(Tampa) Vous voulez avoir une idée de la température par ici en ce 28 juin ? Allez dans la salle de bain, laissez couler la douche, ressortez SANS ALLUMER LE VENTILATEUR, fermez la porte et revenez 20 minutes plus tard.

Bon… Ne le faites pas réellement, parce qu’on ne vous encourage certainement pas à gaspiller l’eau. Mais ça donne une bonne idée des quelque 70 % d’humidité qui règnent à Tampa depuis notre arrivée, un choc d’autant plus grand après deux semaines à Las Vegas, où l’humidité relative dépassait rarement les 15 %.

C’est donc dans ce sauna à ciel ouvert que nous croisons, en plein centre-ville lundi midi, un adolescent vêtu d’un chandail du Canadien, accompagné de ses parents. On les apostrophe. « Vous venez de Montréal ?

– Non, de l’Alabama. Mais je suis la tante de Nick Suzuki.

– Donc vous êtes la sœur d’Amanda ?

– Oh, vous connaissez Amanda ? »

On ne la connaît pas vraiment. Mais tous se souviennent de la fameuse mornifle que Brayden McNabb a assénée à Suzuki, pendant la série Canadien-Golden Knights. Amanda Suzuki avait relayé une photo de la scène, et son tweet était devenu viral.

Amanda et Rob, les parents de Nick Suzuki, demeurent dans la région de London, en Ontario, et n’ont pas pu venir à Tampa. L’occasion était donc belle pour Karen et Richard Brien, accompagnés de leur fils Andrew, de venir assister au premier match de la finale.

Dès qu’ils ont réalisé que, de leur domicile de Birmingham, ils étaient à quelque huit heures de route de Tampa, ils ont contacté leur neveu. « On hésitait entre le premier et le cinquième matchs », raconte Richard, l’oncle de Suzuki.

« Et Nick m’a dit : “Tu devrais venir au premier match, je ne sais pas si la série va durer jusqu’au cinquième match !” »

« C’était dit à la blague, mais ces jeunes-là ne manquent pas de confiance », poursuit-il.

Pour Karen et Richard, le match de lundi n’était qu’un moment important de plus de la carrière de leur neveu auquel ils assistaient. « Nous étions à Chicago quand Nick s’est fait repêcher par les Golden Knights, et à Vancouver quand Ryan s’est fait repêcher par les Hurricanes », se souvient Richard.

Et puis, ils étaient à Las Vegas quand la transaction qui faisait passer Suzuki et Tomas Tatar au Canadien, contre Max Pacioretty, a été conclue. C’était tard un dimanche soir, après un match du tournoi des recrues des Golden Knights.

« On est au restaurant avec ses parents, se souvient Karen, et Rob [le père] consulte Twitter sur son téléphone et nous regarde : “Nick a été échangé.” Mais ça adonnait bien, on était dans le même restaurant que Dave Gagner, son agent. Donc on va le voir, et il nous dit : “Je n’ai rien entendu là-dessus.” »

Quelques minutes plus tard, la nouvelle est finalement confirmée.

« Tu connais Nick, il ne montre jamais vraiment d’émotion, qu’il soit content ou déçu, poursuit Karen. Mais ce dont je me souviens, c’est qu’il nous racontait que le directeur général l’avait convoqué à son bureau. Nick pensait que c’était parce qu’il avait fait quelque chose de mal pendant le match ! »

De cet épisode de Las Vegas, la famille a tout de même conservé le chandail des Golden Knights, numéro 17, de Suzuki.

Évidemment que ce n’est pas ce chandail que Karen prévoyait de porter au match lundi, mais elle souhaitait tout de même ressortir une autre pièce de collection : le chandail numéro 37 que Suzuki portait avec l’Attack d’Owen Sound, dans les rangs juniors.