Marc Bergevin a finalement réglé le cas d’un de ses cinq attaquants qui devenaient joueurs autonomes sans compensation, mais ce n’est pas celui que l’on attendait.

Si le retour de Corey Perry semblait presque assuré il y a quelques semaines, c’est finalement celui de Joel Armia qui s’est réglé en premier. Armia a signé un contrat de quatre ans avec le Canadien, a annoncé l’équipe en fin d’après-midi mardi.

L’entente est d’une valeur totale de 13,6 millions de dollars, pour une moyenne annuelle de 3,4 millions, soit exactement la même qu’un autre ailier de profondeur de l’équipe, Paul Byron.

L’ailier droit de 28 ans a amassé 7 buts et 7 aides en 41 matchs cette saison, et a ajouté 5 buts et 3 aides en 21 matchs lors des séries.

Depuis son arrivée à Montréal, Armia totalise 67 points (36 buts, 31 aides) en 156 matchs. Ramenée sur une saison de 82 matchs, sa production équivaut à 19 buts et 35 points. Toujours depuis le début de la saison 2018-2019, Armia a inscrit cinq buts en désavantage numérique, un sommet chez le Canadien.

Le Finlandais a toutefois peiné à demeurer en santé. Il a raté 25 matchs à sa première saison avec le CH, 13 autres en 2019-2020 et 15 la saison dernière.

Il faudra maintenant voir quel rôle l’attend. Lors des dernières séries, il évoluait au sein du quatrième trio, même si sa production offensive était plus que respectable. Il jouait en moyenne 13 min 41 s par match ; seul Eric Staal était moins employé que lui parmi les attaquants. Or, à 3,4 millions de dollars, il touchera un salaire élevé si c’est de nouveau ce genre de rôle qui l’attend.

Danault testera le marché

Sans cette nouvelle entente, Armia serait devenu joueur autonome sans compensation à midi mercredi. Phillip Danault, Tomas Tatar, Perry et Staal sont dans la même situation.

Danault testera sa valeur sur le marché des joueurs autonomes, a indiqué son agent, Don Meehan, à notre confrère Richard Labbé. La nouvelle n’est guère surprenante après que Danault eut mis en vente sa maison située sur la Rive-Sud de Montréal.

Son cas pourrait se régler rapidement, mercredi, puisque le marché de l’autonomie ne regorge pas de centres dans la fleur de l’âge comme Danault. Le Québécois vient en outre de terminer au 6rang du scrutin pour le trophée Selke ; c’est la troisième année de suite que son nom apparaît parmi les sept meilleurs attaquants défensifs de la LNH. On devine que la demande sera grande…

Le cas de Tatar semblait assez clair quand Bergevin s’est dit convaincu, à son bilan de fin de saison, que le Slovaque « veut aller voir ailleurs ».

Perry, lui, semblait tout à fait disposé à revenir à Montréal si on se fie à ses commentaires d’il y a trois semaines, mais le dossier n’était pas réglé à quelques heures de l’ouverture du marché.

À ce sujet, notons que le confrère Pierre LeBrun a indiqué que le Canadien aurait de l’intérêt pour Ryan Getzlaf, qui devrait devenir autonome à midi mercredi. Getzlaf a été le complice de longue date de Perry, les deux ayant joué 14 ans ensemble à Anaheim, souvent au sein du même trio. Une réunion des deux attaquants constituerait une belle histoire, mais l’ajout d’un joueur de 36 ans ne rajeunirait pas le Tricolore…

Paquette s’approche de Montréal

Son nom circule abondamment cette semaine, et La Presse a reçu les mêmes informations : tout indique que Cédric Paquette s’entendra avec le Canadien mercredi.

Paquette aura 28 ans en août. L’attaquant a passé la dernière campagne avec les Sénateurs d’Ottawa et les Hurricanes de la Caroline. Il a inscrit 4 buts et 4 aides en 47 matchs, mais c’est surtout avec ses 136 mises en échec qu’il s’est mis en évidence. Paquette est en effet reconnu comme un attaquant d’énergie de quatrième trio.

Repêché par le Lightning en 2012, Paquette a disputé six saisons à Tampa et a soulevé la Coupe Stanley en 2020.

Sinon, le nom d’un autre Québécois, David Savard, est aussi associé au Canadien, notamment par le confrère de RDS François Gagnon. Savard est un défenseur droitier et viendrait donc aider à combler le trou laissé par l’absence de Shea Weber. Le Maskoutain a soulevé la Coupe Stanley avec le Lightning cet été, surtout employé au sein du troisième duo au cours des séries. En saison, Savard joue en moyenne une vingtaine de minutes par match depuis quelques années, soit le temps d’utilisation d’un défenseur de deuxième duo.

Si son embauche se confirme, il sera toutefois intéressant de voir à quel prix elle se fera. Savard a un style comparable à celui de Ben Chiarot et Joel Edmundson, qui touchent tous les deux 3,5 millions par saison. Mais son dernier contrat lui rapportait en moyenne 4,25 millions par année.

Enfin, le défenseur Chris Wideman aurait aussi une entente en place avec le Canadien, selon plusieurs médias anglophones. Wideman a passé la dernière saison dans la KHL, où il a été sacré défenseur par excellence. Auparavant, il a disputé 181 matchs dans la LNH, de 2015 à 2019.

Wideman, 31 ans, faisait partie des sept joueurs des Sénateurs filmés à leur insu à bord d’un véhicule, en 2018, pendant qu’ils se payaient la tête de Martin Raymond, qui était alors entraîneur adjoint à Ottawa.

En bref : Quel espace ?

Le Canadien compte actuellement environ 10,7 millions de dollars de marge de manœuvre, selon les données des sites de référence CapFriendly et PuckPedia.

De ce chiffre, il faudra toutefois amputer les salaires de Jesperi Kotkaniemi et d’Artturi Lehkonen, qui sont joueurs autonomes avec compensation. Une enveloppe totale de quelque 4,5 millions de dollars pour ces deux joueurs semble être une projection raisonnable.

Cependant, le Canadien aura la possibilité de dépasser de 7,857 millions de dollars le plafond salarial. Ce montant représente le salaire de Shea Weber, blessé. Il n’est toutefois pas dit que le CH pourra dépasser le plafond par la totalité du salaire de Weber. Afin d’y parvenir, le Canadien devra se soumettre à une complexe gymnastique salariale à la toute fin du camp d’entraînement, soit au moment de placer Weber sur la liste des blessés à long terme.

Bref, si Bergevin joue correctement ses cartes et maximise le coussin auquel il a droit en l’absence de Weber, il pourrait avoir près de 14 millions à dépenser pour des joueurs autonomes à compter de mercredi. Même s’il se garde 1 ou 2 millions comme coussin pour des imprévus, il aura tout de même une marge de manœuvre.