Saint-Ferréol-les-Neiges, quelque part entre Québec et Charlevoix, au pied du mont Sainte-Anne... Terre des Harvey, le village est devenu un lieu prisé des amoureux du plein air, hiver comme été. Un endroit chaleureux où l’on se sert du sport comme semence pour faire pousser la réussite de demain. Nicholas Richard nous le fait découvrir.

Route 138, en roulant vers l’est : le fleuve, des terres, le thermomètre au-dessous de zéro.

Sortie direction Saint-Ferréol-les-Neiges. Le soleil sort du ciel bleu et glacial pour taper dans le pare-brise.

L’avenue Royale et ses maisons en bordure de route. Des terrains enneigés et des espaces vastes qui appellent le goût de la liberté. Des cheminées et des conducteurs en habit de neige.

La Presse est allée à la rencontre de Mélanie Royer-Couture, mairesse de Saint-Ferréol, à la bibliothèque municipale. « Le 33 », comme l’appellent les gens de l’endroit, en raison de son adresse.

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La bibliothèque de Saint-Ferréol-les-Neiges

C’était un samedi de janvier. En plein cœur de l’hiver. Le stylo qui se fige et qui refuse de donner de l’encre pour prendre des notes.

Saint-Ferréol-les-Neiges a produit de nombreux athlètes de pointe. Les plus connus étant sans aucun doute Pierre et Alex Harvey, deux olympiens qui ont marqué l’histoire sportive du Québec. Laurence St-Germain, double olympienne en ski alpin, en est aussi originaire. Sans compter la dizaine d’athlètes qui ont fait le tour de la planète grâce à leurs prouesses sportives, tant l’hiver que l’été, dans différents Championnats du monde et Coupes du monde.

Ce qui rend cette communauté d’autant plus unique, c’est que tout y est axé autour du plein air et de l’activité physique. L’endroit est devenu le royaume des skieurs et des cyclistes. Un peu à l’écart des grands centres, ce qui était l’un des secrets les mieux gardés de la province commence, mine de rien, à faire de plus en plus d’envieux. Une petite Norvège au Québec. Un lieu où les amoureux de la nature trouvent leur compte. Un village en plein essor qui doit apprendre à négocier avec sa popularité.

  • Le centre de ski de fond de Saint-Ferréol-les-Neiges

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    Le centre de ski de fond de Saint-Ferréol-les-Neiges

  • Le centre de ski de fond de Saint-Ferréol-les-Neiges

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    Le centre de ski de fond de Saint-Ferréol-les-Neiges

  • Le centre de ski de fond de Saint-Ferréol-les-Neiges

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    Le centre de ski de fond de Saint-Ferréol-les-Neiges

  • Un refuge au centre de ski de fond

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    Un refuge au centre de ski de fond

  • Mia Arsenault fait du fat bike au centre de ski de fond, où l’on trouve plusieurs sentiers pour vélos à pneus surdimensionnés.

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    Mia Arsenault fait du fat bike au centre de ski de fond, où l’on trouve plusieurs sentiers pour vélos à pneus surdimensionnés.

  • Le sentier Mestashibo

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    Le sentier Mestashibo

  • Un sentier de motoneige qui se trouve sous la ligne électrique qui traverse le village

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    Un sentier de motoneige qui se trouve sous la ligne électrique qui traverse le village

  • La nature est tout près.

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    La nature est tout près.

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« Cette année, on a eu une hausse de 152 résidants, c’est fou », souligne d’entrée de jeu Mme Royer-Couture, élue pour un premier mandat l’automne dernier.

Au cours de la dernière année, 87 nouvelles résidences ont été construites au village. Habituellement, à 50, il s’agit d’une grosse augmentation. Il n’y a pas mille raisons pour expliquer l’engouement autour de ce lieu : « Ici, c’est le paradis du plein air », explique la mairesse.

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Mélanie Royer-Couture, mairesse de Saint-Ferréol-les-Neiges

Si bien que beaucoup de gens sont de passage à Saint-Ferréol. Ils n’y demeurent pas à longueur d’année. Selon les données d’avant la pandémie, 45 % des habitants du village étaient des résidants non permanents, alors que 55 % y vivent tous les jours. Il y a actuellement 3652 résidants permanents. Le nombre d’habitants s’élève à plus de 5000 si on inclut les sportifs qui sont de passage les fins de semaine et pendant les vacances.

En fait, Mme Royer-Couture est capable de diviser sa population en trois groupes. Les gens de fin de semaine, qui y possèdent une résidence secondaire et qui viennent profiter des installations. La vague de nouvelles familles, qui a été assez importante au cours de la dernière décennie et qui a débarqué pour s’implanter au village. Puis, les habitants « purs et durs », qui y sont depuis des générations et qui ont vu leur environnement changer et évoluer.

Quand le sport s’impose

Il serait difficile de vivre à Saint-Ferréol-les-Neiges sans avoir envie de bouger et d’être actif. Le décor y est. Les installations sont là. L’hiver dans sa plus pure expression et une communauté qui s’articule et qui se tient notamment autour du sport.

Peu importe où on se trouve dans le village, on est à proximité d’un terrain de jeu. Que ce soit au pied de la montagne, en bordure d’une piste de ski de fond ou à quelques pas d’un sentier en forêt.

« Devant chez nous, les gens passent avec leurs skis de fond sur leurs épaules. Comme les vélos qui s’en vont dans le bois l’été. Dans le quartier, tu vois ça tout le temps », indique Mme Royer-Couture.

De nombreux résidants, comme Alex Harvey, mettent leurs skis chez eux, dans leur entrée, et partent directement faire leur randonnée.

D’ailleurs, si les amants des sports extérieurs peuvent compter quotidiennement sur des conditions sensationnelles, c’est grâce à l’apport de nombreux bénévoles. Des résidants qui, tôt le matin ou tard le soir, partent avec leurs lampes frontales et leurs quatre-roues pour tracer les sentiers. Pas pour l’argent. Pas par obligation. Plutôt par plaisir. Le leur et celui de leurs concitoyens, qui sont à peu près tous des amis.

Les gens sont très mobilisés. Il y a ça aussi. On parle beaucoup du sport, mais il y a cette mobilisation et cet aspect communautaire qui est ultra-important chez nous. Idem pour le vélo de montagne l’été. Le club montre aux jeunes comment entretenir les pistes, comment changer un pneu, comment faire la mécanique.

Mélanie Royer-Couture, mairesse de Saint-Ferréol-les-Neiges

Débrouillardise et entraide. Deux mots qui collent bien à la communauté, selon la mairesse.

Elle donne aussi l’exemple d’un résidant de son quartier. Un dénommé Yvon, qui a acheté un très grand terrain il y a quelques années. Il y a fabriqué une patinoire ouverte à tous, chez lui, qu’il réussit à améliorer d’année en année. Aujourd’hui, il a ajouté des bandes, des lumières et une cabane pour enfiler ses patins et se réchauffer. C’est sa façon de redonner à ses concitoyens.

« Les enfants du quartier partent de leur maison avec leurs protège-lames et ils vont à la patinoire. C’est extrêmement généreux. Tout le monde aime ça et maintenant il y a d’autres personnes qui s’impliquent avec lui pour l’aider à déneiger et à arroser », précise la mairesse, qui habite à quelques maisons de ladite patinoire.

Une renommée grandissante

Le monde féérique et mélancolique de Saint-Ferréol-les-Neiges transcende les frontières du Québec. La mairesse du village est à même de constater que les Américains sont nombreux à venir trouver refuge dans son patelin pour profiter de l’hiver.

« On ouvre avant tout le monde, notre neige est belle, nos conditions sont exceptionnelles », explique-t-elle. Le tourisme est évidemment le principal moteur économique du village.

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Le conseil municipal fait tout en son pouvoir pour que la réputation sur laquelle a été construite la communauté ne s’estompe pas, mais prenne plutôt du galon.

Avant l’hiver, des terrains de tennis ont été construits, un dossier qui a passé près de 10 ans dans les cartons. Une cabane chauffée a été aménagée dans le faubourg sud pour mettre les patins près du grand lac. Le presbytère abrite des cours de yoga. Bref, une bonne partie des activités collectives et communautaires est axée autour du bien-être des résidants et de leur passion pour le sport.

Un cadeau du ciel au creux des montagnes. Alors que le soleil redescend et que les sportifs sortent des sentiers pour aller préparer le souper. Prêts à recommencer le lendemain. C’est une question d’habitude, même s’il n’y a pas d’heure pour sortir prendre une bonne bouffée d’air frais, évacuée en vapeur polaire.

Les heures se comptent, mais ne comptent pas. Les Saint-Ferréolais ont le temps et ils le chérissent.

Ça prend un village…

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Le village de Saint-Ferréol-les-Neiges

Les élèves de l’école Caps-des-Neiges sont tombés dans la potion magique lorsqu’ils étaient petits. Peu d’élèves dans la province peuvent se vanter d’avoir un milieu de vie si propice au développement sportif et scolaire. À Saint-Ferréol-les-Neiges, les deux vont automatiquement de pair.

Les 150 élèves de l’école primaire ont la chance de grandir dans un environnement où il fait bon vivre.

Située en plein cœur du village, sur l’avenue Royale, non loin de l’église, de la bibliothèque et du mont Saint-Anne, l’école bénéficie d’une énorme cour arrière et les élèves sont encouragés dès le début de leur parcours scolaire à intégrer de saines habitudes de vie dans leur quotidien.

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L’école primaire Caps-des-Neiges

« La municipalité est très sensible au mode de vie actif des citoyens et on est très présents », souligne la mairesse Mélanie Royer-Couture.

C’est pourquoi les élèves sont obligés de prendre part au programme sciences, sports et plein air pendant toute la durée de leur parcours primaire.

Il coûte aux familles une soixante de dollars supplémentaires et 10 activités sportives sont organisées pendant l’année scolaire. Les équipements sont fournis. Les élèves sont séparés en trois groupes et chaque cycle apprend à maîtriser un sport pendant deux ans. Ski alpin, ski de fond, planche à neige. En arrivant au secondaire, les élèves auront appris les trois disciplines. Ils auront surtout appris à les apprécier. Ce genre d’activités est formateur selon la mairesse, car il permet de développer des passions qui vont suivre les élèves pour une bonne partie de leur vie. L’idée est de joindre l’utile à l’agréable.

C’est d’emblée, tout le monde le fait. C’est obligatoire de la maternelle à la sixième année, tout le monde goûte à ça. On peut même ajouter d’autres activités comme du breakdance ou du yoga.

Mélanie Royer-Couture, mairesse de Saint-Ferréol-les-Neiges

La municipalité offre beaucoup de ressources et de subventions à ses jeunes pour les initier aux bienfaits de l’activité physique et du plein air. Elle aide financièrement les clubs de ski de fond et de vélo, notamment, qui sont les deux disciplines les plus populaires.

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Pendant leur parcours à l'école primaire, tous les élèves de la communauté apprennent le ski alpin, le ski de fond et la planche à neige. Ci-dessus, la station Mont-Sainte-Anne, qui se trouve tout près du village.

Une recette qui fonctionne

L’idée première n’est pas nécessairement de former la prochaine génération d’athlètes olympiques, même si ça s’est déjà vu. L’objectif est de former une communauté sportive qui s’appuie sur les ressources naturelles qu’offrent les alentours.

Néanmoins, la mairesse n’est pas peu fière de voir que les élèves de l’école locale remportent des compétitions régionales. Les jeunes Saint-Ferréolais ont l’habitude de connaître de bonnes performances et ce succès est à son avis entièrement lié au cadre sportif qui leur est offert.

Chaque hiver a lieu le Pentathlon des neiges, sur les plaines d’Abraham, qui regroupe des centaines de sportifs de toutes les générations. Le pentathlon est une discipline qui inclut le vélo, la course à pied, le ski de fond, le patin et la raquette. En équipe de cinq, à compter de la cinquième année du primaire, les élèves de toute la région de la Capitale-Nationale sont invités à y participer. Chaque année, les élèves et d’anciens élèves de l’école Caps-des-Neiges connaissent du succès, collectionnant les podiums.

« L’école et les professeurs se mobilisent, avec de la course à pied et des activités sur l’heure du midi pour préparer les jeunes », ajoute Mélanie Royer-Couture, qui est aussi mère d’enfants qui ont fréquenté cette école.

Place au plaisir !

L’encadrement sportif est bien sûr très important à Saint-Ferréol-les-Neiges, mais l’aspect compétitif n’est pas au centre des priorités. Au contraire, développer des athlètes de pointe n’est pas ce que souhaitent les professeurs, les parents et la direction à tout prix.

Ici, le sport est encouragé, naturellement. C’est ça, la vibe, ici. On ne veut pas non plus réserver ça aux athlètes d’élite.

Mélanie Royer-Couture, mairesse de Saint-Ferréol-les-Neiges

Mme Royer-Couture raconte qu’il y a environ trois ans, lorsqu’elle était conseillère municipale, il y avait plusieurs clubs compétitifs dans la communauté. Des parents ont été à la rencontre des membres du conseil pour lancer des projets sportifs récréatifs. L’idée étant d’offrir aux jeunes qui avaient envie d’être actifs, sans pour autant faire des compétitions, une structure et des ressources qui seraient à leur disposition.

« C’est donc devenu, par exemple, une portion du club de ski de fond, mais récréative. Depuis, plus de parents et d’enfants s’y sont joints. Donc les jeunes qui étaient un peu en train de décrocher, parce qu’ils se sentaient moins concernés, ont continué. »

Chaque enfant ne sera pas un athlète olympique. Au moins, il aura eu la chance de grandir dans un contexte propice à son bien-être et au centre d’un environnement à faire rêver.

« Opportunité », épanouissement, plaisir. Trois mots qui, aux yeux de la mairesse, valent bien plus qu’une médaille.

La plus grande richesse

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Un peu partout, les maisons des résidants sont mélangées aux chalets des gens nomades.

S’il y a bien une chose qui permet de faire oublier le froid polaire imposé par dame Nature, c’est la chaleur des résidants de Saint-Ferréol-les-Neiges.

Ils ne sont pas nombreux, même s’ils le sont de plus en plus. En sortant de la bibliothèque municipale, la mairesse nous a fait visiter son village à pied. Directement en sortant, de l’autre côté de la rue, M. Blondeau était en train de déneiger son entrée devant la maison qu’il habite depuis 62 ans. Elle est située au cœur du village. Sur le côté du passage entre la bibliothèque et l’école.

Frigorifié, mais heureux, M. Blondeau a donné le ton à notre visite : « Il y a tellement de choses à voir, vous ne manquerez pas d’action ! »

La mairesse a pris le temps de s’enquérir de l’état de sa santé et de celle de sa famille, parce que c’est comme ça que les choses se passent à Saint-Ferréol. « Je te préviens, ça se peut que ce soit long comme visite, tout le monde prend le temps de se jaser ici », a-t-elle ajouté en riant.

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L’église de Saint-Ferréol-les-Neiges

Après être passée à côté de l’école primaire, sur l’avenue Royale, qui est en réalité le chemin principal, Mme Royer-Couture est allée visiter les propriétaires du Shack à patates, le lieu de rassemblement par excellence de la municipalité. Un peu après l’entrée du village, juste avant l’église. Comme une petite maison, décorée de bois, une double porte d’entrée usée par l’achalandage et une odeur de pommes de terre cuites qui donnerait envie à n’importe qui de s’y déposer.

Deux des propriétaires, Laurence Girard et Caroline Roy, étaient en train de mettre en place les derniers préparatifs pour le reste de la journée. « L’hiver, c’est vraiment très populaire. Ça entre et ça sort sans arrêt. Les gens de la place sont devenus des habitués et les touristes viennent chercher à manger après leur journée de ski », a expliqué Mme Girard, qui est en plus nouvellement maman.

Elle a pris la relève du Shack avec ses partenaires depuis un an. Les anciens propriétaires étaient en place depuis quatre ans. Un incontournable au village, qui s’appuie beaucoup sur les froides journées d’hiver ou les grosses journées d’été pour faire plaisir aux sportifs avec des « cochonneries santé et des plats réconfortants, réinventés et raffinés ».

C’est Caroline Roy qui s’occupe de la cuisine. Ancienne du Bistro B et du Laurie Raphaël à Québec, la cheffe accorde une importance particulière aux produits locaux et à la clientèle sportive qu’elle doit servir. « Ça n’arrête jamais et on aime ça. C’est le genre d’expérience que je voulais vivre. »

Un peu plus tard et un peu plus loin de l’action, en direction des sentiers de plein air, Jean était en train d’accrocher son vélo à pneus surdimensionnés à sa voiture. Il est un habitué des forêts et un cycliste invétéré. Après une matinée complète à s’amuser et avec la barbe complètement glacée, il a expliqué à quel point le fat bike est la nouvelle tendance sportive depuis quelque temps.

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Zsolt Mark fait du fat bike au centre de ski de fond, où l’on trouve plusieurs sentiers pour vélos à pneus surdimensionnés.

« C’est plein de monde dans les sentiers ! On fait nous-mêmes les trails et c’est un immense terrain de jeu. On est proches de tout. Il y a de plus en plus de monde, alors il faut faire attention et respecter les pistes, mais c’est sûr que dès que j’ai du temps de libre, je viens ici », a-t-il souligné, encore un peu essoufflé.

Puis, juste avant l’entrée en forêt, Patrice, résidant du quartier depuis 2009, est descendu de sa voiture avec son chien. Patrouilleur au mont Sainte-Anne, situé pratiquement dans sa cour arrière, il aime la tranquillité et la proximité que lui offre l’endroit. À force de passer ses journées à l’extérieur et de côtoyer ses voisins qui sont devenus des amis, il a adopté un style de vie qui lui plaît bien et qui concorde avec qui il est.

Des fois, on rencontre des gens de l’extérieur qui sont pressés, qui sont stressés, qui traînent pratiquement leurs enfants avec eux. Ce n’est pas ça, la vie, ce n’est pas ça ici. On profite, on relaxe, on joue dehors, parce qu’on aime ça, parce qu’on veut décrocher.

Patrice, résidant

« Je m’en vais travailler à 15 h, poursuit-il. Avant ça, je profite de ma journée, je fais d’autres activités et tantôt je vais aller à la montagne. C’est comme ça que ça marche ici ! »

Un peu partout, les maisons des résidants sont mélangées aux chalets des gens nomades. La distinction est difficile à faire pour les personnes qui débarquent à peine.

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Des chalets devant une montagne qui pointe au nord du village.

On trouve sur la majorité des terrains enneigés, entourés d’arbres et de conifères, un quatre-roues ou des vélos. Sur chaque maison sont accotés des skis ou des bâtons de hockey.

Ce sont parmi les choses qui caractérisent les gens de l’endroit. Ancrés ou de passage.

Si Gilles Vigneault a déjà dit qu’il fallait avoir un chez-soi pour dire « bienvenue », les Saint-Ferréolais sont des personnes fières de pouvoir dire « à la prochaine ».