On va commencer par l’évidence : le Canadien ne joue pas très bien cette saison (0-8) à l’extérieur des 60 minutes de temps réglementaire.

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« C’est bien de pouvoir récolter un point, mais ce serait encore mieux de pouvoir en récolter deux », a résumé Joel Edmundson en fin de soirée, dans une déclaration dont la franchise n’est pas sans rappeler la fois où un membre de Spinal Tap – le guitariste, de mémoire – avait expliqué à la caméra qu’un ampli qui monte à 11, c’est mieux qu’un ampli qui monte à 10.

Mais rien de tout cela ne peut faire oublier la marque finale : Jets 4, Canadien 3. En prolongation, bien évidemment.

Ça avait pourtant bien commencé, ce trois contre trois. Même que Danault et Byron ont contrôlé le jeu, et même que Petry a obtenu une chance en or contre le gardien Connor Hellebuyck, qui lui a volé un but.

Ensuite, le jeu s’est déplacé de l’autre bord, et il est arrivé ce qui arrive souvent dans de telles circonstances, surtout au Canadien : l’autre équipe a marqué.

On explique ça comment ?

« Pas grand-chose qu’on peut faire là-dedans, a répondu Danault. On aurait pu gagner aussi. C’est juste une question de bonds de la part de la rondelle… »

Si c’est juste de ça qu’il s’agit, une question de chance (ou de malchance dans ce cas-ci), eh bien, à la place des joueurs du Canadien, on éviterait les tables du casino pour au moins une couple de mois. Mais peut-on soumettre une autre hypothèse, celle de la nervosité ? À force de toujours perdre de cette façon, ça doit se jouer un peu entre les deux oreilles.

Non ?

« C’est certain, a admis l’entraîneur-chef Dominique Ducharme. On a obtenu une bonne occasion de marquer… on a paniqué, on aurait pu garder un peu plus le contrôle de la rondelle… »

Voilà un peu ce que l’on disait : entre les deux oreilles. Et maintenant, comment on corrige cette situation ? Ça, c’est bien plus compliqué.

Mais bon. Dans l’immédiat, il y a des choses plus urgentes à corriger, et justement, en voici une : Shea Weber.

Cette suggestion ne sera pas populaire. Surtout pas auprès de la direction du club, qui voit en lui un mélange de Maurice Richard, Babe Ruth et Winston Churchill. En fait, à entendre parler certains joueurs et dirigeants du Canadien à son sujet, on peut croire que le buste de Weber est déjà prêt, et que son numéro sera retiré dans la semaine où il va lui-même choisir de se retirer. C’est vous dire à quel point on l’a en très haute estime au Centre Bell.

Mais mercredi soir à Winnipeg, le défenseur vétéran a passé plus de 25 minutes sur la glace. C’est beaucoup trop. En fait, il a disputé au moins 22 minutes de jeu à ses six derniers matchs, et ça aussi, c’est beaucoup trop.

Mick Jagger l’a déjà chanté : le temps n’attend personne, et encore moins dans la Ligue nationale de hockey, où le jeu est plus rapide que jamais. Weber, on l’a vu trop souvent, a du mal à suivre ce rythme, et le moment est peut-être venu de lui imposer un temps d’utilisation de joueur de deuxième duo, plus limité, histoire de masquer ses limites, qui sont de plus en plus évidentes.

On insiste : ce ne sera pas facile. Mais le Canadien, qui gagne et qui perd, qui connaît des hauts et des bas, en est à l’heure des choix difficiles. Ces choix devront être faits. Sans quoi cette saison va finir exactement comme les précédentes.

Dans le détail

PHOTO JAMES CAREY LAUDER, USA TODAY SPORTS

Kyle Connor (81)

Connor, ce poison

Il y a des joueurs qui ont toujours du plaisir contre une équipe en particulier, et c’est le cas de Kyle Connor quand il affronte le Canadien depuis le début de la saison actuelle. Ainsi, l’attaquant de 24 ans a marqué deux buts lors du match de mercredi soir à Winnipeg, ce qui lui donne un total de quatre buts contre le Canadien lors des deux derniers matchs entre les deux équipes. En tout, depuis le début de la saison actuelle, le joueur des Jets a donc réussi six de ses buts contre la formation montréalaise. On appelle ça une tendance lourde, et de toute évidence, le joueur américain est une énigme pour le club montréalais…

On ne change pas une formule gagnante…

Ça, c’est bien connu, et c’est sans doute pourquoi l’entraîneur Dominique Ducharme a choisi de ramener la même formation que celle de lundi soir, la même qui avait battu ces Jets, au même endroit, par une marque de 4-2. Carey Price, donc, a entamé la rencontre, lui qui avait accordé seulement neuf buts à ses six derniers matchs. Moins heureux sans doute, Artturi Lehkonen a été laissé de côté encore une fois ; en fait, l’attaquant finlandais n’a pris part qu’à trois rencontres depuis le début du mois. « Les choses changent vite au hockey et il doit s’assurer de rester prêt, a expliqué Ducharme durant la journée. Je ne veux pas qu’il se décourage. À un moment donné, on va avoir besoin de lui. » Le défenseur Xavier Ouellet a donc disputé un deuxième match cette saison, et l’attaquant Paul Byron, placé au ballottage mardi et pas réclamé, a été de la formation à Winnipeg lui aussi.

Un voyage avec des hauts et des bas

Le Canadien va passer la journée, ce jeudi, à rentrer à Montréal – aucun entraînement n’est prévu –, et peut-être aussi à repenser à ce voyage de six matchs qui s’est conclu mercredi soir à Winnipeg. En fin de compte, le club montréalais a terminé cette virée dans l’Ouest avec une récolte de 6 points sur une possibilité de 12. « On a obtenu un gros point mercredi soir à Winnipeg… mais ce n’est pas suffisant », a résumé Phillip Danault, qui a vu la même chose que nous.

En hausse

Phillip Danault : un deuxième but pour lui cette saison, et une soirée de deux points

En baisse

Shea Weber : une autre soirée difficile…

Le chiffre du match

0 : le nombre de victoires du Canadien en prolongation ou en tirs de barrage cette saison

Ils ont dit

PHOTO JOHN WOODS, LA PRESSE CANADIENNE

Brendan Gallagher

On revient du voyage avec 6 points sur une possibilité de 12… Ce n’est pas idéal, mais ce n’est pas mauvais non plus.

Brendan Gallagher

On ne peut pas se permettre d’accorder un but comme ça en commençant le match… Ça nous a placés dans une mauvaise position dès le départ.

Joel Edmundson

Des matchs où tu dois jouer du hockey de rattrapage, ça va arriver… On n’a pas gagné, mais on a joué un bon match malgré tout. Les gars ont offert un solide effort. Et notre trio [avec Tatar et Gallagher] a été réuni, on sait où se trouver sur la glace.

Phillip Danault

Ce n’est pas parfait, mais on va continuer à travailler.

Dominique Ducharme

En hausse

Phillip Danault : un deuxième but pour lui cette saison, et une soirée de deux points.

En baisse

Shea Weber : une autre soirée difficile…

Le chiffre du match

0 : le nombre de victoires du Canadien en prolongation ou en tirs de barrage cette saison