éliminatoires (s’ils y accèdent), un peu comme Nikita Kucherov à Tampa l’an dernier. Stone manque cruellement à Vegas. S’il peut revenir au jeu plus tôt, il faudra sacrifier des joueurs pour faire de la place sur la masse salariale.

Vegas devra un jour cesser de penser à court terme uniquement. L’âge relativement peu élevé de leur noyau leur permettrait de faire le pont entre la période actuelle et une phase de rajeunissement dans quatre ou cinq ans, mais il faudra cesser de presser le citron. Et espérer qu’Eichel ne vienne pas pourrir ce vestiaire.

Les trois choix de première ronde de 2017, Cody Glass, Nick Suzuki et Erik Brannstrom, ont été échangés. Vegas a perdu un brillant jeune centre, Suzuki, pour Pacioretty, mais a gagné un capitaine, Mark Stone, pour un défenseur, Brannstrom, qui peine toujours à s’établir dans la LNH.

Leur choix de première ronde en 2018 a été cédé à Detroit pour Tomas Tatar, qui a eu le temps de changer d’adresse deux fois. Celui de 2019, Peyton Krebs, vient de passer aux Sabres pour Jack Eichel, en plus du choix de première ronde de 2022 et un choix de deuxième ronde en 2023.

Il leur reste leurs deux choix de première ronde en 2020 et 2021, Brendan Brisson, fils de l’agent Patrice, et Zachary Dean, des Olympiques de Gatineau.

La direction des Golden Knights a toujours été très créative. Voyons comment elle rebondira avec les coups. À moins que cette équipe ne nous surprenne à nouveau ce printemps…

Le gros lot pour Rasmus Ristolainen

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Jonathan Drouin se fait bousculer par Rasmus Ristolainen

Le DG des Flyers, Chuck Fletcher, vient de conclure une entente avec son défenseur droitier Rasmus Ristolainen, cinq ans pour 25 millions. Ristolainen aurait pu devenir joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. Cette mise sous contrat peut donner l’impression que Fletcher cherche à corriger sa première erreur. Les Flyers ont sacrifié un choix de première ronde (14e au total) en 2021, un choix de deuxième ronde en 2023 et le défenseur Robert Hagg pour l’obtenir l’été dernier. Ristolainen est robuste à souhait, mais limité offensivement. Il constitue au moins un quatrième défenseur. Le perdre sur le marché des joueurs autonomes après seulement un an aurait mal fait paraitre Fletcher. Mais vient-il de faire pire en engorgeant encore davantage sa masse salariale pour un défenseur surévalué ?

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