Il n’y aura pas de joueurs de la Ligue nationale à Pékin. Il n’y aura pas de pause au calendrier en février. La LNH doit déjà reprogrammer 50 matchs, un nombre qui pourrait très bien augmenter la semaine prochaine. Sachant cela, on peut se demander à quoi ressemblera la suite de la saison.

Les Jeux olympiques, d’abord. C’est maintenant officiel : les joueurs du circuit Bettman n’iront pas à Pékin en février prochain. La LNH a confirmé ce secret très mal gardé mercredi matin.

Le circuit a annoncé dans la foulée que la pause qui était prévue en février, le temps des Jeux, serait plutôt utilisée pour réaménager le calendrier, qui a été chamboulé ces dernières semaines en raison d’éclosions de COVID-19 ayant frappé plusieurs équipes.

« Nous avons attendu le plus longtemps possible avant de prendre cette décision afin d’explorer toutes les options qui auraient permis à nos joueurs de participer aux Jeux olympiques, a déclaré Gary Bettman, commissaire de la LNH, dans un communiqué. Mais en raison des obstacles majeurs engendrés par la COVID-19, la participation aux Jeux n’est plus possible. »

Détail intéressant : la LNH précise qu’elle utilisera la fenêtre allant du « 6 au 22 février » pour remettre des matchs à l’horaire. Dans les faits, des duels sont actuellement prévus jusqu’au 2 février, mais le match des étoiles est prévu le 5 février à Las Vegas. C’est donc dire que malgré les circonstances actuelles, la LNH entend toujours présenter la classique pas si annuelle.

Nouveau calendrier

Au-delà des matchs actuellement annulés, la fenêtre qui s’ouvre en février fait en sorte que le calendrier devra être revu en entier, pour plusieurs raisons.

D’une part, le nombre de matchs reportés varie d’une équipe à l’autre. À une extrémité du spectre, les Golden Knights de Vegas doivent reprendre un seul match. Il est impensable que Vegas dispute un seul match pendant la nouvelle fenêtre de 16 jours en février !

À l’autre bout, les Flames de Calgary doivent reprendre six matchs, les Predators de Nashville et les Sénateurs d’Ottawa cinq chacun. La majorité des équipes ont actuellement deux ou trois matchs à reprogrammer.

D’autre part, les restrictions liées à la COVID-19 (spectateurs admis dans les arénas, passages aux frontières) pourraient aussi amener la LNH à revoir de grands pans du calendrier. Par exemple, le Canadien doit disputer une série de cinq matchs au Centre Bell, du 4 au 12 janvier. Si ces matchs doivent être joués à huis clos ou à un faible pourcentage de la capacité de l’aréna, la LNH pourrait tenter de programmer davantage de matchs du Tricolore à l’étranger, dans l’espoir que les restrictions soient moins sévères dans les mois qui suivront.

Cette question des revenus sera d’ailleurs au cœur des préoccupations de la LNH, mais aussi des joueurs. Dans son communiqué du jour, Donald Fehr, directeur de l’Association des joueurs, a convenu que « nous devons utiliser la période olympique pour reprogrammer ces matchs ».

« Les joueurs et les partisans sont certainement très déçus. Mais jouer une saison de 82 matchs, ce que la pandémie nous a empêchés de faire depuis 2018-2019, est très important. »

Une saison de 82 matchs est évidemment importante pour la LNH comme pour les joueurs, en raison de la chute des revenus qui a affecté le circuit en raison de la pandémie. La ligue et les joueurs ont un système de partage équitable (50-50) des revenus liés au hockey, et ce sont ces revenus qui servent à établir le plafond salarial.

Aucun chiffre n’a été officiellement avancé quant à la baisse des revenus, mais le fait que le plafond salarial soit fixe depuis 2019 (et qu’il grimpera très peu ces prochaines années) donne un indice de la situation.

L’an dernier, notre confrère de The Athletic Sean Shapiro avait avancé le chiffre de 3,6 milliards de dollars de pertes pour la saison 2020-2021, en raison des restrictions touchant le nombre de spectateurs dans les arénas.

De son côté, Elliotte Friedman, de Sportsnet, a rapporté mardi les revenus approximatifs par match dans les marchés canadiens : 3,5 millions de dollars à Toronto, 2,3 millions à Montréal et à Edmonton, 1,8 million à Vancouver, 1,4 million à Winnipeg et à Calgary, et 650 000 $ à Ottawa.

Après Yzerman, Neely

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Cam Neely

La gestion de la COVID-19 par la LNH fait partie des autres facteurs inconnus pour la suite des choses.

Le président des Bruins de Boston, Cam Neely, a ajouté sa voix à celle du directeur général des Red Wings, Steve Yzerman, en plaidant pour la fin des tests de COVID-19 pour les joueurs asymptomatiques.

« Je regarde les autres lieux de travail, les tours de bureaux par exemple, et je ne pense pas que les gens sont testés au quotidien pour entrer dans ces milieux, a dit Neely, en visioconférence avec les médias de Boston. Parfois, on dirait qu’on cherche des problèmes. Je comprends que ce soit fait par inquiétude pour les autres. Mais ce ne sont pas tous les milieux de travail où il y a des tests.

« C’est difficile de prédire ce qui se passera après Noël, a ajouté Neely. Espérons que le nombre de tests positifs va diminuer et que les joueurs seront prudents pendant les Fêtes. Mais tôt ou tard, on devra recommencer à vivre nos vies et revenir à un calendrier normal. »

Les souhaits de Neely se buteront minimalement à des obstacles aux frontières, puisqu’à l’heure actuelle, Ottawa exige un test moléculaire négatif pour tout voyageur doublement vacciné qui souhaite entrer au Canada.