Si rien ne change d’ici octobre, le Canadien devrait amorcer la prochaine saison avec trois joueurs différents par rapport à ceux qui avaient amorcé la saison précédente, le 13 janvier, à Toronto.

De ce match d’ouverture face aux Maple Leafs, seuls Phillip Danault, Shea Weber et Tomas Tatar ne seront pas de retour, en tenant pour acquis que Carey Price sera en pleine santé et à son poste au mois d’octobre, et en tenant également pour acquis que Jonathan Drouin y sera.

Trois changements, donc ? Dans le monde de la LNH, où les joueurs vont et viennent, c’est bien peu. Mais dans la réalité d’une saison complète, avec des divisions « normales », les trous laissés par le départ de Danault et la blessure à long terme de Weber pourraient s’avérer immenses.

Danault ne sera jamais un candidat au trophée Maurice-Richard, mais son utilité allait bien au-delà de ses buts et de ses aides. Pour combler ce départ, le Canadien a choisi de miser sur Mike Hoffman, ailier dont le talent offensif est certes supérieur à celui de Danault ; Hoffman, après tout, est le même homme qui avait réussi une saison de 70 points chez les Panthers de la Floride en 2018-2019. Il ne va pas s’approcher de ce chiffre en 2021-2022, mais on peut déjà lui prévoir une place sur le trio de Nick Suzuki et de Cole Caufield, ce qui devrait provoquer des flammèches.

PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mike Hoffman

À l’arrière, David Savard ne se fera pas dire d’imiter Weber, mais il essaiera au moins d’imiter l’aspect physique de son jeu, probablement sur le deuxième duo en compagnie de Ben Chiarot. Joel Edmundson et Jeff Petry devraient former le premier duo, avec Alexander Romanov et Brett Kulak qui formeraient le dernier. Chris Wideman, lui aussi nouvellement acquis, se contentera d’un rôle de réserviste.

C’est la ligne de centre qui sera la plus grosse source d’inquiétude, et le départ de Danault vient signifier que Jesperi Kotkaniemi sera appelé à grandir assez vite. À seulement 21 ans, mais aussi à sa quatrième saison, Kotkaniemi n’aura plus vraiment le luxe de pouvoir prendre son temps. À moins d’une transaction, il sera dépêché dans le rôle de deuxième centre. Pour un joueur qui avait été laissé de côté à deux reprises lors des matchs les plus importants du club en 2021, en pleine finale, il s’agit d’une promotion qui arrive un peu rapidement.

Cela signifie également que Jake Evans se retrouverait, lui aussi, à prendre du galon et à devenir le troisième centre. Dans son cas, on peut poser la même question : est-il vraiment prêt ? Il le faudra.

Le directeur général Marc Bergevin n’a pas fermé la porte à une transaction, mais pour le moment, il doit offrir de nouveaux contrats à Kotkaniemi et à Artturi Lehkonen. La bonne nouvelle, c’est que l’immense contrat de Weber (salaire prévu pour la saison prochaine : 7,8 millions de dollars) disparaîtra de la masse salariale.

Alors, dans l’immédiat, rien n’a vraiment changé chez le Canadien, ou si peu. Le club ne deviendra pas une machine offensive en raison des nouvelles embauches, et une fois de plus, tout partira depuis l’arrière, avec un Carey Price qui devra afficher la forme des séries de 2021.

Comme la saison précédente, et celle d’avant, finalement.