Ils tenaient mordicus à une victoire, ils sont repartis penauds. Les partisans se sont rassemblés devant le Centre Bell mercredi soir pour soutenir le Canadien, qui affrontait le Lighting de Tampa Bay. L’équipe floridienne a remporté la Couple Stanley, provoquant la déception des fans du Tricolore.

« Je pense qu’ils ont fait un bon chemin », nuance Emeric Bergevin, qui arbore les couleurs des Glorieux, aux abords du Centre Bell. À son côté, dans la foule, Dannick Gendron renchérit. « Je suis heureux parce qu’on s’est rendus loin et que ça a chauffé fort. » Son ami Philippe Vincent apprécie aussi le chemin parcouru par l’équipe. « Ils nous ont donné beaucoup d’émotions. »

À cinq minutes de la fin du match décisif, les nombreux jeunes massés devant le restaurant la Cage ont le visage long. Quelques-uns gardent pourtant la tête bien haute. Dans leurs yeux, la certitude qu’un but du Canadien va changer l’issue du match, engendrant surprise et fierté.

Les visages souriants se figent et l’évidence s’impose : les minutes se sont écoulées et le Lightning vient de gagner.

Dans les rues quasi silencieuses du centre-ville, ni ambiance festive ni grabuge. Des groupes murmurent leur déception d’un ton saccadé. Certains chassent le désespoir en se remémorant les bons coups d’une saison magique qui les aura marquées. D’autres, les bras croisés, énumèrent les buts manqués et les occasions ratées.

Les policiers sillonnent la foule d’un pas tranquille.

L’escouade antiémeute prend position afin de contenir tout débordement. Dans le ciel, un seul feu d’artifice en vue.

La défaite demeure difficile à avaler pour certains. « C’est dommage », déplore Tidiane Diallo, qui a pris la peine de se déplacer au Centre Bell mercredi soir avec sa copine, malgré un réveil aux aurores le lendemain pour aller travailler.

« Non ! », ont réagi les partisans du Canadien de Montréal dans un hurlement ponctué de mots d’église à quelques secondes de la fin du match remporté 1-0 par le Lighnting.

Les partisans au rendez-vous pour le dernier match

Le match a eu beau se jouer à Tampa Bay, plus de 300 de partisans ont été au rendez-vous devant le Centre Bell vers 19 h. L’attroupement était toutefois moins massif que pour les matchs précédents. Il y avait de la joie, de l’espoir, mais aussi de la tension.

« Je me sens nerveux, très nerveux. C’est soit une sortie, soit un jeu serré », décrivait Nicholas Parsons avant le match. Le Torontois s’était déplacé à Montréal pour l’occasion, avec sa mère et sa grand-mère. Trois générations réunies dans la métropole pour encourager leur équipe favorite.

Bien des partisans étaient aussi d’avis que le Canadien pourrait surprendre, comme il l’avait fait tout au long des séries.

« Si c’est comme la dernière game, on a des chances », espérait Thomas Saint-Pierre, 17 ans. Vêtu de bleu-blanc-rouge, il s’était rendu au Centre Bell pour la première fois afin d’encourager l’équipe. Excité ou inquiet ? « Excité ! On le souhaite, on le souhaite [de gagner] ».

PHOTO ALEXIS AUBIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Thomas Saint-Pierre, Kaleb Durand et Justin Monahan

Même après le premier but marqué par Tampa Bay en deuxième période, l’espoir tenait bon. « Je ne suis pas démoralisé, je crois encore en mon équipe », a soutenu Anderson Dufresne au milieu du match. Le partisan qui affichait aussi les couleurs du Tricolore profitait des pauses pour distraire la foule avec son Hoverboard.

« Les [Canadiens] sont à Tampa ce soir, mais ils savent que nous sommes avec eux. Un match à la fois. Nous les encourageons tous », avait partagé la mairesse de Montréal Valérie Plante via son compte Twitter.

Présence policière

Comme pour les parties précédentes, des effectifs policiers accrus étaient présents au centre-ville pour contenir tout débordement.

« En prévision de la partie de ce soir, nous rappelons que l’usage de pièces pyrotechniques dans une foule représente un risque important et que leur utilisation n’est pas tolérée », a fait savoir le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Les réfractaires s’exposaient à une contravention de 650 $.

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Josie Parsons, Nicholas Parsons et Patricia Prosa

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