Le Canadien croise le fer avec les Red Wings pour une deuxième fois cette saison. La première fois, les Red Wings étaient à ce point décimés par les blessures que quatre de leurs défenseurs totalisaient 22 matchs d'expérience dans la LNH. Sans surprise, le Tricolore l'avait emporté 7-3.

Les Wings comptent encore trois vétérans sur la touche en défense (Mike Green, Danny DeKeyser, Trevor Daley), mais le groupe a pris de l'expérience et Jonathan Ericsson est revenu au jeu entre-temps. Green s'approche quant à lui d'un retour.

Cela dit, il y a un jeune défenseur qui espère continuer à faire mentir les prévisions, quand les vétérans reviendront au jeu: Dennis Cholowski. Pourquoi vous parle-t-on de lui ce midi? Parce que dans l'organisation des Red Wings telle qu'on la connaît depuis que Ken Holland a pris le contrôle en 1997, il fait figure d'OVNI.

Cholowski a comme particularité de jouer à la défense, à l'âge de 20 ans. Les Wings, on le sait, ont toujours été réputés pour leur patience avec les jeunes. Selon Hockey-Reference, Cholowski est donc le premier défenseur à s'établir en permanence avec les Wings avant l'âge de 21 ans depuis... Jiri Fischer en 1999!

L'entraîneur-chef Jeff Blashill sourit quand on lui parle de la patience de son organisation. Avec une fiche de 16-21-7, les Wings ne sont plus l'organisation abonnée aux séries qu'ils étaient il y a 10 ans.

«C'était bien plus facile d'être patient quand on avait nos vedettes des années 1990 et 2000! On n'avait aucune raison de brusquer le développement des joueurs, a rappelé Blashill, après l'entraînement matinal des Red Wings. On est à une étape différente. On a besoin que ces jeunes deviennent de très bons joueurs le plus rapidement possible. Mais on ne forcera rien, les joueurs doivent le mériter et Dennis l'a mérité.»

Cholowski a en effet amorcé sa carrière sur les chapeaux de roue. Ce premier choix des Wings (20e au total) en 2016 comptait déjà 12 points après 22 matchs. Il n'en a amassé que trois dans les 20 suivants, mais continue à jouer autour de 18 minutes par match.

«Tu dois être digne de confiance sur la patinoire, tu dois être fiable. Tu ne peux pas être un fardeau défensivement. Je continue à travailler là-dessus», a admis Cholowski, un ancien coéquipier de Ryan Poehling à St. Cloud State.

Ce n'est pas un hasard s'il parle du jeu défensif. Il présente en effet le pire différentiel de l'équipe, à -12. S'il y a un joueur placé pour le comprendre, c'est bien Dylan Larkin, aujourd'hui centre de premier trio à Detroit. Après une première saison au-delà des attentes à 19 ans, Larkin avait conclu son année de 20 ans avec un différentiel de -28.

«On aura besoin qu'il soit dans les plus, a mentionné Larkin. Le différentiel est une statistique plus révélatrice pour les défenseurs, car les attaquants sont souvent loin du jeu. En tant que défenseur, tu dois être près de la rondelle. On aura besoin qu'il soit meilleur et il le sait. Notre différentiel collectif n'est pas très bon. Plus il gagnera en assurance, meilleur on sera.»

«Il continue à apprendre à gérer l'écart avec les attaquants, à annuler des jeux avec son bâton. En cours de route, il a accumulé des moins. C'est normal, a ajouté Blashill, plus empathique que Larkin. C'est très difficile d'être un jeune défenseur dans cette ligue. Plusieurs jeunes attaquants connaissent beaucoup de succès, mais très peu de jeunes défenseurs.»

Mantha guéri

Le match de ce soir en sera seulement un troisième pour Anthony Mantha depuis son retour au jeu. Le Québécois s'était fracturé une main en se battant.

«Ça a été un long mois. Ce n'est pas le fun d'être blessé et de ne pas aider l'équipe», a indiqué Mantha.

Les Wings ne regorgent pas de menaces offensives, et Mantha en est une, avec 10 buts en 29 matchs. Son entraîneur est toutefois prêt à composer avec les risques qui viennent avec les combats.

«Est-ce que ça me dérange qu'il se batte? Il défendait un coéquipier, un de nos meilleurs joueurs. Si tes joueurs ne se défendent pas entre eux, tu n'as pas d'équipe, a tranché Blashill. C'est malheureux qu'il se soit blessé. Il y a des risques à se battre, il y a des risques à bloquer des tirs. Mais je ne demanderai pas à mes joueurs d'arrêter de se défendre. Je ne veux pas qu'il se batte tous les soirs, car il est très talentueux. Mais je veux qu'on ait la bonne mentalité dans ce vestiaire.»

Par ailleurs, le duel de ce soir en sera un de retrouvailles pour Jacob de la Rose, réclamé par les Red Wings au ballottage en octobre. Celui qui porte maintenant le 61 compte sept points en 32 matchs, avec un différentiel de -3, et il pilote le quatrième trio de l'équipe.

Quelle a été sa réaction quand il a su que Marc Bergevin le soumettait au ballottage?

«Je ne me souviens pas de ce à quoi j'ai pensé. Je suis simplement content que Detroit m'ait réclamé et je suis heureux d'avoir ma chance», a mentionné l'homme de peu de mots.

Schlemko à Laval

Parlant du ballottage, David Schlemko y était jusqu'à ce midi. Sans surprise, le fragile défenseur n'a pas été réclamé. Le Canadien l'a donc cédé au Rocket de Laval.

Schlemko comptait deux points en 18 matchs cette saison. Il vient de terminer un cinquième séjour sur la liste des blessés depuis son arrivée à Montréal, il y a un an et demi.

En le cédant à Laval, Schlemko touchera son plein salaire de 1,85 million, mais ne comptera plus que pour 1,075 million sous le plafond salarial. Son contrat expire en 2020.

Le Canadien avait congé d'entraînement ce matin. On en saura davantage sur la formation de ce soir en fin d'après-midi. Rappelons que Shea Weber (visage) a accompagné ses coéquipiers à Detroit, mais que sa présence demeure incertaine.

- - -

La formation des Red Wings ce matin

• Bertuzzi-Larkin-Nyquist

• Vanek-Nielsen-Mantha

• Helm-Glendening-Athanasiou

• Ehn-de la Rose-Abdelkader

• Kronwall-Jensen

• Ericsson-Hronek

• Cholowski-Witkowski

• Howard

• Bernier