Rafaël Harvey-Pinard, c’est bien connu, est bon étudiant. On avait découvert un jeune homme brillant et s’exprimant avec clarté, au début de la saison lors du camp de développement du Canadien de Montréal.

À un moment, on a même cru qu’il percerait la formation du Rocket de Laval. Il a finalement été retranché, mais il a pleinement profité de sa dernière saison au niveau junior pour laisser encore plus sa marque. Aucun doute, il voulait rester sur le radar de Marc Bergevin.

Et mercredi, il a ajouté à son palmarès le trophée Marcel-Robert remis à l’athlète étudiant de l’année.

Bons scores, à l’école et au hockey

Harvey-Pinard a conservé une moyenne de 92 % et a complété les trois cours de sa session d’hiver dans son DEC en sciences de la nature. Il terminera cet été le seul cours qui lui manque pour obtenir officiellement son diplôme.

« C’est un trophée prestigieux, ce n’est pas toujours facile être bon à l’école et sur la patinoire, a dit le joueur de 21 ans en visioconférence. C’est une belle reconnaissance pour les efforts que j’y mets tous les jours. »

Sur la glace, il a inscrit 34 buts et 44 aides en 62 matchs avec les Saguenéens de Chicoutimi. Comme capitaine, il a aussi contribué à créer une des puissances de la LHJMQ, dont la pandémie ne permettra jamais de savoir ce qu’elle aurait pu accomplir en séries cette année.

PHOTO D’ARCHIVES ANDREW VAUGHAN, PRESSE CANADIENNE

Cette saison avec les Saguenéens de Chicoutimi, Rafaël Harvey-Pinard a une fiche de 34 buts et 44 aides en 62 matchs, ainsi qu’une moyenne de 92 % en sciences de la nature. L’an dernier, le 26 mai, avec les Huskies de Rouyn-Noranda, il avait soulevé la Coupe Mémorial.

« Avec le confinement, je ne croise pas beaucoup de personnes, mais des gens m’ont écrit qu’ils étaient déçus que la saison soit annulée. On jouait du gros hockey, j’avais confiance à l’approche des séries, mais en considérant ce qui se passe avec le coronavirus, la santé est plus importante que les séries de la LHJMQ. »

La suite

Bon, on l’a mentionné, Harvey-Pinard a 21 ans. Comme il a été repêché en 2019 (au 7e tour), le Canadien a ses droits exclusifs jusqu’au 1er juin 2021. Mais puisqu’il ne peut pas jouer dans le junior la saison prochaine, l’équipe n’a pas vraiment le choix de lui trouver une place chez les professionnels.

Évidemment, c’est l’objectif du jeune homme.

PHOTO D’ARCHIVES BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Rafaël Harvey-Pinard lors du premier entraînement du camp des recrues du Canadien le 5 septembre 2019 au complexe sportif de Brossard.

« Mon agent est en contact avec le Canadien, on attend de voir. J’ai parlé à Francis Bouillon et Rob Ramage qui s’occupent du développement des joueurs. Ils me parlent d’entraînement et font un suivi avec moi.

C’est sûr (que j’aimerais me joindre au Rocket). Je m’entraîne tous les jours pour percer la formation du Rocket. Je vais tout faire pour réussir. »

S’il se joint au Rocket, Harvey-Pinard compte s’inspirer de celui qui deviendrait son coéquipier, Alexandre Alain, lui-même athlète-étudiant de renom. Alain s’est en effet inscrit à l’Université Laval à des cours en nutrition et en entrepreneuriat. Il a toujours dit que le mélange des genres le servait comme joueur et comme citoyen.

« C’est ce que je veux faire, a assuré Harvey-Pinard. Je veux suivre des cours à l’université en physiothérapie tout en jouant au hockey professionnel. Je vais y aller avec des cours à distance pour avancer mes études. Quand le hockey va être fini, je veux avoir en poche un diplôme pour être physiothérapeute. »

Ceci dit, il n’est pas encore inscrit à l’université, en attendant de savoir ce que l’avenir lui réserve. Il y a la question du contrat avec le Canadien, d’une certaine pandémie mondiale et de ses conséquences aussi.

Dans tous les cas, Harvey-Pinard ferme son chapitre junior avec des statistiques éloquentes, un trophée prestigieux, un titre à la Coupe Memorial (l’an dernier avec Rouyn-Noranda), des formations gagnantes dont il a été le capitaine… et un diplôme.