Avec l’arrivée de Jeff Gorton comme vice-président exécutif des opérations hockey, la recherche du prochain directeur général se met en branle. La présence d’un homme d’expérience au sommet de la hiérarchie donnera à tout le moins un certain filet de sécurité à Geoff Molson s’il souhaite embaucher un DG moins expérimenté. Voici quelques noms que l’on risque de voir passer. Tous s’expriment en français, un critère d’embauche mentionné dans le communiqué annonçant le départ de Marc Bergevin. La plupart de ces candidats ont aussi des contrats en ce moment, ce qui pourrait reporter leur embauche à la saison morte.

Martin Madden fils

Dans l’ombre, chez les Ducks d’Anaheim, Madden a accompli de petits miracles au repêchage. Année après année, il déniche des joueurs qui s’établissent dans la LNH, même dans les tours tardifs. Sami Vatanen (4tour, 2009), William Karlsson (2e tour, 2011), Josh Manson (6e tour, 2011) et Frederik Andersen (3e tour, 2012) ont tous dépassé les 400 matchs même s’ils ont été repêchés après le premier tour. D’autres noms s’ajouteront à cette liste dans les prochaines années. Contrairement à plusieurs candidats, il n’a jamais joué à un haut niveau, et a décroché un MBA en finances à HEC Montréal. Notons qu’il travaille dans une organisation qui est également à la recherche d’un DG. Et un excellent évaluateur de talent fait-il nécessairement un bon DG ?

Patrick Roy

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Patrick Roy

Ultra-populaire, ultra-charismatique, mais avec une personnalité explosive. Pour s’en convaincre, on rappelle les circonstances de son départ de l’Avalanche du Colorado : en plein été, à un mois du camp d’entraînement, avec un communiqué publié par une firme externe, auquel l’Avalanche a mis plus d’une heure à réagir. Ce mandat de trois ans a été l’unique emploi de Roy dans la LNH, qui lui a quand même valu le trophée Jack-Adams en 2014. Il souhaite toutefois y retourner, ayant même embauché un agent en avril dernier, démarche qui a été publicisée.

Mathieu Darche

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Mathieu Darche

Quand on parle des possibilités offertes par la présence d’un homme d’expérience comme Gorton, l’exemple de Darche est frappant. L’ancien attaquant en est seulement à sa troisième année comme dirigeant dans la LNH, lui qui occupe le poste de directeur des opérations hockey du Lightning de Tampa Bay. En plus de son expérience de 250 matchs comme joueur, il s’est impliqué dans les comités de négociation des conventions collectives de l’Association des joueurs de la LNH et de l’Association des joueurs de hockey professionnel, qui représente les joueurs de la Ligue américaine. Ajoutons son expérience du monde des affaires chez Delmar. Un chausson avec ça ?

Roberto Luongo

Son titre officiel chez les Panthers de la Floride : conseiller spécial au directeur général, poste qui lui a été confié en novembre 2019, à peine quelques mois après qu’il eut accroché ses Koho. Il a ajouté à ses responsabilités la gestion du « département de l’excellence des gardiens », le nom que les Panthers ont donné à leur organigramme d’hommes masqués. Le Montréalais a aussi servi de directeur général pour le Canada au Championnat du monde, et d’adjoint au DG pour les Jeux olympiques. Son parcours semble clairement pointer vers un poste de directeur général, mais est-il déjà rendu là, à 42 ans ?

Marc Denis

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Denis

Son nom n’a jamais vraiment circulé dans les médias. Il y fait d’ailleurs un boulot exceptionnel, demeurant très populaire dans son rôle d’analyste à RDS, où il résiste à l’usure qui vient avec l’analyse de 60 matchs par année depuis 10 ans. Mais il n’a jamais caché son intérêt pour la gestion et accumule les expériences, d’abord avec les Saguenéens de Chicoutimi, maintenant à la tête du comité du développement du hockey lancé par Québec. Denis visite les 31 autres arénas de la LNH dans le cadre de son métier et il est reconnu pour son travail méticuleux. Il est évidemment très rare qu’un premier emploi dans la LNH en soit un de DG, mais qui sait ce qu’un entourage d’expérience peut accomplir.

Pierre Dorion

À la base, la suggestion est loufoque, puisqu’il vient de renouveler son contrat de DG des Sénateurs jusqu’en 2025. Cela dit, on retrouve aussi à Ottawa Pierre McGuire, qui a assurément des aspirations ; il avait postulé pour devenir DG du Canadien en 2012. De plus, le silence de Dorion dans les médias, depuis la nouvelle entente de Brady Tkachuk en octobre, soulève des questions dans la capitale canadienne. N’empêche qu’un retour de Dorion à Montréal (il y a été dépisteur du milieu des années 1990 au milieu des années 2000) serait étonnant. Ses nombreuses maladresses lors de ses entrevues dans les médias justifieraient à elles seules la création d’une nouvelle chaîne sportive.

John Sedgwick

On devine que des candidats à l’interne s’activeront chez le Canadien ! Dans l’état-major du Canadien, dans le club des « gros bras », Sedgwick détonnait, par sa formation en droit et parce qu’il était l’une des rares personnes de l’organigramme à n’avoir jamais joué dans la LNH. Vice-président, opérations hockey et affaires légales, Sedgwick a appris le français au cours des dernières années et a même répondu à des questions dans la langue de Paul Berval en point de presse en janvier dernier. Sedgwick est notamment responsable de la gestion du plafond salarial et des questions en lien avec la convention collective. Il a également travaillé pendant sept ans pour la LNH.