La vie de Ben Chiarot a drôlement changé ces derniers mois. Nouvelle organisation, après 10 ans dans celles des Thrashers et des Jets. Nouvelle ville et nouvelle maison, après cinq ans à Winnipeg. Nouvelle vie de papa aussi, depuis juin dernier.

Alors dans ce contexte, le match de samedi, contre les Blues de St. Louis, amenait enfin un peu de familiarité…

« À Winnipeg l’an passé, je les ai affrontés 10 fois, en calculant les séries. Donc je les connais très bien ! », a raconté le nouveau défenseur du Canadien, samedi, après la victoire de 6-3.

Le segment de calendrier qui s’en vient devrait aussi l’aider. Le Tricolore disputera neuf matchs dans les trois prochaines semaines ; sept d’entre eux seront contre des rivaux de l’Association de l’Ouest, où Chiarot avait passé la totalité de sa carrière jusqu’à l’été dernier. Le colosse de 6 pi 3 po et 225 lb affrontera donc des équipes qu’il connaît, mais aussi qui sont davantage construites avec des joueurs costauds, qui pratiquent un style plus adapté au sien.

De Petry à Folin

Cela dit, quand on lui demande ce qui représente le plus gros ajustement entre une nouvelle équipe et une nouvelle association, Chiarot n’hésite pas.

« Probablement une nouvelle équipe. Tu fais la même chose tous les jours pendant cinq ans, et ensuite, tu changes et tu fais quelque chose de complètement différent », répond l’Ontarien.

Dans une entrevue récente accordée au collègue de Sportsnet Eric Engels, Chiarot expliquait que le style du CH, basé sur la rapidité, signifiait que sa première option de passe était toujours au centre de la patinoire, « car nous utilisons notre vitesse et nous ne voulons pas être ralentis par des bagarres le long des rampes ». À l’inverse, chez les Jets, la passe le long de la bande était une option viable, puisque le groupe d’attaquants ressemblait à un groupe de secondeurs, tant on y retrouvait de colosses.

Ça prend du temps pour s’adapter. Ça fait cinq matchs, et ça va de mieux en mieux. Mais en début de saison en général, pendant les 10 premiers matchs, tu cherches ton synchronisme, ton rythme. Si on y ajoute le fait de se joindre à une nouvelle équipe, ça demande un ajustement.

Ben Chiarot

Samedi, Chiarot a été appelé à s’adapter à une autre nouveauté. Depuis le début du camp, il a eu Jeff Petry pour unique partenaire. Cette fois, Claude Julien l’a jumelé à Christian Folin.

« Folin a un style semblable au mien, lui aussi reste derrière le jeu. Je sais où il sera. Jeff va appuyer l’attaque, il va bouger, donc je reste derrière. Avec Folin, je sais qu’il sera toujours à côté de moi. Mais les deux sont de bons joueurs. »

Chiarot a répondu en offrant assurément la meilleure de ses cinq performances jusqu’ici cette saison. Il s’est servi de son gros gabarit pour s’imposer le long des rampes, où les Blues s’en tirent bien. On ne le confondait pas avec Erik Karlsson, mais ses relances étaient tout de même au point, pendant que son partenaire en arrachait dans cet aspect du jeu.

Moins de minutes

Un constat saute aux yeux, cependant : quel que soit son partenaire, Chiarot a certainement bénéficié du fait de jouer au sein du troisième duo. À ses quatre premiers matchs, les centres qu’il avait affrontés le plus souvent à cinq contre cinq étaient les suivants : 

– 3 octobre en Caroline : Sebastian Aho

– 5 octobre à Toronto : Auston Matthews

– 8 octobre à Buffalo : Jack Eichel

– 9 octobre contre Detroit : Dylan Larkin

(Source : NaturalStatTrick.com)

Qu’ont en commun ces quatre joueurs ? Ce sont des centres de premier trio.

Samedi, le centre qu’il a le plus croisé était Oskar Sundqvist, qui pilote le quatrième trio des Blues.

Ajoutons à cela le temps d’utilisation. Il a joué en moyenne 23 min 22 s par match lors de ses quatre premières sorties, un chiffre ahurissant quand on le compare à sa moyenne de 18 min 37 s la saison dernière. Samedi, son temps d’utilisation a été de 17 min 37 s.

Après des années à couvrir la LNH, nous n’avons toujours pas trouvé de joueur qui se plaint de jouer trop de minutes, d’avoir trop de responsabilités. Chiarot n’est pas non plus ce joueur. Mais en attendant qu’il s’adapte pleinement à son nouvel environnement, un rôle au sein du troisième duo aiderait peut-être à adoucir la transition.