Taylor Hall a reçu son lot de critiques cette semaine, après avoir opté pour les Sabres de Buffalo.

On a remis en question ses valeurs. Douté de sa volonté de gagner.

Or, Hall avait de bonnes raisons de choisir les Sabres, même s’il ne s’agissait pas de l’option la plus attrayante aux yeux de plusieurs.

L’ancien ailier des Oilers d’Edmonton, des Devils du New Jersey et des Coyotes de l’Arizona a d’abord mis de l’avant le facteur humain. Il retrouve un entraîneur-chef, Ralph Krueger, qui l’a dirigé à ses trois premières saisons dans la LNH à Edmonton, deux à titre d’entraîneur adjoint et une troisième comme entraîneur-chef.

Krueger, 61 ans, est un oiseau rare. Avant d’accepter l’offre des Sabres en 2019, il agissait à titre de gestionnaire du Southampton FC, de la Premier League de soccer en Angleterre. Il a aussi dirigé l’équipe nationale suisse de hockey de 1998 à 2010 et participé avec elle à trois Jeux olympiques.

Krueger est non seulement un avant-gardiste, mais aussi un grand communicateur, adoré de ses joueurs. Le directeur général des Sabres, Kevyn Adams, a confirmé en conférence de presse ces derniers jours que son entraîneur avait joué un rôle crucial dans l’embauche de Hall.

En plus de Krueger, Hall se retrouvera à la gauche de l’un des meilleurs centres de la LNH. Jack Eichel, 23 ans, a terminé au dixième rang des compteurs de la LNH cet hiver avec 78 points en 68 matchs. Il en avait amassé 82, dont 54 mentions d’aide, en 77 matchs la saison précédente.

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Jack Eichel

Parmi les autres centres, seuls Leon Draisaitl, Connor McDavid, Nathan MacKinnon et Auston Matthews ont obtenu plus de points l’an dernier.

L’équipe maintenant. Contrairement aux apparences, les Sabres ne sont pas loin d’une relance, après neuf exclusions consécutives des séries éliminatoires.

Les Sabres étaient à seulement trois points du Canadien lors de l’interruption de la saison, avec deux matchs de plus à disputer. Montréal devait affronter Buffalo lors du match suivant. Les Sabres auraient donc pu avoir l’honneur de jouer contre les Penguins de Pittsburgh à la place du Canadien lors du tour préliminaire.

Les Sabres ont encore un club très jeune, mais le talent ne manque pas. Leur premier trio sera désormais constitué de Hall, Eichel et Victor Olofsson, 25 ans, 42 points en 54 matchs l’an dernier, 64 points si on extrapole sur une saison de 82 matchs.

Eric Staal vient d’être acquis pour amener de la stabilité et de l’expérience au centre. Il devrait hériter de Jeff Skinner à gauche et de Sam Reinhart à droite. Reinhart, 24 ans, est désormais un attaquant d’une soixantaine de points par année sur une saison de 82 matchs. Skinner, 28 ans, a connu une saison plus difficile, mais il a marqué 40 buts l’année précédente.

Embauchés récemment, Tobias Rieder et Cody Eakin amèneront de la profondeur au sein des deux autres trios. Deux premiers choix, Dylan Cozens, 7e au total en 2019, et Casey Mittelstadt, 8e au total en 2017, pourraient obtenir une promotion. Krueger aura même le luxe de faire jouer Zemgus Girgensons et Kyle Okposo au sein d’un troisième ou quatrième trio.

En défense, le premier choix au total en 2018, Rasmus Dahlin, a connu à 20 ans seulement une grande éclosion offensive cet hiver. Il a obtenu 40 points en 59 matchs, 56 points au prorata d’une saison complète.

Le mal-aimé Rasmus Ristolainen, 25 ans, 6 pi 4 po, droitier, demeure le défenseur le plus utilisé de l’équipe ces dernières années. Brandon Montour, Jake McCabe, Colin Miller et Henri Jokiharju complètent la défense. Aucun n’a plus de 27 ans.

Le poste de gardien est moins fragile qu’on pourrait le croire. Linus Ullmark, 27 ans, 6 pi 4 po et 215 lb, a ravi le poste de numéro un à Carter Hutton au cours de l’hiver. Il a maintenu une fiche de 17-14-3, une moyenne de 2,69 et un taux d’arrêts de ,915.

Avant de se blesser à la fin de janvier, Ullmark avait disputé 28 des 32 matchs de l’équipe entre la mi-novembre et sa mise au rancart.

Hall a signé pour un an seulement à un salaire de 8 millions. Il aura le temps de voir si le projet des Sabres est viable. Sa décision est moins bête qu’elle n’en a l’air.

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