On a plusieurs fois évoqué, à l’arrivée de Kent Hughes chez le Canadien, l’exemple de son confrère et ami Bill Guerin chez le Wild du Minnesota.

Un peu par la force des choses, un peu par convictions professionnelles, Guerin n’a pas opté pour une phase de rajeunissement intense depuis son entrée en poste en 2019.

Le DG du Wild a tout de même cédé aux Penguins l’un de ses bons compteurs, Jason Zucker, pour un choix de première ronde et un espoir. Il a aussi fini par racheter les contrats de Zach Parise et Ryan Suter.

Mais sinon, il a fait confiance au noyau en place. Le redressement a été étonnant, avec une fiche de 35-16-5 l’an dernier, après une seule année plus difficile.

Ils ont poursuivi sur leur lancée cette année. À la Saint-Valentin, ils venaient au troisième rang de la LNH pour le taux de victoires et ils n’avaient aucun complexe.

Ils ont néanmoins frappé le mur récemment, et perdu huit de leurs dix derniers matchs, tous à la régulière. Le Wild s’accroche au troisième rang de la division centrale, un point devant les Predators de Nashville, dernier club qualifié.

Le Minnesota a toujours trois points d’avance sur les Oilers d’Edmonton, dernier club exclu des séries, avec trois matchs de plus à disputer, mais il faudra commencer à gagner pour éviter de rater le tournoi printanier.

Peut-être le Wild retrouvera-t-il sa superbe et participera-t-il aux séries éliminatoires pour une deuxième saison consécutive.

Mais ses ennuis actuels donnent des munitions aux adeptes de la reconstruction. Joel Eriksson Ek et Jordan Greenway, tous deux âgés de 25 ans et au cœur des succès du Wild l’an dernier, ont vu leur rendement péricliter cette année, surtout Greenway, tandis que l’autre a son utilité au plan défensif.

Le Wild se retrouve ainsi avec Ryan Hartman, 27 ans, et Frédérick Gaudreau, 28 ans, au centre des deux premiers trios offensifs. Alex Goligoski, se retrouve, à 36 ans, au premier rang au chapitre des points chez les défenseurs. Les autres membres du top quatre, Jared Spurgeon, Matt Dumba et Jonas Brodin, sont âgés entre 27 et 32 ans.

L’arrivée des jeunes ailiers Kiril Kaprizov et, plus récemment Matthew Boldy, a donné des munitions essentielles au Wild. Kaprizov est déjà l’une des grandes stars de la LNH et Boldy, malgré ses 20 ans, est un ailier de puissance au rendement frisant le point par match.

Le centre Marco Rossi, 9e choix au total en 2020, 42 points en 43 matchs dans la Ligue américaine, est attendu d’ici un an ou deux.

Le noyau du Wild est-il assez fort pour permettre à l’équipe de viser les sommets du classement d’année en année, et l’influx de jeunesse est-il suffisant pour permettre au club de s’élever encore davantage ?

L’organisation aurait-elle eu à souffrir encore davantage et détenir un choix dans le top dix, quinze, au lieu de ce choix au 20e rang en 2021 (le gardien Jesper Wallstedt) ?

Nous n’avons pas la réponse pour l’instant. Le Wild se relèvera peut-être, remportera une ronde ou deux, et les performances des Kaprizov, Boldy et Rossi lui permettront peut-être d’assurer sa pérennité. Ou peut-être restera-t-il un club de milieu de peloton.

C’est à toutes ces choses que devra réfléchir le DG Kent Hughes, si ça n’est pas déjà fait. Le CH a l’avantage de compter déjà sur un centre de 22 ans, Nick Suzuki, supérieur à tout ce que Guerin aurait pu rêver à cette position.

On en dénichera peut-être un second en repêchant dans le top cinq, un Shane Wright ou un Conor Geekie. Sinon, Montréal ne deviendra jamais un club de premier plan avec Christian Dvorak, Laurent Dauphin, Ryan Poehling et Rem Pitlick derrière Suzuki.

Le CH n’a évidemment pas de Kaprizov, mais deux atouts intéressants pour l’avenir aux ailes, Cole Caufield, Josh Anderson, avec peut-être éventuellement des Mysak, Farrell, Roy et compagnie.

Gorton et Hughes peuvent aussi compter sur une meilleure relève en défense que le Wild en 2019 avec Alexander Romanov, Kaiden Guhle et, espérons-le bientôt, Jordan Harris et Logan Mailloux.

Mais l’acquisition de choix supplémentaires de choix de première, deuxième ronde et d’espoirs, une autre position favorable au repêchage en 2023, ferait en sorte que Montréal ne se poserait pas de questions existentielles dans deux ou trois ans comme le Wild le fait actuellement.

Fin imminente entre Subban et les Devils

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

P. K. Subban

Sans surprise, le défenseur P. K. Subban ne se fera pas offrir de prolongation de contrat au New Jersey. Subban, 32 ans, aura droit à l’autonomie complète à la fin de la saison et il sera vraisemblablement échangé à un club de tête d’ici la date limite des transactions le 21 mars. « Je me suis assis avec P. K. et on a discuté de la situation, a confié le directeur général Tom Fitzgerald à The Athletic ce week-end. Au dernier instant, un club perdra peut-être un défenseur droitier et viendra cogner à notre porte, qui sait ? Si nous avons une offre intéressante d’un club qui lui donnera une chance de gagner, pourquoi pas ? »

Le salaire annuel élevé de Subban pourrait rendre une transaction difficile pour un club coincé par le plafond, de même que le déclin de l’ancien défenseur du Canadien. Subban a réussi à amasser 18 points en 53 matchs cette saison, mais il a perdu beaucoup de vitesse ces dernières années et vu son temps d’utilisation chuter à 14, 15, 16 minutes depuis janvier.

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