Phillip Danault sera assurément un des dossiers chauds du Canadien cet été. L’attaquant pourrait devenir joueur autonome sans compensation le 28 juillet.

Danault s’est dit « très ouvert » à négocier sa prochaine entente avec le Tricolore.

« J’adore Montréal. Le Canadien, je l’aurai toujours sur le cœur, a lancé le centre du Canadien originaire du Centre-du-Québec.

« On est très ouverts. Je n’ai pas eu le temps de dégazer des séries. Je veux rester dans le présent, je ne veux pas rentrer dans ces pensées-là. Les séries vont m’aider pour mon contrat. C’est juste venu confirmer le joueur que je suis, que je suis capable d’être, la force mentale que j’ai. Ça s’ajoute à mon CV. Je suis très fier de ce qu’on a accompli même si on n’a pas gagné la Coupe. »

Danault a dit « adorer » Montréal, et Marc Bergevin a utilisé le même mot au sujet de son joueur.

« On adore Phil Danault, a dit le DG. Il a mentionné qu’on avait fait une offre en septembre. Il est encore dans les plans. Les prochaines semaines vont décider son avenir. Mais c’est certain qu’on aimerait le garder à Montréal. »

Danault a parlé en long et en large de force mentale, justement. Il a notamment admis que le feuilleton entourant l’offre de contrat de l’automne dernier qu’il aurait rejetée (6 ans et 30 millions de dollars, selon ce qu’avait avancé le confrère Mathias Brunet en janvier) l’avait déconcentré en début de saison. Rappelons qu’il avait dû attendre au 25e match de la saison avant d’inscrire son premier but.

« Oui, je pense que ça m’a affecté, même si tu dis que ça ne t’affecte pas, a avoué le numéro 24. Je ne jouais pas mon meilleur hockey en début de saison. C’était dur, dur mentalement. Mais je suis devenu bien meilleur mentalement. Je crois que c’est pourquoi j’ai pu bien jouer en séries. Ça m’a aidé à devenir plus fort, rien ne pouvait me décourager. »

Danault a ensuite raconté qu’il s’était donné le défi de connaître une bonne saison même sans régler au préalable sa situation contractuelle. Il a rappelé avoir connu des difficultés en 2017-2018, ce qui était aussi une année où son contrat expirait. Cela dit, il importe de rappeler que rien ne tournait rond à Montréal cette année-là ; mis à part Antti Niemi et Nicolas Deslauriers, bien peu de joueurs avaient épaté la galerie.

« Cette année, j’avais dit à ma femme que je voulais vraiment réussir sans signer. Je savais que ça serait difficile, mais c’était un défi que je voulais relever. Oui, ç’a été dur jusqu’au 25match, jusqu’à mon premier but. Je sentais la pression de compter, de me prouver, encore, même si je m’étais déjà prouvé. Mon rôle qui change, [Kotkaniemi] qui arrive. Tout ça ensemble, c’était difficile à avaler. »

Peu de chances en attaque

C’était une des deux fois où Danault a évoqué les autres centres. Dans une autre réponse, il avait admis qu’il craignait que le développement de Jesperi Kotkaniemi et de Nick Suzuki ne vienne lui amputer des minutes de jeu.

Ses craintes n’étaient pas sans fondement. Son temps d’utilisation a diminué de deux minutes cette saison, par rapport à l’an dernier (de 18 min 51 s à 16 min 52 s). Il n’a essentiellement pas joué en avantage numérique. Et ses ailiers habituels, Brendan Gallagher et Tomas Tatar, ont tous les deux été blessés, même que Gallagher a participé aux séries malgré plusieurs bobos, dont une blessure à l’aine. Bref, ce trio n’a pas été le catalyseur offensif qu’il a été ces deux dernières saisons.

En séries, Danault amorçait constamment ses présences à 200 pi du but adverse. Il a pris 301 mises en jeu en zone défensive ; il a mené la LNH à ce chapitre en séries, très loin devant son plus proche poursuivant, Jean-Gabriel Pageau (159). Danault n’a eu droit qu’à 77 mises en jeu en zone offensive.

« Mais on a vu dans la ligue que si tu veux gagner, t’as besoin de trois très bons centres, comme les Islanders, a rappelé Danault. Maintenant, je sais qui je suis, ce que je suis devenu, ce que je peux donner à une équipe. »

Il a conclu ses séries avec 4 points (1 but, 3 passes) en 22 matchs, et un différentiel de -1 malgré ses costaudes missions défensives. Un de ses points est survenu sur le but le plus important des séries, celui d’Artturi Lehkonen en prolongation du sixième match contre Vegas, qui envoyait le CH en finale.

« Phil a été bon pour nous, mais il y a aussi quatre autres joueurs sur la glace, a rappelé Bergevin, en anglais. On a beaucoup d’estime pour Phil. On avait beaucoup d’estime pour lui en septembre et j’espère encore qu’on va s’entendre. »

Il reste maintenant à voir quelle valeur Danault accorde à ce qu’il a réussi, et si ce chiffre est dans le même univers que ce qu’en pense Bergevin.