(Montréal) Les joueurs du Canadien ont bien l’intention de rebondir demain soir contre les Jets, mais encore faut-il qu’ils aient la formation pour y parvenir.

À cet effet, l’absence de Phillip Danault à l’entraînement de dimanche, à Winnipeg, n’augurait rien de bon pour le Tricolore. Mais Dominique Ducharme a dit avoir bon espoir que son unique joueur de centre d’expérience soit à son poste.

« Il a eu des traitements aujourd’hui », a dit l’entraîneur-chef par intérim, en visioconférence, après la séance.

Le CH n’a pas révélé la nature de la blessure, qui a forcé Danault à s’absenter en première période samedi. Le Québécois est revenu au jeu en deuxième période, mais n’a pris que deux mises au jeu en tant que centre dans cette période. Il était sur la patinoire pour quatre autres mises au jeu, mais en a laissé trois à Joel Armia et une à Nick Suzuki. En troisième période, retour à la normale : il a pris les sept mises au jeu qui se sont faites quand il était sur la patinoire.

« C’est directement relié à sa blessure, a admis Ducharme, au sujet des fois où Danault a laissé les autres prendre les mises au jeu à sa place.

« C’était un test pour avoir s’il est capable. On voulait y aller tranquillement au début. [Lundi], s’il joue, c’est parce qu’il est vraiment proche de 100 %. On va le voir demain avant le match. »

Il y a lieu de se demander si l’incertitude entourant Danault favorisera un retour de Jake Evans dans la formation, comme police d’assurance. Evans a été laissé de côté samedi et remplacé par l’ailier Paul Byron au centre, ce qui signifie qu’en l’absence de Danault, Ducharme comptait seulement deux centres naturels : Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi.

En outre, Evans se débrouille bien aux mises au jeu avec un taux de réussite de 48,5 %, derrière Danault (51,1 %), mais devant Kotkaniemi (48,2 %) et Suzuki (42,9 %).

« Ce sont de jeunes centres qui ont été lancés dans le feu de l’action. On comptait sur eux en séries l’été dernier, sans filet de sécurité, a rappelé Brendan Gallagher, après l’entraînement. Ces expériences rapportent. Ils vivent des expériences comme tous les jeunes. Mais j’espère qu’on pourra compter sur Phil. »

« On va voler demain »

Selon les images diffusées par le collègue de TVA Sports Marc-André Perreault, qui est sur place, la séance de dimanche a notamment été marquée par un exercice de batailles à un contre un, organisé de façon à accélérer le rythme.

Gallagher a voulu minimiser la portée de cet exercice. « Ça n’a pas duré très longtemps. Comme toute autre partie du jeu, on doit y travailler à l’entraînement », a simplement dit l’ailier droit.

Ducharme a toutefois indiqué ne pas avoir apprécié « notre façon de patiner, de s’engager dans nos batailles à 1 contre 1 », dans le match de samedi.

Le CH vient de livrer deux performances désolantes de suite à Calgary. La première a été largement excusée par l’horaire assez serré des deux matchs en 22 heures, joués dans deux fuseaux horaires différents. Mais cette excuse n’était pas valable pour le match de samedi.

PHOTO SERGEI BELSKI, USA TODAY SPORTS

Mikael Backlund (11) marque contre Carey Price (31)

Résultat : le Tricolore montre une fiche de 3-3-3 depuis le changement d’entraîneur et de 3-4-5 depuis la pause d’une semaine à la mi-février. La dernière fois que l’équipe a collé deux victoires de suite : les 1er et 2 février, contre les Canucks de Vancouver. Depuis ces deux victoires, le Canadien n’a remporté que 5 de ses 17 matchs.

« Le sentiment d’urgence, on en parle depuis le début de l’année. Mais avec le calendrier condensé, on affronte toujours les mêmes équipes, donc on ne peut pas se permettre une séquence de défaites. L’énergie du désespoir va augmenter dans chaque équipe », a analysé Gallagher.

Josh Anderson a été le plus direct dans ses propos. « On était à plat [samedi]. Il n’y a pas d’excuse. Il faut jouer en équipe, se soutenir et patiner. On ne voulait juste pas le faire et je ne sais pas pourquoi.

« Les deux prochains matchs sont très importants. Dans les deux derniers matchs, on n’a pas été aussi bons qu’on peut l’être. Je vous garantis qu’on va voler demain soir et qu’on sera prêts. »

Une combinaison expliquée

Il ne l’a pas fait samedi, mais dans les deux matchs précédents, Ducharme avait formé un trio spécifiquement pour la première mise au jeu du match : Danault flanqué de Byron et Anderson. Ce n’était que pour la première présence, et l’entraîneur revenait ensuite à ses combinaisons habituelles.

Ducharme a expliqué le raisonnement derrière ce déploiement.

« On voulait avoir un bon départ. [On a] Phil sur la mise au jeu, la vitesse de Paulie, la vitesse d’Andy [Josh Anderson] et son côté physique. C’est pour donner un bon départ à notre équipe et avoir du momentum en partant. Ce sont des choses qu’on pourrait voir d’un match à l’autre, peut-être avec d’autres combinaisons. »

Encore faudra-t-il que Danault soit en uniforme s’il souhaite reprendre cette formule.