P.K. Subban nous a habitués aux gestes d'éclat. C'est un peu plus rare sur la glace ces temps-ci, mais il n'a assurément pas ralenti sur les réseaux sociaux.

Dans une vidéo publiée en début de semaine sur Instagram, on le voit accueillir comme seul P.K. Subban sait le faire sa célèbre conjointe, et nouvelle retraitée du ski alpin, Lindsey Vonn. 

Subban avait rempli la cuisine de ballons «officiellement retraitée» et avait installé au milieu de la table un gâteau en forme de chèvre. Pour mémoire, rappelons que l'expression «G.O.A.T.», donc «chèvre» en anglais, est l'acronyme de «Greatest Of All Time» dans le jargon sportif. Ladite chèvre, au centre de deux bâtons de ski, portait tuque et médaille olympique, pour faire meilleure impression. Une deuxième chèvre, en peluche, celle-là, attendait Vonn sur le lit.

«J'ai eu toute l'année pour le planifier, a dit un P.K. Subban particulièrement de bonne humeur hier après l'entraînement des Predators de Nashville. Je savais qu'elle finirait par prendre sa retraite. Elle a apprécié, mais maintenant, je dois trouver quelque chose pour la Saint-Valentin!»

Le nouveau power couple du sport a pris l'habitude de faire entrer dans son intimité ses centaines de milliers d'abonnés sur Instagram. Si Subban se démarque avec ses 856 000 abonnés, Vonn est dans une autre catégorie, avec deux fois plus de fidèles. Ce spectaculaire accueil, sans surprise, a rapidement fait le tour du web.

Vonn mettait un terme à une carrière légendaire de 82 victoires en Coupe du monde, en plus d'un titre olympique et de deux titres mondiaux. Comme point d'exclamation, elle s'est offert le bronze à sa toute dernière course, la descente des Championnats du monde à Åre en Suède. Une fin spectaculaire pour une athlète spectaculaire, quelques jours seulement après qu'elle avait déclaré que «son corps lui criait d'arrêter».

Sur la vidéo, on voit Vonn évidemment emballée par l'initiative de son conjoint, malgré une éreintante journée de déplacement. Subban nous en a donné une idée: d'Åre à Stockholm, en Suède, puis de Stockholm à Newark, aux États-Unis. Enfin, après une attente de cinq heures, de Newark à Nashville. Dix-huit heures au total dans les avions et les aéroports.

«Ce n'était pas soudain non plus qu'elle prenne sa retraite. Elle ne l'envisageait pas si vite, mais elle se doutait bien que ce serait sa dernière année. Si j'étais elle, je n'aurais aucune inquiétude pour ma deuxième carrière. Ça va arriver tout naturellement. Maintenant, mon rôle est de lui dire de se reposer. 

«C'est une athlète marquante de sa génération. Elle a traversé les épreuves de la bonne manière, et ses adieux ont été fantastiques. Maintenant, elle va pouvoir regarder les Predators.»

Le hockey maintenant

Quand Vonn regardera les Predators, elle devra endurer ce qui est devenu le pire avantage numérique de la LNH. À 13,1% d'efficacité, il est désormais passé sous les 13,5% du Canadien de Montréal. Mais comment donc une telle puissance de feu peut-elle toucher la cible si rarement? 

Il y a bien eu un soubresaut récemment, avec trois buts avec l'avantage d'un joueur lors des cinq derniers matchs. Subban a d'ailleurs marqué d'un boulet mardi contre les Red Wings de Detroit. C'était (enfin) son premier but en avantage numérique de la saison, et son premier tout court en 15 matchs.

S'il a marqué, c'est surtout grâce à Brian Boyle. Le géant, récemment acquis des Devils du New Jersey, se retrouve au coeur de la stratégie de l'entraîneur Peter Laviolette. Son rôle est simple: se placer devant le filet adverse et ne pas bouger. Sous aucun prétexte.

«Il a fait un bon boulot pour voiler la vue du gardien, et la rondelle bougeait bien, a dit Laviolette. Il y a de bons moments et des moments où on doit être plus rapides. On doit aussi s'améliorer aux mises en jeu en avantage numérique. On y travaille.»

Subban aura bien sûr un grand rôle à jouer sur la glace d'ici la fin de la saison. Les attentes sont désormais élevées à Nashville. Il peut offrir plus que ses 5 buts et ses 15 passes en 40 matchs cette saison. Mais il continuera aussi de jouer un grand rôle hors de la glace. 

Au moment de le rencontrer, il s'en allait d'ailleurs dîner avec un enfant invité à Nashville par la fondation Make-a-Wish. Se joignaient à eux son coéquipier Dan Hamhuis et Lindsey Vonn, «qui n'avait rien d'autre à faire», comme l'a expliqué Subban à la blague. 

«Participer à la finale a aidé à faire grandir le hockey à Nashville, mais c'est aussi grâce à la manière de faire de l'organisation, à sa place dans la communauté. C'est comment ils permettent aux joueurs de s'impliquer. Ils veulent continuer à grandir et à vendre des chandails des Predators pas seulement à Nashville, mais partout dans le monde. Je suis heureux de faire partie d'un groupe dans lequel tout le monde avance dans la même direction.»

Qu'on l'aime ou non, avec P.K. Subban, c'est toujours un peu plus que seulement du hockey.