On peut probablement se demander si Ryan Poehling est au courant que le camp d’entraînement est commencé.

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Poehling ne devait pas jouer en ce petit vendredi soir à Ottawa, mais ses patrons ont changé d’idée et ont choisi de l’envoyer sur la glace, sans doute pour lui donner toutes les chances de se faire remarquer lors de ce match préparatoire.

Et comment Poehling a réagi, au juste ? En faisant rien. Absolument rien.

Bien sûr que ce jeune homme n’a pas été le seul à ne rien faire chez le Canadien, et ça explique d’ailleurs ce résultat, une rince de 7-2 contre des Sénateurs plus aguerris, qui avaient choisi de donner un chandail à plusieurs de leurs vétérans. Comme l’a déjà écrit Marcel Proust jadis : on ne peut pas toutes les gagner.

Mais revenons à Poehling, un jeune de seulement 22 ans, et osons la question, tout de même : un jeune est un jeune pendant combien de temps, au juste ? Il convient ici de rappeler que cet attaquant a été le premier choix du Canadien en 2017, et qu’il amorce octobre avec deux ans de hockey professionnel derrière la cravate, bien que la dernière saison fut brève.

C’est justement en raison de cette expérience dans la Ligue américaine que le Canadien semble disposé à lui remettre le poste de quatrième centre, mais c’est comme si le principal intéressé n’en voulait pas. C’est d’ailleurs le problème en ce qui le concerne : Il n’y a aucun sentiment d’urgence.

Aucun.

« Ça a été un match ordinaire, personne ne s’est vraiment démarqué, a répondu Dominique Ducharme. Un peu comme lors du match à Toronto. En général, ce n’était pas un grand match et c’est dur pour un joueur de se démarquer dans ce cas-là. Alors c’est dur aussi de porter un jugement. »

On peut saluer la grande diplomatie de l’entraîneur dans cette réponse, mais Poehling n’est pas dans une position où il peut se contenter de suivre la parade. Même dans une soirée de 7-2, où presque personne ne paraît bien, il devrait mieux paraître que les autres, parce qu’on s’attend à ce qu’il le fasse. Mais non. Et dans l’immédiat, il a l’air de ce qu’il était la saison dernière : un joueur de la Ligue américaine.

Kaiden Guhle, lui, a beaucoup mieux paru, et si ce n’était de notre retenue légendaire, on lui demanderait s’il n’est pas déjà en train de se magasiner un condo dans le coin de Brossard. Mais nous n’irons pas là, et surtout pas maintenant.

C’est d’ailleurs un bon moment pour rappeler que les matchs préparatoires de la LNH ne sont que ça : des matchs préparatoires. On reparlera des chances de trophée Norris pour Guhle dans environ cinq ans, si vous le voulez bien.

Dans le détail

Courte soirée de travail pour Niku

Le défenseur Sami Niku, embauché récemment par le Canadien, n’aura pas eu à veiller bien tard vendredi soir, finalement. À son premier match préparatoire comme membre du Canadien, Niku a dû quitter lors de la première période de jeu, après avoir encaissé une mise en échec par derrière très discutable de la part de Josh Norris, un attaquant des Sénateurs. Niku, visiblement sonné, a pu quitter la patinoire péniblement, et un soigneur du Canadien lui a tenu le cou au moment où il rentrait au corridor menant au vestiaire. Tout ça devant les arbitres, en plus, qui n’ont pas eu la bonne idée de décerner une punition à Norris sur le jeu. Niku n’est pas revenu au jeu suite à ce geste et le Canadien n’a pas voulu dévoiler la nature exacte de sa blessure.

Pas la soirée des gardiens pour le CH… et trois joueurs retranchés

On aura compris que ce n’est qu’une rencontre préparatoire, que ça ne veut rien dire et aussi que ça ne compte pas au classement, n’empêche que les gardiens du Canadien ont eu l’air de trouver la soirée longue. Jake Allen, le partant, n’a pas très bien paru sur la plupart des six buts qu’il a accordés, et il a démontré quelques signes d’impatience en quelques occasions. Le substitut Kevin Poulin est venu prendre la relève en troisième période, mais pas de chance, Poulin a accordé un but sur le premier tir tenté en sa direction, après seulement 14 secondes de jeu. On appelle ça une soirée à oublier. Par ailleurs, le Canadien a confirmé en fin de soirée que Lukas Vejdemo, Alexandre Fortin, et Jan Mysak ont été retranchés du camp d’entraînement, ce qui laisse 44 joueurs au camp. Mysak a été retourné à son club junior et les deux autres devraient aller au camp du Rocket, à compter de lundi.

Lentement mais sûrement vers la normalité…

Ce n’était peut-être pas comme une « vraie » soirée du hockey en ce vendredi soir à Ottawa, mais au moins, ça commence à y ressembler. Ainsi, comme dans le bon vieux temps, on a pu apercevoir plusieurs fans du Canadien en route vers l’aréna avant le début du match, la plupart avec des chandails rouges. Dans les estrades, ce n’était pas l’ambiance des grands soirs, mais au moins, il y avait du monde, ce qui est déjà mieux que pas de monde. Ceci dit, par contre, c’était quand même assez tranquille dans la place. Peut-être que ça va changer quand Brady Tkachuk sera de retour ?

Ils ont dit

Ça se passe assez bien pour moi au camp. Je connais ma recette, je ne me pose pas de question. C’est très simple comme approche, mais à 30 ans… Quand j’étais plus jeune, je me posais plus de questions. Je me considère chanceux d’endosser l’uniforme du Canadien, je joue la pédale au plancher chaque fois.

Alex Belzile

Ce fut une dure soirée pour l’équipe. En ce qui me concerne, j’essaie juste d’approcher chaque journée en soi, d’y mettre le plus d’efforts possible. C’est le moment du camp où l’épuisement se fait sentir.

Chris Wideman

Ce ne fut pas le meilleur match. Il fallait faire du meilleur travail. On va regarder ça et essayer d’être meilleurs samedi. C’est bien de jouer ces matchs. C’est ici que je veux être éventuellement.

Kaiden Guhle

Surtout pour les jeunes, ceux qui arrivent de la Ligue américaine, on peut voir où ils sont rendus. Pour eux, et pour nous aussi. Sur 20 joueurs ce soir, on savait qu’on avait des gars qui vont retourner à Laval ou ailleurs. Mais c’est important qu’ils se mesurent à la compétition pour voir où ils sont rendus individuellement.

Dominique Ducharme

En hausse

Chris Wideman

Dans un match où presque personne a bien paru, il a trouvé le moyen de bien paraître, entre autres en récoltant deux aides.

En baisse

Ryan Poehling

En 15 minutes et 44 secondes de temps de jeu, on ne l’a presque pas vu.

Le chiffre

,793

Le taux d’efficacité du gardien Jake Allen lors de ce match.