(St. Paul) On aura compris que neuf matchs disputés, dans le grand ordre des choses, c’est bien peu, et c’est aussi un bien petit échantillon. C’est entendu. Seulement voilà, le Canadien n’est pas dans une position où il peut se permettre de laisser échapper des matchs comme celui d’hier.

C’est pourquoi cette défaite, 4-3 à St. Paul hier face au Wild du Minnesota, est le genre de défaite qui peut faire mal au bout du compte.

Regardons un peu ce qu’il y avait en face du Canadien. Il y avait un club mou, en déroute et désenchanté, qui n’avait qu’une seule victoire à sa fiche avant hier, pour un total de 2 points en 7 matchs.

Il y avait ce Wild défait, déchiré de l’intérieur, qui emploie un joueur (Jason Zucker) qui a dit il y a quelques jours à peine, au Centre Bell, que tout le monde devait être meilleur, et que « Bruce [Boudreau] doit être meilleur ». Ce n’est jamais bon signe quand l’entraîneur-chef se fait passer dessus de cette façon.

Le Wild, c’est aussi une équipe qui ne marque pas ; avant ce match, les meilleurs marqueurs de cette bande avaient un gros total de 4 points au compteur.

Mais alors, que s’est-il passé ? Il s’est passé la même affaire, ce que l’on voit trop souvent, c’est-à-dire que les joueurs du Canadien ont bien du mal à comprendre qu’un match de hockey, c’est au moins 60 minutes.

« Je n’ai pas trouvé qu’on avait manqué d’énergie, a tenu à répondre le défenseur Jeff Petry avant de rentrer à Montréal. Je pense qu’on a essayé de forcer des jeux, et c’est peut-être ce qui nous a fait mal. Nous n’avons pas été aussi efficaces que nous l’avions été la veille à St. Louis, et ils ont été capables d’en profiter. »

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Paul Byron tente de soutirer la rondelle à Zach Parise.

Pas mauvais, mais…

Non, ce n’est pas que le CH a été mauvais. Mais ces défaites font partie des défaites à éviter, surtout pour un club qui rêve aux séries éliminatoires. Parce qu’un club qui rêve aux séries doit être en mesure de battre le deuxième pire club de toute la ligue. Ce n’est pas compliqué : il y avait deux points à ramasser par terre à St. Paul, et le Canadien ne l’a pas fait.

Cela entendu, il y a tout de même des signes encourageants.

Pensons, en premier, à Keith Kinkaid. Le gardien réserviste a tout donné, et s’il avait eu un peu plus d’aide de la part de sa défense, il aurait sans doute gagné ce match. C’est un peu rapide pour dire ça, mais déjà, ce gardien réserviste représente une nette amélioration par rapport à celui de la saison dernière.

Ensuite, il y a ce jeu en avantage numérique, qui ne cesse de surprendre. Imaginez : le Canadien est déjà rendu à neuf buts marqués dans ces circonstances cette saison. On ne se souvient même pas si le Canadien a marqué neuf buts en avantage numérique pendant toute la saison dernière (on exagère, mais à peine).

Un gardien réserviste sur qui il est possible de compter, un jeu en avantage numérique qui peut produire, voilà autant d’éléments qui ont fait défaut au Canadien il y a un an. Cette fois, ces deux points ressemblent à des avantages, et c’est énorme.

Maintenant, le Canadien devra éviter de laisser échapper trop souvent des matchs qu’il doit gagner. Ça finit toujours par faire mal à la fin.

Prochain match : Sharks de San Jose c. Canadien, jeudi à 19 h au Centre Bell

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Brendan Gallagher (11)

« Il aurait fallu en faire plus »

Après 40 minutes, on se sentait bien, mais ce ne fut pas assez. C’est l’un de ces matchs où il aurait fallu en faire plus. Il aurait fallu en faire plus lors de la troisième période.

Brendan Gallagher

Il y a eu des erreurs de notre part et ils en ont profité. Je pense qu’on a quand même bien joué pendant 60 minutes, mais le Wild n’avait pas l’air d’une équipe en difficulté.

Phillip Danault

Nous avions obtenu une grosse victoire la veille à St. Louis, alors nous aurions bien aimé pouvoir récolter une autre victoire en 24 heures. Keith Kinkaid a très bien joué pour nous, et nous nous devons d’être meilleurs que ça pour lui.

Jeff Petry

Je me sentais bien pendant l’échauffement et je voulais tout simplement garder mon équipe dans le match. C’est dommage, mais nous n’avons pas obtenu le résultat désiré.

Keith Kinkaid

Ce que j’ai aimé, c’est qu’on a bien répondu en deuxième période. On a fait des erreurs en troisième période et ça nous a coûté le match, mais je ne suis pas déçu de l’effort. Ce sont les erreurs qui nous ont fait mal.

Claude Julien

Dans le détail

Fleury de retour, Dumont aussi

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Jonathan Drouin et Gabriel Dumont

Après avoir été laissé de côté la veille à St. Louis, Cale Fleury était de retour dans la formation du Canadien, hier au Minnesota, prenant la place de Christian Folin. Joel Armia, lui, a dû passer un autre match sur les lignes de touche, ayant subi une blessure qualifiée de mineure par le Canadien lors de l’échauffement de samedi à St. Louis. Du côté du Wild, parmi les absents hier, on a remarqué le nom de l’attaquant Joel Eriksson Ek. Si le nom vous dit quelque chose, c’est qu’il s’agit du même joueur qui a eu la mauvaise idée de bloquer trois tirs consécutifs de Shea Weber lors du match précédent entre les deux équipes, jeudi dernier au Centre Bell. Il pourrait devoir rater environ deux semaines de jeu, et cette blessure a mené au rappel d’un attaquant québécois, Gabriel Dumont, choix de cinquième tour du Canadien au repêchage de 2009. Dumont disputait hier son premier match de la saison dans la LNH.

Le Wild n’est plus à guichets fermés

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Le Wild du Minnesota a disputé 251 matchs de suite à guichets fermés.

C’est connu, c’est la victoire qui fait vendre des billets, même dans les bons marchés de hockey comme celui du Minnesota. Et puisque le Wild a gagné moins souvent que les Vikings cette saison, ça se ressent aux guichets par ici. Ainsi, le match d’hier après-midi à St. Paul face au Canadien a été disputé devant 17 344 spectateurs, ce qui est venu mettre fin à la série de 251 matchs à guichets fermés du Wild. Cette heureuse série avait commencé le 5 décembre 2013, et depuis cette date, le club en vert avait été en mesure d’afficher complet lors de 230 matchs de saison, en plus de 21 matchs éliminatoires. Malgré la fin de cette heureuse série, on tient à en profiter pour rappeler qu’un match au Xcel Energy Center demeure l’une des bonnes expériences à vivre sur la planète LNH.

Un autre but en avantage numérique !

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Tomas Tatar (90) est félicité par ses coéquipiers après avoir marqué en début de deuxième période.

Eh bien, le Canadien ne veut plus rien savoir en avantage numérique. Imaginez-vous donc que le club montréalais a réussi un autre but dans ces circonstances hier, celui de Tomas Tatar en début de deuxième période. Cela vient donc porter à neuf le total de buts réussis en neuf matchs par le Canadien en avantage numérique cette saison, et cela ne signifie rien de moins qu’un taux de réussite de 28,1 % dans ces circonstances. On rappelle qu’il s’agit d’un très gros contraste avec la saison dernière, quand le CH avait conclu la saison avec un taux de réussite de 13,2 % en avantage numérique, ce qui le plaçait au deuxième rang des pires totaux de toute la ligue dans cette catégorie. Reste maintenant à voir si ça va durer…

Le match en un coup d'oeil

En hausse: Phillip Danault

L’attaquant québécois a réussi deux buts, et il a été l’un des rares à jouer un match presque complet hier dans le camp montréalais.

En baisse: Ben Chiarot

Ça allait assez vite, et peut-être même trop vite, pour ce défenseur qui connaît un début de saison assez difficile.

Le chiffre du match: 300

Brendan Gallagher a récolté le 300e point de sa carrière sur le deuxième but du match de Phillip Danault, en troisième période.