Malgré les récents succès du Canadien, le plan de réinitialisation de la nouvelle direction ne changera pas, pour ceux qui commenceraient à en douter.

Le directeur général Kent Hughes l’a confirmé ces derniers jours lors d’un entretien avec le collègue de Sportsnet à Montréal Eric Engels, pendant le séjour de l’équipe à Vancouver.

Ben Chiarot sera bel et bien échangé d’ici une dizaine de jours. Jeff Petry échangé, cet hiver, ou à l’été, à condition qu’on reçoive une offre valable. Idem pour Artturi Lehkonen ou un autre vétéran de l’équipe.

Dans un monde idéal, Montréal obtiendra un jeune joueur déjà repêché, parce qu’il est plus facile à évaluer à 20 ans qu’à 17 ans, mais il ne crachera pas sur des choix si c’est la meilleure option valable.

Pourquoi échanger Chiarot alors qu’il a seulement 30 ans et qu’il constitue le meilleur défenseur du Canadien à l’heure actuelle ? Pourquoi ne pas tenter de le retenir avec un nouveau contrat ?

Parce qu’il a 30 ans justement, parce qu’il faudra lui offrir au moins cinq ou six ans pour le retenir, parce qu’il symbolise l’ancienne défense costaude et moins offensive de l’administration précédente, parce qu’il faudra faire une place aux jeunes.

Prenez le côté gauche. Alexander Romanov, 22 ans, est désormais à sa place au sein du top quatre. Joel Edmundson, 28 ans, revient au jeu sous peu. Il lui reste encore deux années de contrat et son style s’apparente à celui de Chiarot. Romanov n’est pas le plus offensif non plus.

Arrivera bientôt Kaiden Guhle, 20 ans, capitaine de l’équipe canadienne junior, pas un Cale Makar, mais un défenseur gaucher costaud, robuste, très mobile et capable de contribuer à l’attaque sans être un quart-arrière en supériorité numérique.

Guhle n’aura pas besoin de trois ans pour mériter un poste à Montréal. Il aura 21 ans au cours de la prochaine saison. Romanov, qui ne possède pas ses attributs, avait 20 ans quand il a accédé à la LNH.

En mettant Chiarot sous contrat à long terme, on obstrue une place du côté gauche pour au moins deux autres années, le temps que le contrat d’Edmundson ne s’écoule, et on est forcé de surpayer pour le garder. Obtenir un choix de première ronde et peut-être un espoir pour ses services est beaucoup plus logique.

Jeff Petry ne sera pas échangé au rabais. Il est encore utile à l’équipe. Par contre, son départ, cet été, libérerait une place, et de l’argent, pour Kristopher Letang, si celui-ci décide de ne pas signer de prolongation de contrat à Pittsburgh. En entrevue, récemment, Letang a laissé planer beaucoup de doutes et fait saliver les partisans du CH. Il est très proche de Kent Hughes, rappelons-le. Petry et Letang ont le même âge, 34 ans.

Dans ce cas-ci encore, regardons le tableau. Petry (ou Letang) sera sous contrat pour au moins trois ans. David Savard, 31 ans, aura encore trois années de contrat à écouler lui aussi. Dans un contexte de réinitialisation, et compte tenu du plafond salarial, le CH ne pourra compter à la fois sur Petry et Letang, en plus de Savard.

On voudra mettre sous contrat Jordan Harris, 21 ans, dans les prochaines semaines, à la fin de sa carrière universitaire. Harris est un gaucher qui peut jouer aisément à droite. Sa mobilité et son style de jeu cadrent parfaitement avec la nouvelle philosophie de l’équipe. Il aura 22 ans cet été. On ne le convaincra pas de se joindre au club en le laissant pourrir dans la Ligue américaine. On le disait déjà prêt à jouer dans la LNH à l’aube des séries le printemps dernier.

Voilà le portrait à court terme. À plus long terme, il y aura le gros droitier Logan Mailloux. Il est présentement à l’écart du jeu dans les rangs juniors après s’être fait tabasser dans un (autre inutile) combat récemment.

Martin St-Louis pourra-t-il faire des miracles avec Mattias Norlinder, très peu convaincant ici cet automne, et dont le retour en Suède n’est pas concluant non plus ?

Et on ne sait pas si le CH sera tenté de retenir un Brett Kulak, métamorphosé depuis l’arrivée du nouvel entraîneur. Un contrat à court terme, pas trop onéreux, serait envisageable, mais Kulak serait-il prêt à accepter ces termes ?

À l’attaque, il y a trop de joueurs difficiles à échanger en raison de leurs contrats, de leur productivité et, ou, de leur force de caractère.

Kent Hughes nous l’avait d’ailleurs déjà annoncé, à moins d’un gros revirement de situation, ça sera Chiarot, peut-être, un gros peut-être Petry, et quelques petits poissons dans l’étang tricolore.

Les Coyotes relèguent le CH au dernier rang

Quelle mouche a donc piqué les Coyotes de l’Arizona ? Ce club en reconstruction complète sous les soins d’André Tourigny vient de remporter un troisième match consécutif et reléguer à nouveau le Canadien au dernier rang du classement général, malgré ses sept victoires en dix matchs. Les Coyotes ne font pas que gagner. Ils martyrisent les gardiens adverses. Après un gain de 2-1 contre le puissant Colorado, ils ont écrasé Ottawa 8-5 et Detroit 9-2.

Le centre Nick Schmaltz, 26 ans, obtenu il y a quelques années de Chicago pour Dylan Strome, avait 26 points à ses premiers matchs. Il vient d’en obtenir… 11 en deux rencontres. L’espoir Barrett Hayton, repêché deux rangs après Jesperi Kotkaniemi en 2018, gagnera peut-être en confiance après ses trois aides mardi. Il avait seulement dix points jusqu’ici.

Les Flyers et leur DG Chuck Fletcher ont cédé des choix de deuxième et septième ronde cet été pour se débarrasser de Shayne Gostisbehere. Ce défenseur de 28 ans n’est pas le plus fiable en défense, mais il vient de porter son total de points à 36, à un point de Rasmus Dahlin, de Brent Burns et du 13e rang chez les compteurs en défense. Il produit à un rythme de 52 points sur une saison complète et joue en moyenne presque 22 minutes par rencontre.

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