Quand Martin St-Louis a reçu l'appel de John Tortorella il y a quelques semaines, il n'a pas hésité bien longtemps.

«Il m'a demandé si je voulais les aider, et c'est un peu comme ça que ça a commencé, explique St-Louis en entrevue téléphonique avec La Presse. Il n'était pas question pour le moment que j'accepte un poste à temps plein parce que je veux passer du temps avec mes enfants, mais là, ça me donne une chance d'avoir un pied dans la porte, de rester impliqué dans le monde du hockey.»



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C'est ainsi que St-Louis, qui a pris sa retraite comme joueur en 2015 et qui a été admis au Temple de la renommée du hockey en 2018, a choisi de revenir dans le monde de la LNH.

Lundi, les Blue Jackets de Columbus ont confirmé que l'ancien attaquant des Flames, du Lightning et des Rangers devenait consultant au chapitre des unités spéciales pour la formation de l'entraîneur-chef Tortorella. C'est avant tout de son domicile du Connecticut qu'il va donner un coup de main au coach qu'il a bien connu à Tampa.

St-Louis ne cache pas qu'il espère obtenir un jour un emploi derrière le banc d'un club de la LNH, mais ce projet n'est pas pour tout de suite.

«Je vais quand même aller voir l'équipe de temps en temps à Columbus, a-t-il ajouté. Mon titre le dit: je suis consultant. Donc ils vont me consulter! Je vais regarder les matchs et faire mes recommandations par la suite. Plus tard, oui, je pense qu'il ne faudrait pas se surprendre si je me retrouvais derrière un banc dans la LNH. J'entraîne déjà mes enfants au hockey mineur. J'aime le hockey et j'aime être dans le feu de l'action. On verra bien.»

L'embauche de St-Louis à Columbus vient rappeler à quel point les équipes de la LNH suivent toutes une même tendance depuis quelques années: celle des entraîneurs spécialisés, qui font équipe avec un personnel d'entraîneurs qui est souvent très vaste.

«Ça va dans cette direction-là depuis quelques années déjà... C'est vrai que ça a bien changé; quand on a gagné la Coupe Stanley en 2004 à Tampa, les entraîneurs, c'étaient deux personnes! On avait John Tortorella avec son assistant Craig Ramsay, et c'était pas mal tout. Aujourd'hui, les équipes de la LNH voient bien l'importance de pouvoir miser sur plusieurs employés qui ont des idées différentes.»

Dans l'organisation des Blue Jackets, le Québécois de 43 ans aura le mandat de trouver des solutions pour améliorer le jeu du club en avantage numérique, qui a bien besoin d'idées différentes, à n'en point douter; avant les matchs d'hier, les Jackets arrivaient au 28e rang de la LNH en ce qui concerne l'efficacité à cinq contre quatre, avec un taux de réussite de seulement 14,6%.

«La clé en avantage numérique, c'est de savoir où la rondelle va aller avant qu'elle arrive là où elle doit aller, explique St-Louis. Il faut savoir prendre des décisions rapides, et il faut que les cinq joueurs qui sont sur la glace exécutent tous la même stratégie. Tu ne peux pas miser sur du jeu individuel à cinq contre quatre, ça prend les cinq gars qui travaillent ensemble.»

Et au fait, qu'est-ce que Martin St-Louis pourrait conseiller à ce chapitre au Canadien, l'équipe dont le jeu en avantage numérique est le pire de toute la ligue?

Au bout du fil, il éclate de rire.

«L'avantage numérique, c'est cyclique, il va y avoir des hauts et des bas. Regarde les Maple Leafs: ça allait très bien pour eux à cinq contre quatre et là, ça ne va plus du tout... La clé dans cette situation, c'est la constance. Mais ce n'est pas facile à atteindre.»