La Ligue nationale de hockey et l’Association des joueurs (AJLNH) se sont entendues pour renoncer à la participation des joueurs aux Jeux olympiques de Pékin.

La nouvelle, d’abord rapportée mardi matin par le confrère Frank Seravalli, du site DailyFaceoff, a ensuite été confirmée par plusieurs médias, notamment par Pierre LeBrun, de The Athletic.

L’annonce pourra être faite par les deux entités une fois qu’elles auront officiellement averti le Comité international olympique.

La LNH avait jusqu’au 10 janvier pour retirer ses joueurs du tournoi sans pénalité financière.

Dimanche, la LNH et l’AJLNH avaient publié un communiqué commun dans lequel il était indiqué que la présence des joueurs à Pékin faisait l’objet « de discussions » et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours.

« C’est une situation difficile pour tout le monde. J’ai 33 ans. T’espères en jouer le plus possible, a rappelé l’attaquant américain des Blackhawks Patrick Kane, en visioconférence avec les médias de Chicago, mardi. Mais je ne sais pas à quel point ç’aurait été une vraie expérience olympique, dans une bulle, avec les inquiétudes. Je me considère comme choyé d’avoir pu jouer à Sotchi, et Vancouver était incroyable. Je ne crois pas que l’expérience olympique aurait été ce qu’elle avait été à Vancouver. »

« C’est nul. Tout le monde avait hâte, et retourner aux Jeux olympiques était important dans nos dernières négociations de convention collective, a affirmé en visioconférence l’attaquant des Jets de Winnipeg Kyle Connor, qui était lui aussi attendu dans l’équipe des États-Unis. Ça crée tellement de moments mémorables. Malgré les circonstances, la COVID-19 et le voyage en Chine, ç’aurait vraiment été un bon tournoi. »

Sans joueurs de la LNH, Équipe Canada devrait théoriquement être composée de joueurs évoluant en Europe, et être dirigée par Claude Julien, qui devait être l’entraîneur-chef du Canada à la Coupe Spengler. Or, le Canada s’est retiré de ce tournoi, prévu pendant le temps des Fêtes.

Reprise des matchs

En renonçant aux JO, la LNH pourra donc tenter de reprogrammer les matchs annulés des dernières semaines pendant la pause olympique qui était prévue en février. C’était d’ailleurs le point de vue de Jonathan Toews, qui a participé à deux éditions des JO avec Équipe Canada. « C’était la chose à faire. Avec les bouleversements de notre calendrier, ça nous permettra de corriger le tir et d’éviter d’avoir un horaire fou qui s’étire », a souligné le Franco-Manitobain aux médias de Chicago.

Aucun match n’était à l’horaire du 3 au 22 février. À cet effet, notons que sur le site de la LNH, dans la section « Calendrier », on peut seulement défiler l’horaire jusqu’au 2 février. Sur les sites des équipes, cependant, les matchs prévus après cette date apparaissent encore au calendrier.

À l’heure actuelle, 50 matchs ont été remis, et un seul a pu être repris (celui du 16 novembre entre Ottawa et New Jersey, qui a été disputé le 6 décembre).

Ces 50 matchs constituent 3,8 % du calendrier de la LNH, un programme de 1312 matchs.

Cela dit, on devine que l’opération de logistique pour reprogrammer des matchs n’est pas simple, car les amphithéâtres des équipes de la LNH ont été réservés pour d’autres évènements pendant la pause olympique. Le Centre Bell, par exemple, est présentement libre du 3 au 14 février, mais accueillera ensuite quatre spectacles en cinq soirs, dont deux de l’excellent Elton John.

Au Madison Square Garden, un des amphithéâtres les plus occupés du continent, ça se bouscule. Du 9 au 23 février, l’aréna est seulement libre trois soirs, avec des spectacles de Billie Eilish, Marc Anthony, John Mayer et le non moins excellent Billy Joel.

Évidemment, si certaines de ces tournées sont aussi annulées, les arénas se libéreront.

Avis partagés

Une bonne partie des annulations découlait de la pause complète des activités dans la LNH, qui commencera officiellement mardi soir. Jeudi, par exemple, 15 rencontres étaient prévues à l’origine. Mais avant même la trêve commandée par la LNH, plusieurs de ces matchs étaient annulés en raison des éclosions de COVID-19 qui frappaient certaines équipes.

Cette trêve a été critiquée lors de la visioconférence des Jets, mardi.

« Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais pour ma part, je trouve que c’est exagéré, a statué le gardien Connor Hellebuyck. On voit des ligues comme la NFL qui s’adaptent et font les choses de la bonne façon. C’est nul, mais c’est la pause de Noël, ça va nous permettre de profiter des Fêtes en famille. »

« Les joueurs sont tous vaccinés [sauf un, l’attaquant des Red Wings Tyler Bertuzzi]. Et là, des matchs sont annulés. C’est décevant. Il n’y a pas grand-chose que l’on puisse faire, a ajouté Kyle Connor. On essaie de rester en santé. Plusieurs des joueurs à qui je parle ne tombent pas si malades avec le nouveau variant. Mais je vous préviens, je ne suis pas médecin et je ne m’y connais pas ! C’est simplement ce que j’entends des autres gars. Mais c’est nul qu’on ne puisse pas jouer ces matchs. »

À Chicago, l’entraîneur-chef des Blackhawks, Derek King, a offert un autre son de cloche. « L’important, c’est la sécurité des joueurs et des membres du personnel. Espérons que ça va permettre de calmer le jeu et qu’on pourra reprendre l’action après la pause », a-t-il dit.

King a toutefois rappelé qu’il avait prévenu ses joueurs de prendre leurs précautions pendant la pause, afin d’éviter que les rassemblements des Fêtes n’empirent la situation.

« Il faut leur faire confiance. Ce sont des adultes, a rappelé King. Profitez du temps en famille, mais portez vos masques, ayez une bonne hygiène. Je ne peux pas jouer à la gardienne, mais ils sont assez intelligents pour savoir comment agir. »