Bob Gainey fera partie du comité qui conseillera le Canadien pour l’embauche du prochain directeur général, a appris La Presse.

Selon nos informations, Geoff Molson a pris contact avec l’ancien capitaine, entraîneur-chef et directeur général du Tricolore, qui a accepté le mandat.

Le nouveau vice-président des opérations hockey du Canadien, Jeff Gorton, avait dévoilé samedi, en entrevue avec TVA Sports, qu’il mettrait sur pied un tel comité.

Gainey, qui aura 68 ans la semaine prochaine, n’a pas eu d’emploi connu dans la LNH depuis qu’il a été nommé conseiller pour les Blues de St. Louis en 2014. Avant cela, il avait eu le même titre chez les Stars de Dallas, un mandat qui s’est étendu de 2012 à 2014, selon le site de référence Elite Prospects.

Le prochain directeur général du Canadien, rappelons-le, devra pouvoir « communiquer avec les partisans en français et en anglais ».

On devine Gainey sensible à ce critère, lui qui a appris le français pendant sa carrière de joueur à Montréal. Comme directeur général, il pouvait donc tenir ses points de presse dans les deux langues.

Comme Savard

En 2012, Geoff Molson s’était adjoint les services de Serge Savard afin de mener sa recherche de candidat pour le poste de directeur général laissé vacant à la suite du congédiement de Pierre Gauthier.

Marc Bergevin avait alors été retenu. Savard est toutefois resté amer par la suite, affirmant qu’il n’avait jamais été consulté par Bergevin pour des décisions subséquentes.

On ignore si le mandat actuel de Bob Gainey se limitera à l’embauche d’un directeur général, ou s’il sera ensuite retenu comme conseiller.

Le Canadien se tourne donc de nouveau vers un de ses anciens directeurs généraux pour cette recherche. Gainey a été directeur général du Canadien de juin 2003 à février 2010. Sous sa gouverne, l’équipe a atteint le deuxième tour des séries éliminatoires à deux reprises, de même que la finale d’association au printemps 2010, quelques mois après sa démission.

L’homme natif de Peterborough, en Ontario, a réalisé deux embauches d’entraîneur-chef pendant son règne à Montréal : Guy Carbonneau et Jacques Martin. C’est lui qui a aussi congédié Carbonneau en 2009, et il n’était plus en poste quand Martin a été remercié.

Toujours en 2009, il a aussi confié le poste d’entraîneur-chef du club-école du Canadien, alors établi à Hamilton, à Guy Boucher, pour qui c’était une première expérience chez les professionnels.

Gainey a réussi quelques bons coups au fil des années : l’acquisition d’Alex Kovalev, la transaction de Craig Rivet (qui lui a valu Josh Gorges et un choix de premier tour devenu Max Pacioretty). En revanche, c’est aussi lui qui a échangé Mike Ribeiro contre Janne Niinimaa, et qui a conclu la transaction qui a envoyé Ryan McDonagh aux Rangers de New York.

Carey Price a été repêché sous Gainey, en 2005, et le fabuleux repêchage de 2007 (McDonagh, Pacioretty, P. K. Subban) a eu lieu avec Gainey comme directeur général.

Avant son passage à Montréal, Gainey a été directeur général des Stars de Dallas pendant une décennie, et a mené l’équipe à la conquête de la Coupe Stanley en 1999.

Un trophée en son honneur

Gainey est revenu dans le giron du Canadien le printemps dernier, pendant les séries. Entre la série de deuxième tour contre Winnipeg et celle de troisième tour contre Vegas, l’ancien numéro 23 s’était adressé aux joueurs du Canadien.

« Il a pris quelques exemples de sa carrière, comme joueur, coach ou gérant. Sa présence, son calme, son intelligence… Ça n’a pas été extrêmement long, mais c’était porteur d’où on est rendus et la façon dont on veut faire les choses », avait dit Dominique Ducharme, le 10 juin, au lendemain de son passage à Brossard.

Il avait ensuite été révélé que l’équipe avait nommé un trophée en son honneur, le « Gritty Bob ».

« On a quelque chose à l’interne qui mesure nos habitudes de travail, jouer de la bonne façon, notre style de jeu, avait révélé Ducharme, à son bilan de fin de saison. On a une façon de calculer chaque action reliée à ça. Ça donne un pourcentage, et on a un gagnant tous les matchs.

« Le trophée qu’on a bâti, c’est devenu une sorte de compétition à l’interne, qui amène aussi du plaisir aux joueurs, était relié à Bob Gainey. Dans sa façon de jouer, sur les choses qu’on mesurait, c’était quelqu’un de difficile à affronter, qui avait de bonnes habitudes, etc. »