Question : « Est-ce que ça a été difficile à accepter d'être échangé contre un choix si lointain ? »

Réponse : « Non. Je m'en fous. »

Question : « Tu voulais seulement partir de Buffalo ? »

Réponse : « Ils auraient bien pu m'échanger contre un sac de rondelles, ça ne m'aurait pas dérangé. »

Ça a le mérite d'être clair. Nathan Beaulieu semble revivre dans l'uniforme des Jets de Winnipeg. Tombé en disgrâce chez les Sabres de Buffalo, le défenseur a été cédé à la date limite des transactions, contre un choix de sixième tour au repêchage.

On pourrait croire qu'un tel échange puisse faire mal à l'ego, mais au contraire, Beaulieu l'a plutôt vu comme l'occasion d'un nouveau départ.

Il faut dire, en effet, que sa carrière avait périclité chez les Sabres. Il était pourtant arrivé à Buffalo par la grande porte, acquis contre un choix de troisième tour du Canadien de Montréal à quelques jours du repêchage d'expansion des Golden Knights de Vegas. À ses débuts, il accumulait de grosses minutes, il jouait en avantage numérique.

Puis, peu à peu, il a perdu de son lustre. Cette saison, la tension a atteint son comble quand il a été laissé de côté 17 fois en 19 matchs après le Nouvel An. Tant et si bien qu'il aurait apparemment demandé à être échangé à l'approche de la date limite des transactions. Son voeu a été exaucé.

« C'était un moment frustrant et j'étais très heureux de partir et d'avoir une nouvelle opportunité. Simplement d'être dans un marché bâti sur le succès, où tout le monde veut tellement gagner. Ils aiment ce que j'amène, et pour moi, c'était une bouffée de vent frais. »

En l'absence des défenseurs Josh Morrissey et Dustin Byfuglien, Beaulieu s'est retrouvé sur la première paire défensive, avec Jacob Trouba. Il savait dès son arrivée qu'il aurait la chance de se faire valoir. Il compte maintenant 5 passes en 13 matchs, avec un différentiel de + 4. Il est utilisé chaque soir entre 15 et 20 minutes, contre l'un des deux premiers trios adverses.

« Il est super bon depuis qu'il est arrivé. Il a un peu pris les minutes à Josh Morrissey. Il a fait un boulot exceptionnel depuis qu'il est arrivé et on est contents de l'avoir avec nous. »

- Mathieu Perreault, à propos de Nathan Beaulieu

L'avenir

Longtemps observé à Montréal, Beaulieu a toujours montré plus de potentiel que de résultats probants. Ça a été le cas à Buffalo, et il est trop tôt pour savoir ce qu'il en sera à Winnipeg. Dans tous les cas, Beaulieu s'est dit ravi de revenir au Canada et de jouer dans une ville qui vit au rythme du hockey de la LNH.

« La ville me rappelait un peu Montréal. Tu te promènes et tout le monde porte des vêtements des Jets. Tout le monde est si passionné. Ça me rappelle de bons souvenirs, la passion dans la ville. C'est ce que tu veux, être dans un marché canadien. Ce n'est pas toujours facile quand tu perds, mais c'est ce que tu veux. C'est pour cette raison qu'on joue. Ils aiment leur hockey ici. »

Pour le moment, Beaulieu s'est réjoui de toujours recevoir la confiance de son entraîneur. Il reste maintenant à savoir ce qu'il adviendra de lui au retour de Byfuglien, qui pourrait avoir lieu dès ce soir contre le Canadien de Montréal, et de Morrissey. Hier à l'entraînement, Beaulieu a d'ailleurs fait plusieurs exercices avec Byfuglien, ce qui est peut-être un signe des choses à venir.

« Ça ne m'inquiète pas de savoir si j'en ai démontré assez. C'est un groupe spécial et je n'en suis qu'une petite partie. Je suis simplement heureux de faire ma part. Cette équipe est bâtie pour aller loin en séries, et beaucoup de choses peuvent survenir. La dernière année, je me suis habitué à rester prêt et à attendre mon moment. J'essaie d'en profiter le plus possible. »

Le défenseur de 26 ans deviendra joueur autonome avec compensation à la fin de la saison. Il lui reste cinq matchs, en plus des séries, pour forcer la main aux Jets.