Difficile de définir l’identité des pauvres adversaires du Canadien ce soir au Centre Bell, le Wild du Minnesota.  

Des prétendants à une place en séries ? Pas vraiment, avec une équipe en régression d’année en année. En reconstruction ? Non, puisqu’elle est prise avec une bande de vétérans improductifs. En réinitialisation ? Le DG déchu Paul Fenton a tenté le coup l’an dernier, mais il a échoué lamentablement. 

Bill Guerin a donc hérité cet été d’une organisation à la dérive. Les résultats du début de saison n’étonnent donc guère. 

Le Wild a remporté un seul de ses six premiers matchs, contre les Sénateurs d’Ottawa, et partage le dernier rang du classement général avec les Devils du New Jersey et les Sénateurs. Il se classe au 26e rang pour les buts marqués par match (2,33) et au 29e rang pour les buts accordés (4,17). 

Trois défenseurs viennent en tête des meilleurs compteurs de l’équipe, dont Brad Hunt, 31 ans, l’incarnation parfaite du joueur de soutien, jamais plus de 45 matchs en une saison dans la LNH, sommet personnel de 18 points en carrière, obtenu l’an dernier de Vegas pour une inversion de choix de cinquième et sixième rondes…

Trois des six premiers attaquants de l’équipe ont 34 ans ou plus. Et ils trahissent leur âge. Zach Parise, 35 ans, a deux buts en six matchs et une fiche de -6. Mikko Koivu, 36 ans, a deux passes et une fiche plus respectable de -1. Eric Staal, 34 ans, a une petite aide en six matchs un une fiche de -9. 

PHOTO TIM HEITMAN, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Zach Parise et Mikko Koivu

Jason Zucker, 27 ans, se savait échangé aux Penguins de Pittsburgh pour Phil Kessel cet été par Fenton. Mais Kessel n’a pas voulu renoncer à sa clause de non-échange. Lui aussi a seulement deux points depuis le début de la saison.

Fenton a sacrifié l’un de ses meilleurs attaquants des dernières années, Mikael Granlund, pour obtenir Kevin Fiala, 23 ans. Celui-ci a été rayé de la formation lors de la dernière rencontre du Wild, mardi contre Toronto. Granlund retrouve ses repères avec Nashville. Il a quatre points après six matchs au sein d’un trio avec Matt Duchene et Filip Forsberg. 

Ce n’est pas la seule boulette de Fenton, évidemment. Ryan Donato, obtenu pour Charlie Coyle, a seulement une aide après cinq matchs. Coyle ne connaît pas un bon départ à Boston, mais il a amassé 16 points en 24 matchs de séries éliminatoires. 

Un rare élément positif, le nébuleux Victor Rask a obtenu deux points en trois matchs après avoir été rayé de la formation lors des trois premières rencontres de la saison. Il a coûté Nino Niederreiter. 

Dans ce processus de réinitialisation pas toujours clair, Paul Fenton a accordé 30 millions pour cinq ans à Mats Zuccarello, 32 ans. Zuccarello a été blanchi en quatre matchs avant de se blesser. 

Paul Fenton a finalement été mis en état de nuire à la fin de l’été, mais on se demande comment Bill Guerin pourra remettre le navire à flot. 

Il faut des espoirs pour entamer une reconstruction. Le Wild n’en a pas, ou si peu. Un seul joueur repêché depuis 2016 a disputé un match dans la LNH, Luke Kunin. Il a deux buts en six matchs au sein d’un troisième trio. 

En comparaison, le Canadien en a cinq, Jesperi Kotkaniemi, Victor Mete, Cale Fleury, Ryan Poehling et Mikhail Sergachev, qui a servi à obtenir Jonathan Drouin. On pourrait en ajouter un sixième avec Nick Suzuki. 

Le meilleur espoir de l’équipe, Kirill Kaprisov, un choix de cinquième ronde en 2015, ne semble pas pressé de quitter la Russie. Il a maintenant 22 ans et n’a jamais bronché malgré de nombreuses visites de la direction du Wild. 

En 2017, le Wild n’a pas repêché avant la troisième ronde. Le prédécesseur de Fenton, Chuck Fletcher, désormais à Philadelphie, a cédé son choix de première ronde pour obtenir les joueurs de location Martin Hanzal et Ryan White et son choix de deuxième pour Chris Stewart. Le Wild a été éliminé rapidement par les Blues en première ronde. Ryan Poehling aurait encore été disponible en première ronde, de même que Morgan Frost et Henri Jokiharju. 

Sinon, le premier choix en 2015, Joel Eriksson Ek, ne se développe pas comme prévu. Il a une aide en six matchs après une saison de 14 points en 58 rencontres. Alex Tuch a été perdu à Vegas avant le repêchage de l’élargissement des cadres. 

Sinon, le seul espoir digne de mention s’appelle Matthew Boldy, 12e choix au total en 2019. Il a été repêché trois rangs avant Cole Caufield. Boldy jouait au sein de la même équipe. Il a obtenu 81 points, dont 33 buts, en 64 matchs. Caufield a amassé 100 points, dont 72 buts, en autant de rencontres. 

L’échantillon est mince jusqu’ici dans la NCAA. Boldy a un but en deux matchs à Boston College, Caufield a quatre buts et une passe en deux matchs. Voyons si le Wild ne regrettera pas son choix, mais on dit Boldy très prometteur néanmoins. 

Le navire coule de partout. Le gardien Devan Dubnyk, 33 ans, connaît un départ atroce, avec une moyenne de 4,44 et un taux d’arrêts de ,867. Son auxiliaire Alex Stalock affrontera le Canadien ce soir. 

La relève est plutôt mince là aussi, si ce n’est peut-être Kaapo Kahkonen, 23 ans, un choix de quatrième ronde en 2014, à sa deuxième saison dans la Ligue américaine. Le Wild a aussi repêché un gardien, Hunter Jones, en deuxième ronde en juin. 

Bonne chance Monsieur Guerin. 

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Philippe Cantin a bien raison. Il n'y a aucun lien à faire entre les Nationals de Washington, à leur première Série mondiale, et les Expos. L'équipe de baseball de Montréal est déménagée à Washington il y a désormais 15 ans. Il n'y a plus aucun ancien joueur des Expos dans les parages depuis des lunes. Le gérant, Dave Martinez, a bien joué à Montréal quelques années, mais 14 ans avant le déménagement.