Maintenant que le directeur général a été embauché, le poste de responsable du recrutement amateur reste toujours à pourvoir chez le Canadien. Et on comprend que ce ne sera pas une mince affaire.

Depuis le congédiement de Trevor Timmins, remercié en même temps que Marc Bergevin le 28 novembre dernier, Martin Lapointe assure l’intérim. C’est donc lui qui jouera possiblement le rôle névralgique d’ici au repêchage de l’été prochain.

Jeff Gorton, vice-président exécutif aux opérations hockey, a eu l’occasion de rencontrer Lapointe, et il se dit « très à l’aise » avec ses qualités d’évaluateur de talent. Heureusement, car la reconstruction de ce département « est difficile pendant la saison ».

Les organisations acceptent volontiers que leurs gestionnaires passent des entrevues dans d’autres équipes en vue de promotions. Mathieu Darche, par exemple, qui est directeur des opérations hockey du Lightning de Tampa Bay, était sur les rangs pour le poste de directeur général du Canadien. Il a donc reçu l’autorisation de son employeur actuel de se soumettre au processus d’entrevues.

Pour un poste au sein du service de recrutement, c’est plus délicat. Les recruteurs passent des milliers d’heures dans des arénas et amassent une énorme quantité d’informations sur les jeunes joueurs. Lorsqu’ils changent d’organisation, ils emportent avec eux ces informations. Logiquement, les transferts se font plutôt à partir du mois de juillet, après le repêchage.

Joueurs d’ici

Le recrutement du Canadien dans la LHJMQ étant un sujet incontournable, Kent Hughes s’est bien sûr exprimé sur la question, mais en se montrant prudent.

Il a fait valoir que le circuit junior québécois lui était « familier » et a rappelé qu’il représentait depuis longtemps des joueurs d’ici comme Kristopher Letang et Patrice Bergeron.

On va continuer à suivre [la LHJMQ] et à se servir des contacts que j’ai développés depuis 25 ans pour repêcher les meilleurs joueurs du Québec.

Kent Hughes

Désire-t-il en repêcher davantage qu’auparavant ? Où dénicher du talent local chaque année ? La question ne lui a pas été posée.

Comme directeur général, il ne souhaite pas être celui qui a « une opinion » sur un joueur en l’ayant vu jouer « une fois ou deux ». Il veut plutôt établir « quel type de joueur » son équipe choisira.

« Qu’est-ce qui définit un joueur du Canadien qui appartient au futur de cette équipe ? Quelle est notre culture ? », se demande-t-il.

Le caractère et l’« identité » des joueurs arriveront très haut dans la liste des qualités recherchées : citant Jarmo Kekäläinen, directeur général des Blue Jackets de Columbus, il a estimé que « le caractère est un talent en soi ».

Ce critère était également tenu en haute estime par l’administration précédente. Et les résultats au repêchage, au cours des dernières années, ont été mitigés.

Il reviendra donc à Hughes de montrer que sa définition du caractère, et encore davantage sa manière de le déceler chez les jeunes athlètes, le distinguera de son prédécesseur.