« Ensorcelée, sans calme et sans repos jamais. » Ainsi chantait Daniel Bélanger sur la pièce Ensorcelée, parue en 1992. Ces paroles se prêtent drôlement à la saison 2021-2022 du Canadien.

Voilà qu’un 11joueur a pris le chemin de l’infirmerie. Le sort qui envoûte le Canadien cette saison ne semble pas vouloir lui donner du répit.

Mardi soir, en plus de la défaite crève-cœur contre le Lightning de Tampa Bay au Centre Bell, le nom de Christian Dvorak a fait une translation vers la liste des blessés. Un enjeu au bas du corps.

Le joueur de centre passera des tests d’imagerie à résonance magnétique mercredi, mais on peut déjà écarter un retour jeudi contre les Blackhawks de Chicago, selon l’entraîneur-chef Dominique Ducharme.

Mercredi à l’entraînement, c’est le jeune Ryan Poehling qui le remplaçait au centre du deuxième trio, avec Jake Evans et Artturi Lehkonen. Cette promotion, évidemment aidée par le nombre effarant de blessés chez le Tricolore, est néanmoins signe de l’ascension qu’a prise cette année le premier choix de l’équipe en 2017.

« C’est une bonne occasion pour moi, a commenté Poehling après l’entraînement, mercredi, à Brossard. Depuis que je suis monté ici, j’ai bien joué et je me suis créé des chances de marquer. »

Poehling compte 4 buts en 13 matchs avec le Canadien cette saison, en plus de ses 6 points en 7 matchs avec le Rocket de Laval.

« Ce n’est qu’une question de temps avant que les chances de mes coéquipiers finissent par rentrer, et c’est la même chose pour moi. J’ai joué avec Jake et Lehky [mardi], et j’ai trouvé qu’on avait très bien fait. On a eu plusieurs chances, mais elles ne sont pas rentrées. »

Malgré tout, Poehling croit que sa mentalité ne va pas changer.

Lorsque l’entraîneur t’envoie sur la patinoire, tu dois être prêt. Que ce soit au sein du deuxième, du quatrième trio ou du premier trio, c’est la même chose.

Ryan Poehling

Lorsqu’interrogé au sujet de l’idée de faire jouer les jeunes espoirs de l’organisation en priorité au cours de cette saison misérable, Dominique Ducharme a relevé lui-même le cas de Poehling.

« Ça lui a pris du temps à Laval, mais là, on le voit, il arrive, explique l’entraîneur-chef. Il joue avec confiance, il est capable d’avoir un bon impact dans le jeu. »

Il maintient que « chaque cas est différent » et qu’il « ne peut pas sauter d’étapes ».

« C’est de voir comment va le jeune dans la LNH, souligne Ducharme. S’il essaie juste de survivre, ce n’est pas l’idéal. »

Il parle aussi de « courbe de progression » pour les espoirs de l’organisation.

« Dominer à un niveau inférieur, c’est bon pour un jeune, ça augmente la confiance. Il voit différentes situations, il joue dans des situations critiques dans un match. Il faut peser le pour et le contre et voir chaque jeune, où il en est. »

L’ailier droit Jesse Ylönen a été rappelé du Rocket pour pallier l’absence de Dvorak dans l’alignement. Le Finlandais a inscrit 4 buts et 10 mentions d’aide en 17 matchs à Laval cette saison.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Jesse Ylönen

Poehling avait de bons mots à dire à son sujet.

« Ylo est très doué, s’est réjoui le numéro 25. Si vous lui donnez de l’espace et du temps sur la glace, il va faire un bon jeu. C’était excitant de le voir ce matin. S’il parvient à jouer son jeu, il sera très divertissant à regarder. »

Une « dynamique » différente

On parlait d’un mauvais sort à conjurer à l’endroit du Canadien plus tôt. Ducharme voit toutefois d’autres raisons pour expliquer le nombre de blessés.

« Il y a une partie qui est de la malchance, c’est certain, a relevé Ducharme. Mais il y a une partie qui vient de la préparation de l’été. »

La saison 2021 du Canadien s’est terminée le 7 juillet dernier. Il était de retour sur la glace pour son camp d’entraînement le 23 septembre. Son entraîneur-chef soutient qu’il s’agit de « l’été le plus court qu’il n’y a jamais eu dans la LNH ».

« C’est certain que ça a un effet sur la préparation physique durant un été pour préparer une saison de 82 matchs. »

Il compare son équipe du jour et celle qui s’est rendue en finale de la Coupe Stanley.

« Avec la qualité des joueurs qui sont partis, en tant qu’individus, ça créait déjà un nouveau groupe. Ajoute à ça 10 gars qui ne jouent pas dans ce groupe-là. La dynamique change tous les jours. »

Il aura peut-être un peu de renfort dans les prochains jours, toutefois. Joel Armia a patiné mercredi, même s’il ne participera pas au match de jeudi. Jeff Petry retrouvera aussi la patinoire jeudi et pourrait prendre part au voyage de deux matchs à l’étranger.

Trios et duos à l’entraînement :

Attaquants : Hoffman-Suzuki-Drouin
Lehkonen-Poehling-Evans
Perreault-Dauphin-Caufield
Pezzetta-Paquette-Ylönen

Défenseurs : Chiarot-Savard
Romanov-Wideman
Kulak-Clague
Shueneman

Gardien : Jake Allen

Carey Price progresse

Carey Price a patiné avec un équipement complet mercredi pour la deuxième fois cette semaine.

« Il s’entraînait sans équipement, maintenant, il s’entraîne avec de l’équipement, a souligné Dominique Ducharme mercredi. La prochaine étape pour lui sera de faire des mouvements devant le filet. Ensuite, ce sera de recevoir des tirs. »

« On ne verra pas Carey avant Noël, a-t-il ajouté. Je ne sais pas quand on va le revoir à l’entraînement. »

Un plateau « incroyable » pour Fleury

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marc-André Fleury

Marc-André Fleury va s’amener à Montréal jeudi avec la possibilité de remporter la 500victoire de sa carrière dans la LNH.

Pour un vieux routier comme Jake Allen, cet inévitable exploit est « incroyable ».

« Il va l’atteindre plus tôt que tard, mais on espère que ce ne sera pas demain, a plaisanté Allen à Brossard, mercredi. J’ai le plus grand respect pour un gars comme lui, qui a pu jouer dans cette ligue longtemps et avec constance. Peu de gars sont capables de le faire. »

Fleury est au troisième rang des gardiens de la LNH avec 499 victoires, derrière Martin Brodeur (691) et Patrick Roy (551).

« À moins qu’ils n’élargissent le calendrier à 100 matchs par année, je ne crois pas que personne se rendra au nombre de Marty », ajoute le portier du Tricolore.